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Liban - Construction

Futur siège de la BLF : des étoiles montantes de l’architecture internationale sur les rangs

Pour la conception de son nouveau siège, la Banque Libano-Française a fait le pari d'un « projet » plutôt que d'une « signature » internationale.

Le futur siège de la BLF sera implanté sur le bien-fonds 659 situé sur le front de mer. Superficie 2 500m2.

« Dans son bilan, multiplié par quatre depuis 2004, mais aussi dans sa force vive de travail, dans son personnel et ses structures, la Banque Libano-Française a beaucoup grandi, et notre siège actuel ne répond plus à nos besoins. Nous avons donc décidé d'édifier un nouveau siège qui permettra de loger tous nos services dans un lieu de travail commun », annonce la directrice générale de la BLF, Raya Raphaël Nahas.

Le nouveau siège sera implanté sur le bien-fonds 659 situé sur l'avenue Charles-Hélou, sur le site de l'ancien showroom des voitures Skoda. En face, dominant la scène, le port de Beyrouth et l'horizon à perte de vue. Et dans son dos, le Soho beyrouthin, Mar Mikhaël, à la fois traditionnel et éclectique.
Sur ce « terrain extrêmement stratégique », offrant une vue imprenable sur ce double décor, va s'ancrer une construction qui sera aussi prestigieuse que « pragmatique et visionnaire », souligne Raya Raphaël Nahas. La BLF a toutefois décidé de ne pas acheter une « marque ». À l'évidence, c'est avant tout « Le » projet et non pas « La » signature d'une star internationale de l'architecture qui commande son choix. Elle veut des bâtisseurs à la fois créatifs et à l'écoute de ses souhaits et de ses valeurs. Des bâtisseurs « capables de comprendre les contrastes et les défis de Beyrouth, et plus précisément ceux du secteur environnant », relève-t-elle. Et comme, d'autre part, elle n'a pas voulu lancer un appel à candidature, elle s'est offert les services de l'historien de l'architecture contemporaine Luca Molinari, pour l'accompagner dans la sélection des jeunes pointures, « des étoiles montantes, qui peut-être un jour décrocheront le prix Pritzker ! » dit-elle.


(Lire aussi : Qui du béton ou du patrimoine l'emportera?)

 

De Smithonian à Ground Zero en passant par Beyrouth
Professeur associé à l'Université de Naples, auteur de nombreux ouvrages et commissaire de l'architecture moderne de la Triennale Milan (2001-2005), de la 12e Biennale d'architecture de Venise et Prix UIA Jean Tschumi pour Criticis architectural, Luca Molinari, considéré comme un consultant sur mesure, qui adapte sa mission en fonction du besoin du client, a entrepris un grand travail de recherche et de documentation pour aboutir à une présélection d'une cinquantaine d'architectes internationaux. La BLF n'en retiendra que 20, que Raya Raphaël Nahas a tenu à rencontrer personnellement dans leurs ateliers en Europe.

« Tous étaient à l'écoute de nos attentes, très enthousiastes et promettaient un travail de qualité nourri par une réflexion approfondie et sérieuse sur le projet. » Finalement, ce sont huit agences, et pas des moindres, qui ont été invitées à participer à ce concours. Outre les Libanais Nabil Gholam et Youssef Tohmé qu'on n'a plus besoin de présenter, le choix s'est porté sur le studio espagnol Barozzi/Veiga, lauréat du prix Mies Van der Rohe 2015 pour la philharmonie de Szczecin, Pologne ; sur le Japonais Kengo Kuma, auteur de la FRAC (Fonds Régional d'Art Contemporain) de Marseille, de l'étonnant Conservatoire de musique et de danse à Aix-en-Provence, et dont le projet est retenu pour le stade olympique des JO d'été 2020 qui se tiendront à Tokyo. La liste des candidats comprend aussi l'agence danoise BIG, basée à Copenhague, Pékin et New York, qui enchaîne les concours et les victoires, et qui a rénové le Smithonian Institute de Washington. L'équipe est sollicitée pour imaginer une nouvelle typologie résidentielle à W57TH Manhattan (entre la 5e Avenue et Central Park West). Il y a aussi Snohetta, concepteur de la bibliothèque d'Alexandrie, de l'opéra d'Oslo, projet primé en 2004 par le Mies Van der Rohe, et qui travaille actuellement sur un projet de grande ampleur : un centre culturel de 25 000 m2 sur le site de Ground Zero à New York.

