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À La Une - Autour d’Assad

Un hypercercle qui lutte pour sa survie...

La tentative d’Assad de conserver un contrôle étroit sur les forces de sécurité ne le protège pas d’un éventuel coup d’État.

Bachar el-Assad, en octobre 2011, à Damas. AFP/SANA

Alors que les combats font rage à Damas et qu’un attentat a frappé au cœur même du pouvoir, le cercle rapproché du président syrien, de plus en plus isolé sur la scène internationale, reste déterminé à remporter la bataille, coûte que coûte.


Gravitant autour de Bachar el-Assad, on trouve les membres de son clan rapproché, de sa famille et des responsables des services de sécurité, et parmi eux, « même ceux qui l’aiment ont le sentiment qu’il n’est plus en mesure de les protéger », souligne Ayman Abdel Nour, qui a été le conseiller du chef de l’État syrien jusqu’en 2007 et qui a rejoint depuis les rangs de l’opposition. « Ils pensent qu’il ne sert plus à rien et qu’il vit dans un cocon. Il se voit comme le messager de Dieu appelé à diriger la Syrie. Il écoute les flagorneurs qui lui disent : vous êtes un cadeau de Dieu. Il croit avoir raison et considère tout contradicteur comme un traître. Beaucoup de ses amis proches et de ses conseillers sont soit partis, soit ont pris leurs distances », raconte-t-il.


« Bachar reste au centre. Il est impliqué dans les détails du quotidien sur la gestion de la crise », souligne un homme politique libanais proche du régime syrien. « Il a mis en place une unité d’élite qu’il dirige pour gérer la crise au jour le jour », précise-t-il.

 

Cette unité, en partie décapitée par l’explosion d’une bombe hier matin en pleine réunion dans un bâtiment de la Sécurité nationale, était formée du chef des services de renseignements Hicham Bekhtyar, chargé de la coordination des services de sécurité, du ministre de la Défense Dawoud Rajha, du beau-frère de Bachar el-Assad, Assef Chaoukat, chef d’état-major adjoint des forces armées. On y retrouvait également Ali Malmouk, conseiller spécial à la sécurité, et Abdel Fattah Koudsiyeh, chef des services de renseignements militaires. Rajha et Chaoukat ont péri dans l’attentat. Bekhtyar et Koudsiyeh ont été blessés.


Le cercle rapproché de Bachar el-Assad, qui commençait à prendre conscience de la gravité de la crise à laquelle le gouvernement est confronté depuis plus d’un an, n’en sortira pas rassuré.


Pour des fins connaisseurs de la politique syrienne, la tentative d’Assad de conserver un contrôle étroit sur les forces de sécurité ne le protège pas d’un éventuel coup d’État fomenté de l’intérieur par son propre clan. Pour Patrick Seale, biographe du père de Bachar el-Assad, « Assad a une petite clique qui lui fournit des informations. Ils peuvent toujours monter un coup d’État contre lui, c’est ce qui constitue la plus grande menace à l’heure actuelle ».


Malgré les menaces de représailles brandies par le régime pour contrer les désertions dans les rangs de l’armée régulière, les défections de hauts responsables militaires se sont accélérées ces dernières semaines. « Le régime syrien commence doucement à sombrer. Je ne sais pas combien de temps cela prendra. Il devient difficile pour le régime de contrôler le pays », observe un diplomate occidental. « L’armée est débordée, le gouvernement est soumis à des sanctions et son pouvoir s’érode. »

Alors que les combats font rage à Damas et qu’un attentat a frappé au cœur même du pouvoir, le cercle rapproché du président syrien, de plus en plus isolé sur la scène internationale, reste déterminé à remporter la bataille, coûte que coûte.
Gravitant autour de Bachar el-Assad, on trouve les membres de son clan rapproché, de sa famille et des responsables des services de...

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