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Liban - Sécurité alimentaire

Nouvelles saisies, à Tyr et Marjeyoun, d’aliments avariés ; Mikati prend l’affaire en main

Le scandale des stocks de viande avariée suscite tous les jours davantage d’émotion. D’autant que des marchandises périmées ont encore été saisies hier à Tyr, à Marjeyoun et à Tripoli. Le Premier ministre, Nagib Mikati, préside aujourd’hui une réunion sur le dossier.

À Bourj el-Moulouk, saisie d’aliments avariés. Photo Ronit Daher

Nouveaux rebondissements après la saisie, ces derniers jours, d’énormes stocks de viande avariée entreposés dans des dépôts, et après l’arrestation des commerçants impliqués dans la distribution de ces produits, les frères Sleimane et Samih Moustapha Natour.


Hier, à Tyr, l’organisme de contrôle sanitaire relevant de la municipalité a saisi d’importantes quantités d’aliments avariés auprès de commerçants. Parmi ces marchandises saisies, des boîtes de conserve, de la viande, des fromages et d’autres aliments périssables. Le président de la municipalité de Tyr, Hassan Dabbouk, a assuré que les produits avariés ont été détruits et que des contraventions et des mises en garde ont été distribuées aux contrevenants. Il a promis que la municipalité « sera très ferme » dans le dossier de la sécurité alimentaire et que les inspections seront multipliées dans les jours à venir.


Même scénario dans le village de Bourj el-Moulouk, dans le caza de Marjeyoun, où le Service de protection du consommateur du ministère de l’Économie et du Commerce, assisté des FSI, a effectué une descente dans un entrepôt et saisi une trentaine de caisses de poulets et de viandes avariées. Produits dont les dates d’expiration étaient périmées. L’entrepôt a été mis sous scellés et son propriétaire, A.K., emmené au poste de gendarmerie de Bourj el-Moulouk pour les besoins de l’enquête.


À Tripoli également, une patrouille de le Chambre de l’économie et du commerce au Nord a saisi dans des entrepôts une vingtaine de tonnes d’aliments avariés, notamment des crevettes, des poissons, des poulets et des légumes surgelés. La justice s’est aussitôt emparée du dossier et l’entrepôt a été mis sous scellés.

Sanction maximale
Suite au tollé provoqué par l’affaire, dénoncée en long et en large dans les médias, le Premier ministre Nagib Mikati présidera aujourd’hui une réunion ministérielle sur la question des viandes et aliments avariés.

 

Le ministre de la Justice, Chakib Cortbawi, a assuré que « la justice ne fera pas preuve de clémence » dans cette affaire et que les enquêteurs traiteront le dossier avec « le maximum de sévérité autorisée par la loi ».

 

De son côté, le ministre de l’Industrie, Vrej Sabounjian, a insisté sur la nécessité « de neutraliser les quelques personnes corrompues dans les deux secteurs industriel et commercial. Il faut les empêcher de porter atteinte à l’image du Liban, et de commercialiser des produits avariés et périmés », a-t-il souligné, invitant la justice à dénoncer les coupables.


Quant au président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Beyrouth et du Mont Liban, Mohammad Choucair, il a pris la décision « de rayer de la liste d’adhérents à la Chambre les institutions dont l’implication dans le scandale des viandes et aliments avariés est prouvée ». Il a précisé que la décision a été prise en accord avec le ministère de l’Économie et du Commerce, conformément au souci des autorités de « purifier » la profession des commerçants et de préserver la sécurité des consommateurs. Et de souligner qu’il ne permettra pas à une poignée de personnes « d’entacher la réputation de l’économie libanaise et de porter atteinte aux secteurs du commerce et du tourisme ».


À son tour, le président de l’Association des commerçants de la rue Hamra, Zouhair Itani, a estimé que la découverte de produits alimentaires avariés dans des dépôts constitue un « danger pour la société civile », et plus spécifiquement pour le secteur touristique et le commerce. Il a insisté sur la nécessité « d’agir dans l’urgence pour détruire ces stocks » et de prendre « des mesures légales à l’encontre des responsables ».

Poursuivre l’enquête avec sérieux
De son côté, le président de l’Association des supermarchés au Liban, Nabil Fahd, a fermement condamné le comportement des commerçants impliqués dans le dossier des aliments avariés. Il a observé que cette affaire concerne chaque citoyen, quelle que soit sa classe ou son occupation professionnelle. Et de faire part de la solidarité de l’institution avec les autorités « pour mettre un terme à de telles pratiques et sanctionner les coupables ».


Quant au député Chant Janjian, il a adressé une question écrite au gouvernement, via le bureau de la Chambre, sur le dossier de la sécurité alimentaire et des contrôles des produits alimentaires. Il a appelé le gouvernement « à poursuivre l’enquête avec sérieux et transparence », et espéré « que les coupables ne seront pas innocentés au détriment du citoyen ».


L’ancien député Ismaïl Succariyé a, de plus, affirmé qu’environ « 80 % des importations alimentaires sont des stocks dont la date de péremption est périmée ou en voie d’expiration ». « Un système protégé par la forme la plus dangereuse de pollution, la pollution politique et morale », a-t-il dénoncé.


Par ailleurs, dans l’affaire du jugement des deux frères Natour, leur interrogatoire par le premier juge d’instruction de Beyrouth, Ghassan Oueidate, a été reporté à vendredi, les commerçants ayant demandé un délai pour mandater des avocats de les défendre.


Enfin, le président de l’Association des commerçants de Beyrouth, Nicolas Chammas, donnera aujourd’hui une conférence de presse pour faire part de sa position à l’égard de l’affaire des viandes avariées.

 

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commentaires (2)

Monsieur Georges Sabat, le barrage doit être à la douane, aux frontières maritimes, aériennes ou terrestres soeint-elles. Que le Ministère responsable fasse bien son travail.

SAKR LEBNAN

11 h 37, le 15 mars 2012

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Commentaires (2)

  • Monsieur Georges Sabat, le barrage doit être à la douane, aux frontières maritimes, aériennes ou terrestres soeint-elles. Que le Ministère responsable fasse bien son travail.

    SAKR LEBNAN

    11 h 37, le 15 mars 2012

  • Je voudrai recommander, a tous ceux qui tremblent en lisant ces histoires hallucinantes de viandes et de nourritures avariees, de ne pas perdre espoir. Je pense que des reseaux sociaux tels que facebook ou twitter pourraient se reveler tres utiles dans la lutte contre les trafiquants sans conscience. Certainement plus que les Autorites qui ferment l'oeil depuis des annees sur leurs agissements, ainsi que nous le rapporte l'OLJ. Je suggererai de creer un groupe special sur Facebook par example, intitule, par example: "Luttez contre la nourriture empoisonnee". Toute personne qui aurait une suggestion interessante serait priee de la communiquer au groupe qui entreprendra de l'etudier. Pour moi, je suggere de nous mettre a la recherche de laboratoires d'inspection serieux, et de les charger d'inspecter certains restaurants en vue de leur delivrer des quitus de "nourriture saine et propre" qu'ils afficheraient a la porte de leur etablissement LECTEURS, QU'EN PENSEZ-VOUS?

    George Sabat

    16 h 32, le 14 mars 2012

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