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À La Une - Ces jeunes Libanais de la diaspora qui font parler d'eux

La Gale : mi-Suisse mi-Libanaise, mi-rap mi-punk

"Où que j’aille je suis une étrangère, une +alien+… Mais je le cherche aussi". La rappeuse sera en concert, jeudi 22 mars, au Metro al-Madina, à Hamra.

Karine Guignard, aka "La Gale", entre Suisse et Liban, rap et punk.

Elle incarne toutes les contradictions de son époque.

Née en Suisse, d’une mère libanaise originaire de Falougha (Mont Liban) et d’un père vaudois, Karine Guignard, aka "La Gale", a le cœur d’une orientale, la détermination d’une occidentale, le franc-parler d’une punk, la colère d’une rappeuse, et le look d’une rockeuse. Une "hybride" socio-musicale qui provoque et intrigue tous ceux qui croisent son chemin.

 

"Quand je suis en Suisse, je me sens forcément plus Libanaise, mais quand je suis ici, à Beyrouth, c’est mon côté occidental qui remonte, surtout au niveau professionnel", raconte "La Gale", fraîchement arrivée à Beyrouth, en provenance de Lausanne. "En Europe, on est beaucoup plus froid entre nous. Et moi, j’ai un côté vachement expressif, j’aime les gens. Je pense que c’est ma mère qui m’a appris ce truc-là".

 

Le Liban, "La Gale" y a posé ses pieds pour la première fois en 1991. "C’était juste à la fin de la guerre, tout était détruit, je n’avais que 8 ans. Ma mère n’avait pas visité son pays depuis qu’elle l’avait quitté en 1976-77. On y est resté un mois et puis on est rentré en Suisse".

 

A Lausanne, la jeune rappeuse "vagabonde" d’une école à l’autre. Elle fait les arts déco pendant trois mois, puis de la musicothérapie pendant un an. "Ensuite, j’ai enchaîné plein de petits boulots à gauche et à droite avant de suivre une formation d’ingénieure du son et technicienne du spectacle, dit-elle. C’est l’un de mes métiers actuels".

 

Ayant plongé dans le monde de la musique sur scène dès l’âge de 15 ans, "La Gale" cherche à s’affirmer tantôt dans le rock, tantôt dans le punk. "Ça allait dans tous les sens, confie-t-elle. Quand tu es gamin tu ne cherches pas forcément à t’affirmer, tu veux juste faire partie d’un groupe et monter sur scène". "Maintenant, quand je suis chez les punks on me dit que je suis rappeuse et quand je suis chez les rappeurs on me dit que je suis punk. A me voir, les gens pensent que je suis rockeuse, juste à cause de mon style vestimentaire, dit-elle avec un demi-sourire. Où que j’aille je suis une étrangère, une +alien+... Mais je le cherche aussi".

 

 

 

C’est grâce à son deuxième voyage au Liban, en 2002, que Karine commence à y voir plus clair. "C’est là où tout a été décidé par rapport à ce que je veux faire dans la vie, révèle la jeune rappeuse aux grands yeux noirs. J’ai été introduite dans le milieu du rap libanais, et on a commencé à faire des projets ensemble à partir de 2005-2006".

 

Karine devient…"La Gale". "C’est une histoire anecdotique en fait. La gale n’est pas une maladie de l’antiquité, ni une maladie de gens sales, et tu peux l’attraper de nos jours. C’est ce qui m’est arrivé, en fait. Mes copains, qui trouvaient ça super drôle, mon dit +ben voilà, tu as trouvé ton nom de scène !+. En plus, il y a une expression au Liban qui dit +el-Aarab jarab+ (les Arabes sont des galeux), donc ça a forcément fait rigoler tous mes copains ici".

 

Sur scène, "La Gale" est contagieuse, et sans répit. Avec ses textes enflammés et des instrumentations à la fois "lourdes", dixit l'artiste, et groovy, elle dépeint les injustices de ce monde, du contrôle social à la discrimination raciale. "Un univers à la fois sombre et énervé, tendu, sur le fil du rasoir". "Il y a ce souci d’authenticité, dit-elle, de raconter ce qu’on voit tous les jours, ce qui te touche, ce qui te mine profondément, ce qui te révolte. Si on a choisi de faire du rap ce n’est pas pour raconter la couleur de notre culotte…".

