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Liban

Nouvelle manifestation contre le système confessionnel et la corruption

Pour un État laïc démocratique, précise l’une des banderoles brandies lors de la manifestation. Photo Ibrahim Tawil

Le défi du nombre a été remporté. Hier, ils étaient plusieurs milliers à réclamer « la chute du régime confessionnel », appelant à la « révolution » contre la corruption et le clientélisme. Après le rassemblement qui les avait réunis à l'Unesco pour peaufiner leurs revendications et se préparer en vue de la marche, les manifestants se sont regroupés, à partir de 15h, à Dora, avant de se diriger vers le siège de l'EDL à Mar Mikhaël, « un lieu symbolique qui incarne la corruption et le laxisme des responsables », précisent les protestataires qui ont invité l'ensemble des citoyens libanais à venir rejoindre leur mouvement en vue des réformes réclamées.
En chœur, ils ont dénoncé le système confessionnel et la corruption rampante qui a gangrené le pays, et fait dévier l'attention et l'intérêt des responsables politiques, symboles du confessionnalisme, « qui doivent tous démissionner », réclament les manifestants.
Fait marquant au cours de cette manifestation, la présence de l'évêque Grégoire Haddad, un vieux routier qui a consacré sa vie à la lutte contre le système confessionnel et dénoncé ses multiples maux. « Ce que font ces jeunes est merveilleux. Ils sont sur la bonne voie du changement. Mais cela nécessite du temps comme toute autre chose », a déclaré Mgr Haddad. La présence d'un autre leader religieux, sunnite, qui demandait à cor et à cri que les responsables politiques soient jugés pour la corruption et la dilapidation des fonds publics, était également remarquée. Un autre cheikh a en outre été repéré parmi les protestataires. « Je suis venu m'associer aux jeunes dans leur refus de l'injustice, de la corruption et du système confessionnel. Je crois qu'ils parviendront à réaliser leurs aspirations avec l'aide de la nouvelle technologie », a-t-il dit en allusion à Facebook qui a servi de lien entre les participants. Enfin, un appel a été lancé aux syndicats pour venir rejoindre les rassemblements à venir et pour soutenir les revendications formulées « qui sont celles de tous les citoyens », précise un manifestant.

Réactions politiques
Premier à réagir, le président du Parlement, Nabih Berry, a salué le mouvement pour la lutte contre le confessionnalisme et appelé les jeunes militants du mouvement d'Amal à rejoindre le groupe « à titre personnel sans arborer leur appartenance politique ».
L'ancien chef du gouvernement, Sélim Hoss, a estimé pour sa part que l'abolition du confessionnalisme politique devrait être « à la tête de toutes les questions nationales ». Selon lui, les revendications des jeunes réclamant la chute du régime confessionnel « visent la calamité la plus dangereuse du système politique libanais ».
Le député du bloc du Changement et de la Réforme Simon Abi Ramia a déclaré qu'il aurait participé au mouvement s'il n'était pas député de la nation. « Mais je ne voudrais pas que l'on dise qu'il y a une tentative de récupération de la part des partis politiques de ce mouvement spontané de la jeunesse libanaise », a-t-il indiqué, soulignant que le passage vers un État laïc ne se fera pas en un jour.
Notons que le comité d'information issu du colloque de l'Unesco (voir par ailleurs) a publié hier un communiqué dénonçant toute tentative de récupération du mouvement de la part de partis ou de responsables politiques. « Si vous êtes vraiment sincères, partez et attendez que l'on vous réclame des comptes », souligne le communiqué.

Le défi du nombre a été remporté. Hier, ils étaient plusieurs milliers à réclamer « la chute du régime confessionnel », appelant à la « révolution » contre la corruption et le clientélisme. Après le rassemblement qui les avait réunis à l'Unesco pour peaufiner leurs revendications et se préparer en vue de la marche, les manifestants se sont regroupés, à partir de 15h, à...
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