Le plan d’aménagement de l’hippodrome romain de Beyrouth qui doit être mis en œuvre se révèle être, après étude, la seule façon de préserver dignement le site, a affirmé hier le ministre de la Culture, Gaby Layoun, interrogé par L’Orient-Le Jour.
Loin de détruire l’hippodrome, a ajouté le ministre, le plan d’aménagement va le mettre en valeur et le rendre accessible au public, tout en permettant le développement du bien-fonds.
Le plan prévoit le démontage de l’unique étage de la spina (épine dorsale) de l’hippodrome, afin de travailler les fondations des édifices prévus, puis sa réinstallation au lieu exact où elle se trouvait. Cet espace resterait public, tandis qu’en surplomb, un espace de même grandeur servirait à la construction de passerelles permettant la visite des lieux, notamment les parties des gradins qui subsistent.
Cet aménagement, insiste M. Layoun, protégera l’hippodrome romain de l’érosion des éléments naturels et des herbes folles, et permettra qu’il soit visité par tous les temps.
Confirmant les propos du ministre, des experts en archéologie ont précisé que seuls 40 mètres, sur 300 mètres environ, de l’hippodrome romain sont visibles, l’espace supplémentaire se trouvant, en particulier, sous la synagogue de Wadi Abou Jmil.
Comparé à d’autres espaces similaires, en particulier à l’hippodrome de Tyr, l’hippodrome de Beyrouth ne représente pas un grand intérêt, visuellement parlant, estiment les experts. Son importance est plutôt historique, comme vestige des époques romaine et byzantine, et le plan d’aménagement prévu sert parfaitement cette localisation.
Avis non partagé
Cet avis n’est pas partagé par les ministres de la Culture qui ont précédé M. Layoun, et qui estiment que le plan proposé est malvenu et illégal.
Malvenu, parce qu’il contredit toutes les expertises antérieures, qui plaident pour la conservation du site et, éventuellement, l’indemnisation du propriétaire du bien-fonds sur lequel il se trouve.
Illégal, parce que la décision de M. Layoun contrevient à une décision de M. Tammam Salam, qui a inscrit l’hippodrome romain sur la liste des monuments archéologiques et des sites historiques au Liban. La décision du ministre de la Culture, estiment les juristes, est donc susceptible d’un recours auprès du Conseil d’État.
On apprend que les prédécesseurs de M. Layoun au ministère de la Culture, MM. Tarek Mitri, Salim Wardy et Tammam Salam, ont demandé audience au chef de l’État et iront plaider ensemble pour que le site soit préservé et valorisé en l’état.
Solidere
La société Solidere a pour sa part publié une mise au point dans laquelle elle affirme que la décision de M. Layoun a été prise en concertation directe avec le propriétaire du bien-fonds, Nazem Ali Ahmad, et qu’elle n’y est associée en aucune façon. La société a protesté de sa disposition constante à coopérer avec la Direction générale des antiquités.
Pour mémoire
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Loin de détruire l’hippodrome, a ajouté le ministre, le plan d’aménagement va le mettre en valeur et le rendre...
commentaires (14)
Je salue le Monsieur qui a signé son commentaire par Charadev et Charadevian. Je tiens aussi à saluer notre ami Hakim Hakimian. Mon mot étant de simples salutations, prière de publier. Merci.
SAKR LEBNAN
09 h 19, le 17 mars 2012