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À La Une - Terrorisme

Mohammad Merah abattu par le Raid français après 32 heures de siège

Un groupe lié à el-Qaëda revendique la tuerie de Toulouse et rend hommage au « chevalier de l’islam ».

Le Raid, unité d’élite de la police nationale française, quittant les lieux peu après la mort de Mohammad Merah. Photo Pascal Pavani/AFP

Le jeune Français qui a abattu trois militaires et quatre juifs dans le sud-ouest de la France a été tué hier lors d’un assaut de la police à l’issue d’un siège de 32 heures.


Au cours de cette longue nuit de siège et à intervalles réguliers, les policiers ont fait détoner de puissantes charges auprès de ses fenêtres dans l’intention d’ébranler sa résistance et de l’empêcher de dormir, alors que l’eau, le gaz et l’électricité lui avaient été coupés. Mercredi déjà, le Raid avait tenté à plusieurs reprises d’entrer dans l’appartement. Dans ses discussions avec la police, Mohammad Merah a revendiqué les tueries de Montauban et Toulouse.

 

Ce jeune Français d’origine algérienne, qui se serait radicalisé dans les milieux salafistes et à la faveur de deux séjours en Afghanistan et au Pakistan, a expliqué « avoir voulu venger les enfants palestiniens autant qu’avoir voulu s’en prendre à l’armée française » du fait de sa présence en Afghanistan, selon le ministre de l’Intérieur Claude Guéant.


Le dénouement est finalement intervenu vers 11 h 30 heure locale. Vers 10 h 30 les policiers envoient des grenades et quelques minutes après les hommes du Raid (unité d’élite de la police) pénètrent dans son appartement en progressant « pas à pas » avant de le débusquer dans la salle de bains, a raconté M. Guéant. Mais le jeune homme résiste. Plusieurs rafales de tirs très nourris suivent – 300 cartouches au total. « À la fin, Mohammad Merah a sauté par la fenêtre avec une arme à la main, en continuant de tirer. Il a été retrouvé mort au sol », a poursuivi le ministre. Les policiers du Raid l’ont abattu d’une « balle dans la tête » alors qu’il fuyait, a précisé le procureur de Paris François Molins, ce que le père d’Abel Chennouf, l’un des trois militaires tués par Merah, a qualifié d’« échec » en soulignant qu’il aurait aimé un procès.

 

Mais le Raid avait reçu pour consigne de « tout faire pour interpeller Merah vivant » et de ne « tirer qu’en légitime défense », a justifié M. Molins. Cette longue guerre d’usure, les autorités voulaient en effet la gagner en le capturant vivant. Mais après avoir dit à deux reprises mercredi qu’il entendait se rendre, le jeune homme avait ensuite déclaré « vouloir mourir les armes à la main ».


Plus encore, le tueur, qui n’a jamais exprimé « aucun regret » sinon de « ne pas avoir fait plus de victimes », avait filmé ses trois attaques avec une caméra sur lesquelles des images « extrêmement explicites » ont été visionnées, a aussi confirmé le procureur de Paris.


Par ailleurs, un groupe lié à el-Qaëda au Maghreb islamique (AQMI), le Jund el-Khilafah (les soldats du califat), a revendiqué hier les tueries de Merah en appelant la France à reconsidérer sa politique « hostile » aux musulmans. Dans un communiqué publié sur le site Shamekh, qui diffuse généralement les communiqués d’el-Qaëda, ce groupe nomme le tueur « Youssef le Français » et le qualifie « d’un des chevaliers de l’islam ».


Et si aucun élément n’a permis de rattacher Mohammad Merah à une organisation quelconque en France, selon le procureur de Paris, les enquêteurs devraient s’intéresser à ses fréquentations. Selon M. Guéant, Mohammad Merah lui-même était surveillé depuis des années. Et en novembre 2011, il avait déjà été convoqué pour s’expliquer sur ses séjours en Afghanistan et au Pakistan.


Dans tous les cas, la presse française s’accordait hier pour dire que la dérive meurtrière de Mohammad Merah, qualifié de « monstre » et de « fanatique » par Nicolas Sarkozy en meeting électoral à Strasbourg, était un défi pour la classe politique française en pleine campagne présidentielle et qu’il y aura un avant et un après-Toulouse. Le président et son adversaire socialiste à la présidentielle François Hollande, donné gagnant par les sondages, ont pour leur part exprimé hier leur soulagement. Mais dès mercredi soir toutefois, la campagne a repris sur un ton virulent, le parti de M. Sarkozy (UMP) accusant François Hollande et la candidate d’extrême droite Marine Le Pen de vouloir « instrumentaliser » ces tueries, ce à quoi le PS a répliqué en parlant de l’attitude « honteuse » de l’UMP.


Parallèlement, une « fan page » sur le réseau social Facebook d’« hommage » à Merah a été fermée hier sur demande du ministère français de l’Intérieur.


Enfin, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé hier, lors des visites de condoléances aux familles des quatre victimes de la tuerie de Toulouse, que l’État d’Israël avait été créé pour protéger les juifs. « Pour ces assassins, tout espace, le moindre centimètre où se trouvent des juifs et des enfants juifs est une terre occupée. Pour eux, les juifs n’ont pas de place dans le monde », a ajouté M. Netanyahu, tandis que son ministre de la Défense, Ehud Barak, spécialiste en la matière, rendait un hommage appuyé à la police française.

Le jeune Français qui a abattu trois militaires et quatre juifs dans le sud-ouest de la France a été tué hier lors d’un assaut de la police à l’issue d’un siège de 32 heures.
Au cours de cette longue nuit de siège et à intervalles réguliers, les policiers ont fait détoner de puissantes charges auprès de ses fenêtres dans l’intention d’ébranler sa résistance et de...
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