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Liban - La situation

Invitation au dialogue pour le 11 juin : à l’ordre du jour, les armes

Michel Sleiman recevant Fouad Siniora. Photo Dalati et Nohra

Mieux vaut être borgne qu’aveugle, dit le proverbe arabe. C’est à ce titre qu’il faut saluer comme elle le mérite l’invitation au dialogue lancée hier par le chef de l’État, sur fond de décomposition politique, de prolifération des armes individuelles et de l’extension de la culture de l’impunité. Pour rendre crédible cette invitation et la faire accepter, parfois du bout des lèvres, par la classe politique, il aura fallu non moins que la grande peur d’une contamination du Liban par la violence venue de Syrie.
Pour justifier cette invitation, le chef de l’État a invoqué « la profonde inquiétude pour leur sécurité ressentie par les Libanais, lors des récents incidents » et « la poursuite des violations et des menaces que fait peser Israël sur la souveraineté libanaise ».
Le rendez-vous du dialogue a été fixé au 11 juin à 11 heures, à Baabda. Au cœur de ce dialogue figurent « la stratégie nationale de défense » et « tout le dossier des armes », soit en pratique :
1 –    Les armes de la résistance et le moyen d’en profiter pour défendre le Liban. Pour ce faire, les parties engagées dans le dialogue doivent répondre aux questions suivantes : À quoi servent les armes de la résistance? Quand les utiliser ? Comment ? Où ?...
2 – Les armes palestiniennes en dehors des camps ; comment y mettre fin ? Les armes palestiniennes à l’intérieur des camps; comment régler cette question conformément aux résolutions précédentes de la conférence nationale de dialogue ?
3 – Le désarmement – le ramassage des armes – en milieu urbain et en dehors des villes.
L’appel au dialogue du président Sleiman s’inscrit dans le cadre des efforts déployés sur le plan local et arabe pour éviter au Liban de sombrer dans une discorde confessionnelle abyssale. Le souverain wahhabite, le roi Abdallah, y avait fait allusion la semaine dernière dans un message adressé au chef de l’État, dans lequel il se plaignait d’un » ciblage « de la communauté sunnite. Ce message avait tenu lieu d’avertissement aux autorités libanaises, après des déclarations soudaines venues des principautés du Golfe, qui avaient demandé à leurs ressortissants de ne plus se rendre au Liban, et à ceux qui s’y trouvent de rentrer au pays sans tarder. Ce torpillage délibéré – et néanmoins fraternel – de la saison estivale au Liban avait déclenché une campagne diplomatique, dont l’un des prochains volets sera une visite prochaine du chef de l’État au Koweït.

Réponses locales
Les réactions à l’invitation au dialogue ont été aussi diversifiées que le sont les forces politiques qui doivent y participer. Par la voix du député Ammar Houri, comme par celles d’Élias Murr et de Fouad Siniora, que le chef de l’État reçu hier en audience, l’opposition a accepté l’idée d’un dialogue national, tout en souhaitant qu’il s’accompagne de la formation d’un gouvernement neutre, qui resterait en place jusqu’aux prochaines législatives.
M. Houri a affirmé que le 8 Mars ne peut s’attendre à ce que le 14 Mars tienne pour acquis la formule » armée, peuple, résistance « au nom de laquelle le Hezbollah accorde une légitimité aux armes qu’il possède. Et de rappeler que, pour le 14 Mars, l’armée libanaise est la seule force régulière opérant au Liban.
Le député Marwan Hamadé, lui, a affiché son scepticisme au sujet de la possibilité de régler le différend sur les armes qui divise si radicalement le pays. « Le dialogue est aujourd’hui sans horizon », a-t-il lancé, affirmant craindre que la conférence ne serve que de décor à « une comédie » destinée à accorder une légitimité aux armes du Hezbollah.
Pour M. Hamadé, le fait que le Hezbollah affirme qu’il viendra au dialogue « sans conditions préalables » ne veut rien dire, puisqu’il considère comme donné, ou encore comme acquis, exactement ce que le 14 Mars conteste.
Les deux grands courants politiques engagés dans le dialogue ayant défini leurs positions, on attend encore une prise de position claire du chef du Courant patriotique libre, pour en anticiper l’issue, ou pour en faire par avance son deuil, compte tenu de la persistance de l’impasse politique, et dans la nostalgie d’une union sacrée qui n’aura duré que le temps d’un espoir fou et d’un songe.
Mieux vaut être borgne qu’aveugle, dit le proverbe arabe. C’est à ce titre qu’il faut saluer comme elle le mérite l’invitation au dialogue lancée hier par le chef de l’État, sur fond de décomposition politique, de prolifération des armes individuelles et de l’extension de la culture de l’impunité. Pour rendre crédible cette invitation et la faire accepter,...

commentaires (5)

Mais le problème avec cette histoire des Fameuses armes de leur Fameux hézébb-là, ya hassértééhh, est qu’on veut "singer" beaucoup plus "Singe" que soi !

Antoine-Serge KARAMAOUN

05 h 37, le 30 mai 2012

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Commentaires (5)

  • Mais le problème avec cette histoire des Fameuses armes de leur Fameux hézébb-là, ya hassértééhh, est qu’on veut "singer" beaucoup plus "Singe" que soi !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    05 h 37, le 30 mai 2012

  • La protection du pays est une chose beaucoup trop serieuse pour la galvauder en parole et en politique d'ordre general. Avant de parler de remettre le baton qui tient a distance les criminels inveteres au sud du sud, donnons des propositions sur comment remplacer ce baton par une carotte ? Nous avons au sud une paix royale depuis 2006, on avait jamais atteint ce resultat depuis 1969,et le morsure du scorpion fait encore de l'effet, et voila les inconscients incompetents qui demandent ni plus ni moins la remise a bas de cet arsenal sans contrepartie d'une politique efficace de defense, mais de qui veut on se moquer ?? du singe ? on ne lui apprend pas a faire la grimace !

    Jaber Kamel

    12 h 19, le 29 mai 2012

  • Il serait juste que les soldats du Hezbollah rejoignent l'armée libanaise... avec leurs armes! Une seule armée libanaise! DIALOGUE ! ENTENTE ! UNITÉ !

    Nayla Sursock

    11 h 10, le 29 mai 2012

  • Malheureusement l'auteur prend ses rêves pour des réalités . C'est cette "Union Sacrée " qui préserve et préservera toujours le Liban , ne lui en déplaise ...Il faut voir un peu plus loin que le bout de son nez.

    Chadarev

    01 h 56, le 29 mai 2012

  • DIALOGUE ! ENTENTE ! UNITÉ ! Qui en déroge, n'est pas Libanais.

    SAKR LEBNAN

    01 h 11, le 29 mai 2012

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