Ce chargement se composait de mitrailleuses lourdes, d’obus, de roquettes, de lance-roquettes et d’explosifs, a précisé cette source, ajoutant : « Si ces armes étaient destinées à l’armée syrienne, nous ne les aurions pas interceptées. » Selon la LBC, le chargement inclut également des roquettes antichars. Le poids total du chargement s’élèverait à 150 tonnes.
Après son interception, le Lutfallah II a été dérouté vers le port industriel de Selaata, situé à proximité de Batroun. Selon la chaîne OTV, qui cite une source militaire, la raison qui a amené l’armée à acheminer le navire vers le port de Selaata s’explique par le fait que les activités portuaires dans cette localité sont relativement réduites et les risques moindres puisque l’armée craignait des actes subversifs en réaction à la saisie des armes. Toujours selon la OTV, celui qui a financé l’opération est de nationalité syrienne tout comme les personnes qui devaient accueillir le navire à son arrivée à Tripoli. La chaîne, qui cite toujours la même source, a relevé que les propriétaires du bateau ont déjà eu affaire à la justice.
Des témoins sur les lieux ont vu des dizaines de militaires aux abords du bateau et assisté à l’arrivée de plusieurs camions-remorques militaires.
Un autre responsable de la sécurité a affirmé que le navire, qui battait pavillon du Sierra Leone, avait obtenu un permis d’accoster dans le port de Tripoli.
Des sources sécuritaires citées par la LBC ont indiqué que le navire était censé décharger les armes au port de Tripoli, pour les acheminer ensuite vers la Syrie. La chaîne de télévision a en outre affirmé qu’une personnalité politique tripolitaine, qui s’était rendue en Libye, a négocié la transaction.
Les autorités syriennes et des sources au sein de la sécurité libanaise ont à plusieurs reprises affirmé que des armes étaient acheminées clandestinement depuis le Liban pour venir en aide aux dissidents qui cherchent à renverser le régime du président Bachar el-Assad.
Le Lutfallah II est parti de Libye avant de faire une escale au port égyptien d’Alexandrie, avant d’être intercepté et fouillé par la marine libanaise dans le port de Selaata, à environ 50 km de Beyrouth, selon la même source.
Selon cette source, le capitaine du navire et l’équipage ont été remis aux renseignements militaires à Tripoli pour y être interrogés. Au total, onze personnes auraient été arrêtées y compris l’agent douanier, selon différents médias libanais.
Le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire s’est saisi de l’affaire après avoir chargé la direction des services de renseignements de l’armée et la police militaire d’effectuer une enquête préliminaire sous sa supervision.
Le président Michel Sleiman a salué samedi la saisie d’armes à bord du Lutfallah II, soulignant l’importance de préserver la « paix civile » au Liban. Il a appelé, dans ce contexte, les forces de sécurité libanaises à « rester vigilantes » afin d’empêcher toute opération visant à « déstabiliser le pays et à ternir ses relations avec la Syrie ».
Par ailleurs, le vice-président de la délégation des forces de la Finul, Milos Strugar, a répondu aux multiples interrogations concernant la mission des Casques bleus en mer et leur rôle dans l’affaire du navire Lutfallah II.
Dans une déclaration, le responsable onusien a indiqué que l’unité de la Finul maritime opérant au large du littoral libanais s’est comportée exactement comme le prévoit son mandat sur base de la résolution 1701. À ce propos, M. Strugar a expliqué que le rôle de la force maritime est de surveiller le mouvement des navires et d’en informer immédiatement l’armée libanaise en cas de doute. « La Finul n’a toutefois pas la prérogative de monter à bord d’un navire ou de le fouiller, encore moins d’enquêter, une mission qui revient exclusivement au gouvernement libanais », a-t-il dit. Et de préciser un peu loin que des officiers libanais se trouvent en permanence dans la cabine de contrôle des navires de surveillance relevant de la Finul.
Les armes transportées sur des navires sont assurables et légales lorsqu'elles sont de gouvernement à gouvernement. Sinon, elles sont considérées illégales et ni ma LLoyds et ni aicune assurance n'y risquerait de les assurer ni elles et ni le bateau qui les transporte.
02 h 09, le 30 avril 2012