Damas à Ban Ki-moon : Le terrorisme et les armes viennent du Liban

Dans un message transmis hier au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, par l’ambassadeur syrien à l’ONU, Bachar Jaafari, Damas a prétendu que « des militants d’el-Qaëda et des Frères musulmans se retranchent dans des régions libanaises frontalières et œuvrent à saboter le plan de l’émissaire international Kofi Annan pour la Syrie ».
Selon la lettre, un navire de guerre non identifié a mouillé le 13 mars dernier face à la ville de Jounieh et de petites vedettes ont transporté à terre les armes qui s’y trouvaient, en vue de les transférer en Syrie. De même, des navires chargés d’armes ont mouillé dans le port de l’Aquamarina, près de Jounieh. Les armes qu’ils transportaient ont été acheminées au Akkar, puis à Wadi Khaled, dans le but de les introduire en contrebande en Syrie.
Le texte assure par ailleurs que le chef de l’Armée syrienne libre (ASL), Riad el-Assaad, « est arrivé dernièrement au Liban afin d’établir en Syrie une zone tampon à partir du territoire libanais ».
À l’appui de ses accusations, le message syrien assure que « des centres frontaliers d’aide humanitaire gérés par des groupes salafistes et le courant du Futur se sont transformés en centres d’accueil d’éléments terroristes syriens et autres appartenant à el-Qaëda et aux Frères musulmans, qui lancent leurs attaques criminelles contre la Syrie à partir du territoire libanais ».
« Les combattants blessés sont soignés sous des noms d’emprunt dans les hôpitaux et dispensaires relevant de ces organisations financées par des États comme le Qatar et l’Arabie saoudite », assure le texte.

Les terroristes « à Qalamoun »
Damas prétend d’autre part que « près de 50 terroristes se trouvent dans la région de Qalamoun, à Tripoli. Dirigés par Khaled el-Tanak, Khaled Hamza et Zakariya Ghaleb Kholi, ils circulent en utilisant des pièces d’identité frappées du logo des Nations unies pour franchir, avec leurs armes, les postes de contrôle de l’armée libanaise. Ces éléments gagnent ensuite la Syrie à travers Tripoli et le village de Sfayra, dans le jurd de Denniyé. Là, ils sont accueillis par des éléments extrémistes islamistes qui facilitent leur passage vers Akroum, dans la plaine du Akkar, puis à Wadi Khaled, en prévision de leur infiltration en territoire syrien, pour y lancer des opérations terroristes ».
En conclusion, le message affirme que « la poursuite, en toute impunité, de la contrebande d’armes et de terroristes en direction de la Syrie à travers les frontières (libanaises), grâce à l’appui, au financement et à la couverture de certains États arabes ainsi que d’États de la région et du monde est non seulement une violation du droit et des coutumes internationales, et pour commencer de la Charte de l’ONU, mais contredit totalement la mission de l’émissaire spécial de l’ONU, Kofi Annan, en Syrie, en contribuant directement et volontairement à la déstabilisation de la Syrie et en menaçant la stabilité de la région tout entière ».
Et le message de demander à l’ONU de prendre toutes les dispositions prévues dans ces cas pour régler cette grave affaire en mettant fin à ces opérations et en demandant des comptes aux parties qui en sont responsables, « y compris les États responsables des fournitures d’armes et d’infiltration d’éléments armés en Syrie ».