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Politique - Présidentielle

Le quintette passe aux choses concrètes : une feuille de route et un délai

Le groupe des Cinq a consacré le principe de l’élection d’une figure de troisième voie, fruit des efforts de l’émissaire spécial pour le Liban, Jean-Yves Le Drian.

Le quintette passe aux choses concrètes : une feuille de route et un délai

Les ambassadeurs d'Égypte, du Qatar, de France et d'Arabie saoudite avec le président de la Chambre, Nabih Berry, à Aïn el-Tiné, le 23 avril 2024.

« Nous avons plus que jamais besoin d’un président au Liban. » Ces propos d’un diplomate occidental résument parfaitement l’état d’esprit du quintette impliqué dans le dossier libanais (États-Unis, France, Arabie saoudite, Égypte, Qatar). Après plusieurs rounds de contacts avec les protagonistes locaux, les pays membres du groupe estiment désormais que l’heure n’est plus aux appels classiques à l’élection rapide d’un chef de l’État. Il est temps de hausser le ton et de passer aux choses concrètes. C’est ce qui ressort du communiqué conjoint publié jeudi par les ambassadeurs accrédités à Beyrouth des pays membres du groupe.

Pour la toute première fois depuis le début de leur action en faveur du Liban, ils ont ainsi évoqué un délai, fin mai, pour la tenue du scrutin. Ils ont également consacré le principe de l’élection d’une figure de troisième voie, fruit des efforts de l’émissaire spécial pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, et ont proposé une feuille de route axée sur des « consultations, limitées en termes de portée et de durée, entre les blocs politiques », loin du dialogue élargi voulu par le chef du législatif, Nabih Berry.

Selon les informations de L’Orient-Le Jour, le communiqué de jeudi a été discuté lors de la réunion tenue mercredi à l’ambassade des États-Unis, à Aoukar, entre les cinq ambassadeurs accrédités à Beyrouth. « C’est un texte bien calé », dit une source diplomatique occidentale. « Les discussions des ambassadeurs du quintette avec les blocs politiques ont montré que ces derniers conviennent de la nécessité impérieuse d’élire un président et sont prêts à contribuer à un effort renouvelé pour atteindre cet objectif, dès la fin du mois de mai 2024 pour certains », peut-on lire dans le texte. De toute évidence, le délai en question est loin d’être un ultimatum pour les protagonistes. D’autant que dans des milieux diplomatiques, on souligne que l’éventualité de sanctionner les acteurs bloquant le scrutin, après l’expiration de ce délai, est exclue.

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Il n’en reste pas moins que ce point du communiqué semble être porteur d’un message en direction du Hezbollah qui, dans la pratique, continue de lier tout déblocage de la présidentielle à l’issue de la guerre à Gaza. En effet, le texte de jeudi officialise pour la toute première fois la séparation qu’établit le groupe entre les deux dossiers. « L’élection d’un président est également nécessaire pour garantir que le Liban ait une place à la table des discussions régionales et pour conclure un futur accord diplomatique à propos de la frontière sud du Liban », note d'ailleurs le communiqué..

Non à Berry, oui à la Modération nationale
C’est surtout le président de la Chambre, Nabih Berry, qui semble visé par les messages implicites des Cinq. Alors que M. Berry œuvre pour entraîner tout le monde, dont l’opposition (qui redoute une démarche visant à imposer le candidat appuyé par le tandem Amal-Hezbollah Sleiman Frangié), vers un dialogue national qui déboucherait selon lui sur la tenue de la présidentielle, une option que les milieux de Aïn el-Tiné disent soutenue par le quintette, les cinq diplomates ont mis les points sur les « i » : ils se sont prononcés pour « des consultations, limitées en termes de portée et de durée, entre les blocs politiques », ajoutant que celles-ci sont « nécessaires pour mettre un terme à l’impasse politique actuelle ». Le quintette semble ainsi donner un nouvel élan à l’initiative lancée en février par les députés ex-haririens de la Modération nationale. Celle-ci prévoit la tenue de concertations parlementaires (informelles) suivies d’une séance électorale ouverte avec des tours de vote successifs jusqu’à ce que le pays se dote d’un président. Un point qui figure dans le texte des Cinq : « Dès la fin de ces consultations, les membres du Parlement se rendraient à une séance électorale ouverte au Parlement avec plusieurs tours jusqu'à l’élection d'un nouveau président. »