 

 

"Au niveau de la musique, c’est clair que j’ai été influencée par mes racines, car j'écoute de la musique arabe depuis que je suis dans le ventre de ma mère, dit-elle. Feyrouz, Farid el-Atrache, Asmahane, Joseph Azar et Wadih el-Safi étaient les grands maîtres à penser de la collection de cassettes audio de ma mère". "C’est marrant, ce n’est que maintenant, avec le recul, que je me rends compte que les rythmes de mes chansons se rapprochent de la dabké, très arabisants".

 

Mais sous sa "carapace hard-core" et ses tatouages qu’elle exhibe sans gêne, se cache une Karine sensible, qui "pleure devant les films tristes". "En tant que femme, tu te protèges comme tu peux. Tu t’assumes à travers des actes qui ne sont pas liés à la séduction, pas à la séduction sous ses formes les plus stupides en tant que fille, en tout cas. On n’est pas là pour faire le pot de fleurs". "Dans mon travail, je suis tout le temps amenée à travailler avec des hommes. A un moment donné, les trucs de séduction tu dois les laisser de côté sinon tu ne travailles plus et tu te perds", lâche-t-elle.

 

Une philosophie qui semble porter ses fruits. Avant même la sortie de son premier album solo, prévue dans quelques semaines, "La Gale" figure déjà à l’affiche de deux films : "De l’encre", un drame musical réalisé par les leaders du groupe de rap, "La Rumeur", et "Opération Libertad" de Nicolas Wadimoff. Dans "De l’encre", diffusé en juin dernier sur Canal Plus, Karine joue le rôle d’une jeune rappeuse franco-algérienne aux côtés de Béatrice Dalle et de Reda Kateb. "C’est une proposition que je ne pouvais pas refuser, avoue la chanteuse Libano-suisse. Si j’ai décidé d’écrire du rap c’est parce qu’un jour j’ai acheté l’album +L’ombre sur la mesure+ de +La Rumeur+. L’album m’a complètement parlé. Ce sont des mecs qui ont quelque chose à dire... Ça aurait été trop bête de refuser une proposition pareille".

 

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"La Gale" sera en concert, jeudi 22 mars, au Metro al-Madina, à Hamra, à l'initiative de l'ambassade suisse au Liban. Pour plus d’informations sur l’événement, appeler le 76-309363 ou le 01-753021.

 

 

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Elle incarne toutes les contradictions de son époque.
Née en Suisse, d’une mère libanaise originaire de Falougha (Mont Liban) et d’un père vaudois, Karine Guignard, aka "La Gale", a le cœur d’une orientale, la détermination d’une occidentale, le franc-parler d’une punk, la colère d’une rappeuse, et le look d’une rockeuse. Une "hybride" socio-musicale qui provoque et intrigue...

commentaires (4)

Selon certaines études et enquêtes à deux balles établies et menées, certains "généticiens" à deux Piastres surtout prétendent, les "pâmés", qu'il existe entre "certains basanés" et la population Scandinave certains génomes en commun ! ! ! C'est à pouffer de rire....

Antoine-Serge KARAMAOUN

03 h 56, le 22 mars 2012

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Commentaires (4)

  • Selon certaines études et enquêtes à deux balles établies et menées, certains "généticiens" à deux Piastres surtout prétendent, les "pâmés", qu'il existe entre "certains basanés" et la population Scandinave certains génomes en commun ! ! ! C'est à pouffer de rire....

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    03 h 56, le 22 mars 2012

  • Le rap, depuis dix ans déjà en déclin total en France, n'a jamais été autre chose qu'une manifestation moderne dune double indigence musicale et littéraire.

    Paul-René Safa

    19 h 13, le 21 mars 2012

  • Super André, on ne saurait mieux le dire!

    Ali Farhat

    13 h 38, le 21 mars 2012

  • - - Ce pelé , ce galeux d'où venait tout leur mal !! Jean de la Fontaine . La Gale Libano-Suisse ou l'inverse , à retenu le proverbe Libanais à l'envers , celui qui dit , je la cite selon l'article : Al-Arab Jarab .. sans qu'elle ne sache ou qu'on ne lui explique que ce proverbe ne s'applique pas aux Libanais , mais que les Libanais l'utilisent , ou plutôt , l'utilisaient ( avant tAEF ) ou avant qu'ils ne deviennent Arabes sur papier malgré eux !! à l'adresse des vrais Arabes en tenue de pingouins .. La Cigale lui irait mieux que la Gale , puisqu'elle est des nôtres ..

    JABBOUR André

    13 h 22, le 21 mars 2012

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