Des "centaines" d’agents du Hezbollah, installés aux États-Unis depuis plusieurs années, se prépareraient à lancer une attaque à l’intérieur des territoires américains en cas de guerre avec l’Iran, a affirmé mercredi le président de la commission sur la Sécurité nationale du Congrès américain, le député républicain Peter King.
Dans un discours prononcé devant la chambre des représentants, à Washington, M. King a décrit le parti chiite libanais comme étant "l’un des groupes terroristes les plus meurtriers dans le monde". "C’est le Hezbollah et non el-Qaëda qui représente la plus grande menace pour les États-Unis, a-t-il dit, selon de nombreux médias américains, dont CNN, Fox News et Voice of America. Le gouvernement américain doit se préparer au pire".
"Maintenant que l’Iran s’approche de la bombe nucléaire, et comme il y a un grand risque de guerre entre Israël et l’Iran, nous devons surveiller les opérations sécrètes de Téhéran et de son allié terroriste numéro un, le Hezbollah, qui, comme nous le savons, est présent aux États-Unis", a-t-il martelé.
Prenant ensuite la parole, le responsable de l’analyse des renseignements au sein de la police de New York (NYPD), Mitchell Silber, a assuré que la police a, depuis 2005, interrogé au moins 13 personnes liées à l’Iran et soupçonnées de mener des opérations de surveillance de sites touristiques à New York. M. Silber n’a toutefois pas précisé la nationalité de ces suspects.
"Alors qu’el-Qaëda est devenue célèbre pour ses attaques spectaculaires, le Hezbollah, lui, opère de manière stratégique, sous le radar, tout en évitant de mener des attaques sur le sol américain", a de son côté affirmé Chris Swecker, ancien responsable au FBI devant la chambre des représentants US. "Néanmoins, le Hezbollah reste le principal responsable de la mort de centaines de citoyens américains, dont 241 marines dans des attentats contre des casernes à Beyrouth, en 1983".
Michael Braun, un ancien responsable de la lutte anti-drogue au Etats-Unis, s’est pour sa part dit "inquiet" d’une possible collaboration entre le Hezbollah et des réseaux criminels internationaux, parmi lesquels les cartels de trafiquants de drogue sud-américains. "Le Hezbollah opère et travaille de manière très étroite avec les cartels mexicains et vénézuéliens, non seulement dans l’hémisphère ouest, mais dans d’autres endroits comme en Guinée-Bissau et en Afrique de l’Ouest", a assuré M. Braun devant les parlementaires US.
Mi-décembre, le New York Times avait publié une longue enquête faisant état de liens entre le Hezbollah et des cartels sud-américains de la drogue. Selon le quotidien américain, qui citait de nombreux responsables américains et libanais, le Hezbollah a réussi à établir ces liens grâce à des membres de la diaspora libanaise proches du parti de Dieu, en Europe, en Afrique et aux États-Unis. Pour le quotidien new-yorkais, loin d’être le bénéficiaire passif de dons provenant de la diaspora chiite, le Hezbollah est activement impliqué dans ces trafics qui se cachent derrière le marché international des voitures d’occasion.
Plusieurs pays – les États-Unis en tête – soupçonnaient depuis longtemps le Hezbollah de soutenir indirectement des individus vivant à l’étranger, impliqués dans divers réseaux criminels, affirme le journaliste Jo Becker. L’élément-clé qui a confirmé les soupçons, toujours selon le journal, a été l’enquête effectuée sur les comptes de la Lebanese Canadian Bank (LCB), aujourd’hui rachetée par la Société Générale de Banque au Liban (SGBL). En février, le Trésor américain avait annoncé la mise au ban de la LCB, accusée de blanchir l'argent d'un réseau de trafiquants de drogue au profit du Hezbollah.
Malgré ces accusations, l’administration de Barack Obama aurait décidé de débloquer l’aide américaine à l’armée libanaise pour en améliorer l'efficacité, selon des informations rapportées aujourd’hui par le journal As-Safir.
Les États-Unis prévoiraient également de fournir des armes lourdes au Liban, toujours selon le quotidien libanais, qui note toutefois ne pas avoir pu confirmer l'information de sources officielles.
En août dernier, deux élus démocrates se sont opposés à l'octroi d'une assistance militaire de 100 millions de dollars en faveur de Beyrouth après un accrochage transfrontalier entre soldats libanais et israéliens, à Adeissé. L'accrochage avait coûté la vie à deux militaires libanais, à un journaliste libanais, et à un officier israélien.
Le lendemain, l'ambassadeur d'Iran à Beyrouth avait annoncé que la République islamique était prête à "coopérer avec l'armée libanaise dans les domaines où cela pourrait l'aider à remplir son rôle de défense du Liban".
En quatre ans, les États-Unis ont alloué 720 millions de dollars à l'armée libanaise.
Dans un discours prononcé devant...
commentaires (10)
Le Hezb étant Libanais nous pouvons toujours espérer qu'il se comporte en tant que TEL et qu'il participe à la normalisation dans son pays. DIALOGUE ( sans restriction de quel genre que ce soit ) , ENTENTE, UNITÉ, devrait être le but de TOUS, du HEZB comme des AUTRES aussi.
SAKR LEBNAN
04 h 11, le 23 mars 2012