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À La Une - Crise

Les ressortissants du Qatar, des Émirats et de Bahreïn appelés à éviter le Liban

Les Émirats arabes unis, le Qatar et Bahreïn ont appelé samedi leurs ressortissants à éviter de se rendre au Liban en raison des violences meurtrières dans ce pays liées au conflit en Syrie, rapporte l’AFP dans une dépêche datée d’Abou Dhabi où un haut responsable du ministère des Affaires étrangères, Issa Abdallah al-Kalbani, a justifié cet appel par « la tension qui prévaut actuellement au Liban », exhortant ses concitoyens qui s’y trouvent à quitter le pays ou à informer leur ambassade de leur lieu de résidence.
À Doha, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a exhorté les Qataris à « ne pas se rendre au Liban en ce moment en raison de la situation instable » dans ce pays.
À Manama, les autorités, citées par l’agence officielle BNA ont aussi demandé aux Bahreïnis de ne pas voyager au Liban « par souci pour leur sécurité » et à ceux déjà sur place « de partir immédiatement ou de rester à l’écart des zones en proie aux troubles ».

Mansour à Doha
Après les annonces des Émirats et du Qatar, le ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour, a appelé les « deux pays frères à revoir leurs décisions car la situation au Liban ne (les) justifie pas ». Les ressortissants émiratis, qataris et ceux de l’ensemble des pays arabes sont les « bienvenus au Liban à tout moment », a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie, note-t-on, qui se trouve à Doha pour participer à un forum économique, a conféré hier sur ce plan avec le Premier ministre et ministre des AE du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem, exprimant le souhait que le Qatar revienne sur sa décision concernant le séjour de ses ressortissants au Liban. À son retour dans la soirée d’hier à Beyrouth, M. Mansour s’est déclaré confiant quant à une prochaine annulation de la mesure qatarie.
Il reste que selon notre correspondant diplomatique au palais Bustros, Khalil Fleyhane, la décision prise par les autorités de Doha sur ce plan est le résultat d’un cumul de mesures jugées vexatoires dont avait fait état l’ambassadeur du Qatar au Liban, Hassan Saad, lors d’entretiens avec les responsables officiels à Beyrouth. Les autorités qataries ont déploré récemment dans ce cadre les « tracasseries » dont leurs ressortissants ont été la cible récemment de la part de certains services de sécurité ou de factions partisanes bien déterminées en raison de la position de Doha concernant la révolution syrienne. L’apogée de ces mesures vexatoires a été l’arrestation dans un grand hôtel de Sin el-Fil, appartenant de surcroît à un homme d’affaires syrien, du ressortissant qatari Abdel Aziz Attieh, accusé d’avoir des liens avec l’islamiste Chadi Mawlaoui, arrêté par la SG dans le bureau social du ministre Mohammad Safadi à Tripoli. Attieh était de passage à Beyrouth pour y subir une intervention chirurgicale au foie.

Les réactions
La mesure prise par les trois États du Golfe a suscité plusieurs réactions au cours des dernières vingt-quatre heures dans divers milieux politiques.
Le Premier ministre Nagib Mikati est entré en contact à ce sujet avec les dirigeants de certains États du Conseil de coopération du Golfe, soulignant que la mesure « n’est pas justifiée car la situation au Liban est bonne sur le plan de la sécurité, et les incidents qui se sont produits ont été circonscrits ». M. Mikati a souhaité que les trois pays du Golfe reviennent sur leur décision.
Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a déploré de son côté, dans son homélie dominicale, hier, la mesure prise par les trois pays en question, la qualifiant de « douloureuse et nocive ». « Le Liban est une terre de paix », a notamment affirmé le patriarche maronite.
Le chef du parti des Forces libanaises, Samir Geagea, a fait assumer, quant à lui, la responsabilité de la mesure prise par le Qatar, les Émirats et Bahreïn à « la majorité au sein du gouvernement actuel, et plus particulièrement au ministre de la Défense (Fayez Ghson) » ainsi qu’à « certains responsables sécuritaires qui ont pris ces derniers jours des décisions irréfléchies et entachées de failles juridiques, sans prendre en considération l’impact de telles décisions ».
Le député Antoine Zahra, membre du bloc parlementaire des Forces libanaises, a déclaré pour sa part que la mesure des trois pays du Golfe est « le fruit de la politique suivie par le gouvernement de la Syrie et du Hezbollah (le cabinet Mikati), qui a placé le pays à découvert sur les plans sécuritaire, économique et touristique, afin de servir les intérêts de la Syrie en présentant le Liban comme un pays livré au terrorisme ». M. Zahra a déploré sur ce plan l’attitude de certains services de sécurité « que le délégué permanent de la Syrie aux Nations unies considère comme une source d’informations pour la défense du régime syrien ».
Enfin, dans le camp adverse, M. Bassam Hachem, membre du directoire du courant aouniste, a souligné que « le Qatar est en train de fomenter quelque chose au Liban en collaboration avec ses alliés » sur la scène locale.
Les Émirats arabes unis, le Qatar et Bahreïn ont appelé samedi leurs ressortissants à éviter de se rendre au Liban en raison des violences meurtrières dans ce pays liées au conflit en Syrie, rapporte l’AFP dans une dépêche datée d’Abou Dhabi où un haut responsable du ministère des Affaires étrangères, Issa Abdallah al-Kalbani, a justifié cet appel par « la tension qui...
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