L’Iran et le Hezbollah ont accru leur aide au régime syrien (Haaretz)

L’Iran et le Hezbollah auraient augmenté de façon significative leur soutien au régime syrien, indique le Haaretz, s'appuyant sur des rapports des services de renseignements occidentaux.

Des officiers iraniens et des combattants du Hezbollah ont fourni des armes aux troupes syriennes et les ont entraînées afin d’aider Damas à réprimer le mouvement de contestation, indiquent ces rapports selon le journal israélien. Des combattants du Hezbollah ont été tués lors d’affrontements avec des dissidents et des rebelles, poursuit le quotidien israélien.

Les entraînements assurés par l'Iran et le Hezbollah porteraient notamment sur les techniques de guerre urbaine et les opérations impliquant des drones. "Les rapports des services de renseignements occidentaux ont révélé des visites secrètes et fréquentes des membres des Gardiens de la Révolution (Pasdarans) à Damas afin de conseiller le régime sur la répression des rebelles", affirme le quotidien.

"Le Hezbollah a renforcé sa présence le long de la frontière avec la Syrie afin d’empêcher le transfert d’armes du Liban aux groupes sunnites de l’opposition syrienne", poursuit le Haaretz.

Des responsables israéliens ont également indiqué au quotidien que l'éventualité d'une chute du régime syrien a poussé l’Iran et le Hezbollah à augmenter leur implication dans la crise syrienne. Même si les Iraniens croient que le régime de Bachar el-Assad va survivre à la révolution, ils continuent à se préparer pour le scénario de sa chute afin de maximiser leur influence sur la Syrie d’après-Assad.

Les rapports des services occidentaux font également état d'une activité jihadiste en Syrie, impliquant essentiellement el-Qaëda et ses affiliés.

Le Hezbollah est également au coeur des préoccupations américaines en matière de sécurité intérieure ces dernières semaines.

Le président de la commission de la Sécurité intérieure de la Chambre des représentants, Peter King, a récemment révélé que des centaines de "terroristes iraniens et du Hezbollah" se trouvent actuellement aux États-Unis, rapporte l'agence Reuters.

Selon le rapport de M. King, "la menace existe, mais il n’est pas clair si elle est imminente (…)". "Des diplomates iraniens et des membres présumés du Hezbollah ont été repérés effectuant des missions de surveillance de cibles sensibles tels que les ponts et les métros de New York et des centrales nucléaires (…)", poursuit le rapport.

Le Hezbollah, rappelle les responsables américains cités par Reuters, "évite de mener des attaques" contre les États-Unis depuis les années 80 quand furent perpétrés des attentats contre l'ambassade américaine et une caserne de Marines à Beyrouth. Cette attitude pourrait s’expliquer par la volonté du Hezbollah de ne pas mettre en danger ses opérations de collecte de fonds en Amérique du nord.

"Mais une frappe israélienne contre l’Iran pourrait pousser le Hezbollah à changer de stratégie" et à passer à l’acte, indiquent des responsables américains à Reuters.

Selon un responsable américain lié au secteur de la justice, la police américaine aurait identifié des milliers de donateurs aux États-Unis et entre 200 et 300 sympathisants à New York. Dix à 20 de ces derniers seraient apparentés à des leaders du Hezbollah ou des combattants du parti.

La police new-yorkaise aurait également une connaissance détaillée de l’infrastructure du parti et aurait identifié trois villages auxquels des sympathisants du parti seraient liés : Bint Jbeil, Yanoun et Yatar. Selon le responsable, plusieurs personnes connectées au Hezbollah auraient reçu un entraînement militaire au Liban.

Un rapport d'enquête préliminaire publié par M. King note que déterminer exactement le nombre d'agents du Hezbollah aux Etats-unis est difficile, en raison de la structure sécuritaire du groupe. Toutefois, selon le rapport, certains responsables estiment que le Hezbollah a "plusieurs milliers de donateurs sympathisants" à travers le pays et des "centaines" d'agents. 

D’autres sources proches des renseignements américains notent toutefois qu'il y a une grande différence entre un "partisan" du Hezbollah et quelqu'un prêt à s'engager dans une activité violente. 

Les responsables de la lutte anti-terroriste aux Etats-unis considèrent par ailleurs le Hezbollah comme le groupe militant islamique le plus discipliné, "même plus qu’el-Qaëda".