L'annonce de l'attentat perpétré par l'opposition syrienne à Damas et surtout de la mort du vice-ministre de la Défense et beau frère de Bachar el-Assad Assef Chawkat, a suscité la joie d'une partie de la population de Tripoli et du Liban-nord
Une joie qui s'est traduite par des tirs de feux d'artifices et des tirs tout court à Tripoli même et dans plusieurs villages de la région.
Des "tirs de joie" qui ont entraîné la mort d'un enfant. "Un enfant a été tué" à la suite de tirs d'hommes armés depuis Bab al-Tebbaneh, quartier de Tripoli majoritairement sunnite et anti régime syrien, en direction de Jabal Mohsen, essentiellement alaouite et pro-Assad, a déclaré à l'AFP un responsable de la sécurité sous le couvert de l'anonymat.
Un homme aurait également été tué par ces tirs sur la place Malloula, à Tripoli.
Au total, huit personnes, dont quatre soldats libanais, ont été blessées par les tirs à Jabal Mohsen et dans d'autres quartiers, selon la même source.
Peu après ces "tirs de joie", la LBC a rapporté que des tireurs embusqués ont ouvert le feu dans le quartier de Bab el-Tebbaneh à Tripoli. La chaîne de télévision a également annoncé que dans ce contexte de tension accrue, des chars de l'armée ont pénétré dans ce quartier et les soldats se sont déployés en force dans la rue de Syrie qui sépare les quartiers rivaux de Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen.
Un peu plus tard, la LBC a indiqué que des inconnus ont jeté des pierres sur des membres de son équipe qui se trouvaient à Bab el-Tebbaneh.
La ville de Tripoli a été secouée à la mi-mai ainsi que les 2 et 3 juin par des combats entre pro et anti-syriens. Des affrontements qui ont fait 24 morts et des dizaines de blessés.
Par ailleurs, trois ressortissants syriens ont été attaqués dans le village de Ghazieh, près de Saïda au Liban-Sud, alors qu'ils célébraient l'annonce de la mort de responsables du régime syrien dans l'attentat perpétré à Damas contre le bâtiment de la Sécurité nationale, selon le quotidien libanais Daily Star.
La tension est d'autant plus forte que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, doit prononcer un discours, ce soir vers 20h30.
La crise syrienne déborde régulièrement sur le Liban voisin et les incidents sont de plus en plus fréquents à la frontière libano-syrienne.
Des obus sont tombés, dans la nuit de mardi à mercredi, sur deux villages du Akkar (Liban-Nord), al-Noura et Dbebieh, a indiqué ce matin l’Agence nationale d’information. Ces obus, tirés depuis le territoire syrien ont entraîné la fuite des habitants de la région. L’armée a été placée en état d’alerte maximum, précise l'ANI.
Ce matin, la LBC a rapporté des tirs nourris visant le poste-frontière syrien du pont d’el-Koumar dans la région de Wadi Khaled. Ces tirs avaient été précédés d’une explosion près d’un poste syrien à la frontière avec le Liban, a ajouté la chaîne.
Selon la Voix du Liban, trois personnes ont été blessées par ces tirs et la maison d’un habitant a été endommagée.
Le site d’information el-Nashra a indiqué, pour sa part, que plusieurs obus sont tombés dans des terrains agricoles dans le village d’al-Bikaïya, dans la Békaa. Des affrontements ont également eu lieu dans le village syrien d’al-Mchayrafé, près de la frontière libanaise.
Lundi, une roquette tirée à partir du territoire syrien s'est abattue dans le village frontalier de Dora dans la région de Qaa, dans la vallée de la Békaa (est du Liban)
Mardi, le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé son inquiétude sur l’impact du conflit syrien sur le Liban. Les 15 pays membres "sont très inquiets de l’impact de la crise et de la tension qui l’entoure", a déclaré à la presse le coordinateur spécial de l’ONU pour le Liban, Derek Plumbly, citant "les pressions sur la frontière libanaise ces dernières semaines, les incursions et les tirs par-dessus la frontière".
Aujourd'hui, le conseiller à la sécurité nationale du vice-président américain a évoqué la crise syrienne avec le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki et exprimé sa crainte que le conflit ne prenne un tour religieux et "contamine les voisins" de la Syrie.
Pour mémoire
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commentaires (4)
Voilà ce qui arrive lorsqu'on met une arme de guerre entre les mains de crétins et lorsque les p'tits cons désœuvrés de la ville veulent jouer aux "abadayes".
Paul-René Safa
18 h 13, le 18 juillet 2012