Des centaines de mails émanant du bureau du président syrien Bachar el-Assad ont été diffusés par les pirates du groupe Anonymous, rapportent plusieurs médias, dont le Haaretz et le magazine américain Foreign Policy. Certains de ces mails détailleraient comment le président syrien s’est préparé pour son interview avec la journaliste star d’ABC, Barbara Walters, en décembre dernier.
Lors de cette interview, le président syrien affirmait bénéficier du soutien de la population, reconnaissait des erreurs commises par "certains responsables" mais affirmait qu’"il n'y a pas eu d'ordre demandant de tuer ou d'être violent".
Les pirates d’Anonymous ont attaqué le serveur mail du ministère syrien des Affaires présidentielles dimanche. "Quelque 78 boîtes mails des conseillers et aides de Assad ont été piratées. Le mot de passe de certaines boîtes étant +12345+", rapporte le quotidien israélien. Parmi les boîtes piratées, figurent celle du ministre aux Affaires présidentielles, Mansour Fadlallah Azzam, et celle de la conseillère en communication du président, Bouthaina Chaabane.
Selon Foreign Policy, 10 jours avant l’interview, l’attachée de presse de l’ambassade syrienne aux Nations unies, Sheherazad Jaafari, aurait envoyé un long mail à l’ancienne journaliste d'Al-Jazira, Luna Chebel, qui travaille désormais pour Bachar el-Assad.
Dans ce mail, reproduit par Foreign Policy, Sheherazade Jaafari, qui est également la fille du représentant syrien à l’ONU, dissèque le traitement par les médias américains de la crise syrienne et propose une stratégie de communication. "L’idée est que la violence est l’un des sujets majeurs évoqués dans tous les articles. Ils utilisent des phrases comme +le gouvernement syrien tue son propre peuple+, +des chars sont utilisés dans plusieurs villes+, +des avions ont été utilisés contre des manifestations pacifiques+, +les forces de sécurité sont criminelles et sanglantes+".
"Le bain de sang est un autre sujet évoqué dans les médias américains. Ils ne mentionnent pas combien de +soldats et membres des forces de sécurité ont été tués+. Ils pensent que le bain de sang est perpétré par des attaques gouvernementales contre des +civils innocents+ et +des manifestants pacifiques+".
A partir de là, il est "très important", selon Mme Jaafari, d’évoquer "les groupes armés", et "nous pouvons utiliser +des articles américains et britanniques+ pour prouver qu’il y a des groupes armés".
Jaafari écrit également qu’"il est très important de mentionner que des +erreurs+ ont été commises au début de la crise car nous n’avions pas de force de police +bien organisée+. La psyché américaine peut être facilement manipulée quand on évoque des +erreurs+ que nous +corrigeons+ maintenant. Il est important de noter ce qui se passe actuellement à Wall Street et la manière dont les manifestants sont réprimés par la police, les chiens et les bastonnades".
Jaafari recommande également à Assad de dire que "la Syrie n’a pas de politique visant à torturer son peuple, contrairement aux Etats-Unis, où il y a des cours et des écoles spécialisés dans l’enseignement aux policiers et officiers des pratiques de torture". Elle conseille également d’évoquer Abou Ghraib, la prison irakienne où des militaires américains avaient humilié des détenus irakiens.
Jaafari conseille aussi de mentionner que les Américains appellent leur gouvernement à s’occuper des affaires américaines, que le président syrien est, tour à tour, vu comme un "héros" puis comme le "méchant". "Les Américains aiment ce genre de chose". Jaafari note qu’il est important "vis-à-vis de la mentalité américaine" de souligner que Facebook et YouTube sont ouverts.
En septembre dernier, Anonymous s’en était déjà pris au régime de Bachar el-Assad en lançant l’"opération Syrie". Cette opération visait à mettre en place un réseau pour des discussions sécurisées en Syrie via de nombreux serveurs et sites miroirs. L’opération, placée sous la "bannière" Telecomix, avait pour mot d’ordre "de défendre la libre circulation des données". Un type d’opération visant à sensibiliser les Syriens à l'utilisation d'outils comme le réseau de routeurs Tor pour rendre anonymes les connexions, qui avait déjà été mise en place sur d’autres théâtre de révolte, comme en Egypte.
Dans une vidéo, Anonymous avait également annoncé son intention de "défier activement les gouvernements qui se livrent à la censure et aux guerres sanglantes contre leur propre peuple".
Et à l’attention de Bacha el-Assad le groupe avait souligné : "Nous veillerons à ce que le monde connaisse votre brutalité et la souffrance de votre peuple. Vos mensonges flagrants seront mis à nus [et] nous ferons notre possible pour aider le peuple syrien jusqu'à ce que vous soyez chassé du pouvoir".
Des centaines de mails émanant du bureau du président syrien Bachar el-Assad ont été diffusés par les pirates du groupe Anonymous, rapportent plusieurs médias, dont le Haaretz et le magazine américain Foreign Policy. Certains de ces mails détailleraient comment le président syrien s’est préparé pour son interview avec la journaliste star d’ABC, Barbara Walters, en...
commentaires (9)
Jabbour, merci de nous fournir encore la preuve de votre mal-être dès lors qu'il s'agit de défendre votre marionnette. Dans votre réponse à Mme Schoueri (respectez au moins - au moins ça - l'orthographe de son propre nom tel qu'elle l'écrit elle-même), vous fuyez encore la réalité, que dis-je réalité, la Vérité avec un grand V ! Comme vous le dites si solennellement, la marionnette est de retour, mais c'est bien la plus grande catastrophe, avec tous les attentats que la marionnette elle-même attribue à la Syrie, qui soit arrivée au Liban ces dernières années.
Robert Malek
10 h 31, le 08 février 2012