Deux policiers syriens blessés par une roquette tirée de Békaïa au Liban-Nord

Deux membres de la police des frontières syrienne ont été blessés lundi par une roquette tirée à partir du territoire libanais, a indiqué un communiqué de la Sûreté générale libanaise. C'est la première fois que le Liban fait état de tirs contre le territoire syrien à partir du Liban.

"Lundi à l'aube, des hommes armés ont tiré à partir de Békaïa, en territoire libanais, une roquette en direction de la Syrie qui a touché un poste d'immigration syrien, blessant deux membres du poste-frontière", indique le communiqué de la Sûreté générale libanaise.
Békaïa se trouve dans la région de Wadi Khaled, au Akkar, à 185 km au nord de Beyrouth.

Après les tirs, "les Syriens ont pris en chasse les hommes armés et durant cette poursuite, le poste de la Sûreté générale libanaise a été touché. Une unité syrienne est arrivée à ce poste libanais, a appréhendé deux membres de la Sûreté générale et les a conduits en territoire syrien avant de les relâcher", poursuit le communiqué.

Un porte-parole de la Sûreté générale, qui n'a pas voulu être identifié, a indiqué à l'AFP que les tireurs ont réussi à prendre la fuite et qu'aucun agent de la Sûreté générale n'a été blessé.

Un élu local a confirmé que "des hommes armés, circulant à bord d'une motocyclette, ont tiré à 03h00 (00h00 GMT) une roquette en direction du village syrien de Mchérfé". "Les forces syriennes ont immédiatement riposté à l'arme automatique et la fusillade a duré une dizaine de minutes. Il n'y pas eu de blessés du côté libanais mais une maison a été endommagée".

Le chef de l'Etat Michel Sleiman a vivement condamné dans un communiqué cette infiltration syrienne en territoire libanais et la brève détention de deux membres de la Sûrete générale. Selon lui, cet affaire enfreint les lois internationales.

Dans cette déclaration au ton inaccoutumé, le président libanais "demande une enquête pour déterminer les responsabilités afin d'éviter la répétition de tels actes et empêcher que les relations bilatérales, basées sur le respect de la souveraineté et l'indépendance des deux pays ne soient affectées".

La région de Wadi Khaled a connu de nombreux incidents depuis l’éclatement en mars 2011 de la révolte contre le régime baassiste en Syrie. Plusieurs Libanais et Syriens ont été récemment enlevés puis relâchés dans cette zone frontalière de la Syrie, qui accueille des milliers de réfugiés syriens fuyant la répression dans leur pays.

La tension est également vive à la frontière turco-syrienne. L’armée turque a annoncé hier que des hélicoptères syriens se sont approchés de la frontière turque, à trois reprises samedi, et que la chasse turque a été envoyée en patrouille à la frontière. L’état-major à Ankara a précisé qu’il n’y avait pas eu de violation de l’espace aérien turc, dans un communiqué sur son site Internet.

La tension entre Damas et Ankara avait atteint son paroxysme le 22 juin dernier quand la défense syrienne a abattu un avion turc F-4 Phantom en Méditerranée, près de la Syrie.

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