Mais le président de la Chambre, qui veut s’affirmer comme l’élément-clé de tout déblocage, ne s’avère pas vaincu, du moins pas à ce stade. Au point de se féliciter de la prise de position du quintette. « Le communiqué des Cinq reprend ce que nous disons depuis des mois : c’est par l’entente et la concertation que nous nous entendrons autour du futur président », dit à L’Orient-Le Jour Kassem Hachem, député berryste. Ironiquement, l’opposition se félicite, elle aussi, du communiqué. « Le quintette a copié-collé ce que nous disons : oui à des concertations limitées, c’est-à-dire tripartites ou bilatérales comme nous le voulons, et comme le préconise le bloc de la Modération nationale », estime Charles Jabbour, porte-parole des Forces libanaises, plus large groupe parlementaire de l’opposition. « Il est évident que le communiqué des Cinq est adressé contre la moumanaa (camp piloté par le Hezbollah) », ajoute-t-il en réaction à l’appel du groupe à l’élection d’un candidat qui fasse l’objet d’une large entente. Un niet évident à Sleiman Frangié, mais aussi à son rival appuyé par l’opposition et le Parti socialiste progressiste, Jihad Azour. « Nous sommes pour la troisième voie. Mais nous nous en tenons à l’option Azour tant que les autres n’ont pas lâché M. Frangié », affirme Charles Jabbour. L’éclaircie n’est donc pas pour demain, surtout que le chef des Marada ne semble pas avoir capté le « non » diplomatique du quintette (qui l’avait visité il y un mois sans l’ambassadeur d’Arabie saoudite, Walid Boukhari, dans ce qui avait été interprété comme un veto saoudien à son élection) à son encontre. « Le communiqué de jeudi ne change rien. Sleiman Frangié est toujours dans la course », tranche un proche du leader zghortiote. 

« Nous avons plus que jamais besoin d’un président au Liban. » Ces propos d’un diplomate occidental résument parfaitement l’état d’esprit du quintette impliqué dans le dossier libanais (États-Unis, France, Arabie saoudite, Égypte, Qatar). Après plusieurs rounds de contacts avec les protagonistes locaux, les pays membres du groupe estiment désormais que l’heure n’est...
commentaires (15)

Juste a titre de clarification, l’opposition ne redoute pas une démarche visant à imposer le candidat appuyé par le tandem Amal-Hezbollah, il ne peut passer, mais le fait que les concertations proposées viennent a l'encontre de la constitution moult fois violées par le tandem, entre autre concernant la présence des députés ou le consensus dont ils abusent pour tout et n'importe quoi. S'il faut y avoir des concertations, elles doivent se faire au sein du parlement entre les députés comme cela est stipulés dans la constitution d'ou la pertinence de la proposition du groupe de la modération.

Pierre Christo Hadjigeorgiou

09 h 25, le 21 mai 2024

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Commentaires (15)

  • Juste a titre de clarification, l’opposition ne redoute pas une démarche visant à imposer le candidat appuyé par le tandem Amal-Hezbollah, il ne peut passer, mais le fait que les concertations proposées viennent a l'encontre de la constitution moult fois violées par le tandem, entre autre concernant la présence des députés ou le consensus dont ils abusent pour tout et n'importe quoi. S'il faut y avoir des concertations, elles doivent se faire au sein du parlement entre les députés comme cela est stipulés dans la constitution d'ou la pertinence de la proposition du groupe de la modération.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    09 h 25, le 21 mai 2024

  • Finissant-en ça va fairebientot 2 ans que nous sommes sans Président et que vous n’arrivez pas à vous mettre d’accord! C’est l’avenir du Liban que vous mettez en danger. Ne voyez- vous pas dans quel metdier vous nous mettez!

    Claudine Homsy

    19 h 19, le 19 mai 2024

  • CORRIGE ! - QUI CROIT QUE CHAQUE ANTOINETTE, - A LA TRENTIEME REQUETE, - DE L,INLASSABLE QUINTETE, - MEME MUE EN DECATETE, - S,ASSEOIRAIT SUR LA BANQUETE, - COMME CONVAINCUE CADETTE, - POUR S,AFFUBLER DU QUINTETTE, - L,IMMENSURABLE JAQUETTE, - SE TROMPE CAR LES COQUETTES, - NE SONT QUE DES GIROUETTES.

    LA LIBRE EXPRESSION. - NE PLUS LE FAIRE SVP

    14 h 13, le 19 mai 2024

  • - QUI CROIT QUE CHAQUE ANTOINETTE, - A LA TRENTIEME REQUETE, - DE L,INLASSABLE QUINTETE, - MEME MUE EN DECATETE, - S,ASSEOIRAIT SUR LA BANQUETE, - COMME CONVAINCUE CADETTE, - POUR S,AFFUBLER DU QUINTETTE, - L,IMMENSURABLE JAQUETTE, - SE TROMPE CAR LES COQUETTES, - SONT DE SALOPES GIROUETTES.