Concourt également la Britannique d'origine iranienne Farshid Moussavi qui a réalisé le Musée d'art contemporain de Cleveland aux États-Unis et le musée du Coran à Téhéran. Membre du comité directeur du prix Agha Khan d'architecture et membre du « Design for London », du groupe consultatif établi par le maire de Londres pour soutenir l'excellence dans la conception et la livraison des projets conçus dans la capitale britannique, Farshid Moussavi « s'impose comme une des plus grandes architectes contemporaines. Non sans manier, avec beaucoup de grâce, l'art de la provocation », selon la presse internationale.
Sur la liste également, le studio milanais Piuarch, qui a remporté le titre de l'architecte italien de l'année 2013 et le prix des jeunes talents. Le studio a, à son actif, la réalisation du centre d'affaires Quattro Corti à Saint-Pétersbourg, le siège de la société Gazprom Neft, le quartier général de Dolce & Gabbana à Milan et quelque 40 boutiques à travers le monde dont celle de Givenchy à Séoul.

Les représentants de ces bureaux d'architecture sont, depuis mercredi soir, en visite à Beyrouth. Objectif : s'imprégner de l'atmosphère de la ville, des particularités du quartier du port et de Mar Mikhaël, quartier authentique, au passé populaire, devenu modèle de régénération urbaine, mais aussi sentir l'esprit maison de la BLF dont les valeurs « responsabilité, intégrité, compétence, humanisme et engagement se reflètent dans notre vision, notre stratégie, nos politiques et nos procédures », selon la banque.
Les candidats soumettront leur projet en avril à un jury international et pluridisciplinaire composé d'architectes, d'artistes et de philosophes. Parmi eux (croit-on savoir) Amale Andraos, à la tête de l'école d'architecture de l'Université de Columbia ; Hashim Sarkis, doyen de l'Institut technologique du Massachusetts (MIT), ou encore Adrian Lahoud qui a récemment pris les rênes du Royal College of Arts (RCA), à Londres.


Pour mémoire
Le Libanais Adrian Lahoud, nouveau doyen d'une prestigieuse école d'architecture à Londres

Hashim Sarkis prend la tête de l'école d'architecture de MIT

Jean-Michel Wilmotte à « L'OLJ » : Malheureusement, je n'ai pas d'autres projets à Beyrouth...

« Dans son bilan, multiplié par quatre depuis 2004, mais aussi dans sa force vive de travail, dans son personnel et ses structures, la Banque Libano-Française a beaucoup grandi, et notre siège actuel ne répond plus à nos besoins. Nous avons donc décidé d'édifier un nouveau siège qui permettra de loger tous nos services dans un lieu de travail commun », annonce la directrice...
commentaires (1)

Je leur souhaite la plus grande reussite dans ce projet et je leur conseille vivement d'aller de ce pas acheter le bien-fond situe juste en face parceque bientot une tour poussera et leur bouchera la vue sur la mer. Cela se fera meme si "c'est impossible parceque c'est le port". Les sauvages obtiendront tot ou tard la permission de batir, meme au mileu de l'autoroute.

George Khoury

11 h 08, le 22 janvier 2016

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Commentaires (1)

  • Je leur souhaite la plus grande reussite dans ce projet et je leur conseille vivement d'aller de ce pas acheter le bien-fond situe juste en face parceque bientot une tour poussera et leur bouchera la vue sur la mer. Cela se fera meme si "c'est impossible parceque c'est le port". Les sauvages obtiendront tot ou tard la permission de batir, meme au mileu de l'autoroute.

    George Khoury

    11 h 08, le 22 janvier 2016

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