Deux semaines après avoir pris le quartier de Baba Amr à Homs à l’issue d’un mois de pilonnage sanglant, l’armée a repris le contrôle total de l’important fief rebelle d’Idleb, près de la frontière turque. « Il n’y a plus de combats à Idleb, l’Armée syrienne libre (ASL) s’est retirée et l’armée a pris d’assaut toute la ville et mène des perquisitions maison par maison », a affirmé Noureddine al-Abdo, un militant local. « L’ASL a préféré se retirer. Tout le monde sait qu’elle est incapable de faire face à (la puissance de feu) de l’armée », a-t-il ajouté. Ailleurs dans le pays, l’armée a tué 22 personnes lors de raids à Deraa – 15 civils et sept militaires dissidents –, selon l’OSDH. De nombreuses personnes blessées n’ont pas pu être évacuées à cause des tireurs embusqués. Cinq civils ont aussi péri à Qousseir dans la province de Homs et cinq dans celle d’Idleb, a précisé l’OSDH. Des soldats dissidents sont également morts dans des affrontements. Depuis le 15 mars 2011, 8 500 personnes – en majorité des civils – sont mortes en Syrie. En outre, un militant a affirmé que 14 nouveaux corps « mutilés ou brûlés » ont été retirés d’un quartier de Homs, au surlendemain de l’annonce d’un massacre dans cette ville.
Le mouvement de contestation, pacifique au départ, s’est militarisé avec des soldats dissidents, réunis au sein de l’ASL, qui disent prendre les armes pour défendre les civils. Mais, reconnaît le n° 2 de l’ASL, Ammar al-Wawi, l’organisme est « seulement armé de kalachnikovs et de pistolets », face aux chars et à l’artillerie des 300 000 soldats. Dans une déclaration près de la frontière turque, il s’est néanmoins dit confiant dans « la victoire », même si cela prendra du temps. Il a aussi affirmé que « Assad a tué tellement de monde qu’il mérite un sort pire que celui de Kadhafi ».
Par ailleurs, pour le 1er anniversaire de la révolte, les militants prodémocratie ont appelé à des manifestations aujourd’hui, mais le quadrillage de l’armée risque de dissuader la population. En France, des organisations françaises et syriennes ont appelé à manifester à Paris. Et en Turquie, des centaines de militants syriens doivent se réunir près de la frontière.
Sur un autre plan, deux journalistes turcs en reportage à Idleb, Adem Özköse et Hamit Coskun, ont disparu, selon le journal turc Milat, sans nouvelles d’eux depuis le 9 mars. La Turquie a par ailleurs entamé la construction d’un nouveau camp de réfugiés – d’une capacité de 20 000 places – près de la frontière syrienne, pour pouvoir répondre si nécessaire à un nouvel afflux de Syriens fuyant les violences, a rapporté l’agence de presse Anatolie. Enfin, l’agence de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture a exprimé son inquiétude concernant la sécurité alimentaire en Syrie, particulièrement pour 1,4 million de personnes vulnérables touchées par les conséquences des violences. Les personnes touchées se trouvent essentiellement dans les régions de Homs, Hama, Damas, Deraa et Idleb.
(Sources : agences et rédaction)
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