    LA LIBRE EXPRESSION. - NE PLUS LE FAIRE SVP

    14 h 02, le 19 mai 2024

  • - A L,INLASSABLE QUINTETTE, - IL NE MANQUE PAS DE TETE. - APRES DIVERS CASSE-TETE, - ILS PROPOSENT LA SUCETTE, - OU CHAQUE FOURBE ANTOINETTE, - SE CROIRAIT SEULE ETRE EN FETE. - MAIS A L,HEURE DES BANQUETTES, - AUX SONS DISTINCTS DES TROMPETTES, - IL FAUDRAIT PLUS D,UN QUINTETTE, - POUR DESAMORCER DES TETES, - ALUMETTES ET ROQUETTES.

    LA LIBRE EXPRESSION. - NE PLUS LE FAIRE SVP

    10 h 40, le 19 mai 2024

  • Bien que la position du quintette est pas suffisante mais dans les tractations politiques actuelles c’est un pas en avant de leur part d’insister sur une durée courte et limitée de mouchawarat parlementaire succédée automatiquement par des séances ouvertes jusqu’à l’élection d’un président

    William SEMAAN

    03 h 14, le 19 mai 2024

  • "… Le groupe des Cinq a consacré le principe de l’élection d’une figure de troisième voie …" - Quel suspense insoutenable. Ça me rappelle trop le Club des Cinq d’Enid Blyton. J’espère que ça va aussi bien se terminer que dans les livres de ma jeunesse…

    Gros Gnon

    19 h 54, le 18 mai 2024

  • Le sbire des barbus est sourd, le fossilisé du perchoir rêve encore et les jaunes eux s'en fichent, ils ont déjà détruit le Liban et l'ont gangrené pour le compte des barbus Iraniens.

    Zeidan

    18 h 36, le 18 mai 2024

  • HB et l’Iran profitent de la tergiversation des américains et des occidentaux pour performer leurs armes et leur stratégie en recrutant dans toute la région des mercenaires pour leur prêter main forte pour détruire les pays qu’ils ont usurpé dans le seul but de sauver la face du régime iranien qui a des vues sur toute la péninsule et plus si lâcheté et hésitation de la part des autres belligérants. Plus ces derniers traînent des pieds plus ces mercenaires pèseront lourd en élargissant leur champs de bataille et en créant d’autres fronts. Vous voilà prévenus

    Sissi zayyat

    10 h 50, le 18 mai 2024

  • Aussi les populations de toute la région qui prendront la route de l’exil forcé pour fuire la terreur dans laquelle ces terroristes les auraient jetés. Rien ni personne ne pourrait alors arrêter ce projet mortifère qui consiste à changer la démographie du monde toujours par la terreur.

    Sissi zayyat

    10 h 42, le 18 mai 2024

  • Un pas en avant et trois pas en arrière. On se demande si ce quintette réalise ce qui se passe sur le sol libanais. Notre pays va à sa perte, soumis à un parti armé par l’Iran refusant toute voie démocratique pour récupérer notre indépendance et ce quintette fait semblant de ne voir ni entendre ses menaces de nous exterminer pour la gloire de l’Iran qui a des visions plus larges que sur l’unique région du Moyen et Proche Orient. Ils ne voient que leurs intérêts du jour et ignorent ce qui les attend une fois la mèche allumée. Ce ne serait pas les immigrés syriens qu’ils auraient à gérer mais..

    Sissi zayyat

    10 h 38, le 18 mai 2024

  • Ont ils précisé fin mai de quelle année ?

    joseph khalil

    10 h 04, le 18 mai 2024

  • Ont ils préciser l’année ?

    joseph khalil

    10 h 03, le 18 mai 2024

  • « Nous avons plus que jamais besoin d’un président au Liban. ». Le problème, c’est d’aller faire comprendre ça à Berry! Pour lui, l’important, cest d’attendre. Attendre quoi? Peu importe! La fin de la guerre à Gaza, l’élection présidentielle américaine, et, bien sûr, la poussée de dents chez nos gallinacés.

    Yves Prevost

    07 h 10, le 18 mai 2024

  • Mon dieu quelle mascarade et quelle honte pour ces 5 Etats des fouteurs de merde dans le monde et quelle honte pour le Liban et ses fouteurs de merde a l’ intérieur du pays on risque pas d’avancer beaucoup avec tout ces incapables

    Haraoui Jean-Paul

    02 h 37, le 18 mai 2024

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