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À La Une - Interview

Juppé à « L’OLJ » : « La situation en Syrie, une menace pour la stabilité du Liban »

« Nous souhaitons que les réfugiés syriens soient convenablement traités. Je l’ai dit au Premier ministre libanais », affirme le chef de la diplomatie française.

« Si la Syrie devait être déchirée par une guerre civile, (…) il est évident que les conséquences sur le Liban seraient immédiates et extrêmement dangereuses », a declare Alin Juppé à L’Orient-Le Jour. Timothy A.Clary/AFP

Le ministre francais des Affaires étrangères, Alain Juppé, a rappelé hier au Conseil de sécurité de l’ONU sa « responsabilité historique » face à « la tragédie syrienne » qui risque de constituer « un engrenage fatal à la paix au Liban ». Le ministre s’est exprimé lors de la réunion ministérielle du Conseil de sécurité, axée sur les défis et les opportunités que représentent les changements intervenus dans le monde arabe pour la paix et la sécurité internationales.


Prié par L’Orient-Le Jour d’expliquer ce qu’il voulait dire par « un engrenage fatal pour la paix au Liban » et de commenter le problème provoqué par l’afflux de réfugiés syriens au Liban, une situation exploitée à des fins politiques par certaines parties libanaises, le ministre des Affaires étrangères a affirmé : « Si la Syrie devait être déchirée par une guerre civile, ce qui ne manquera pas d’arriver si nous ne parvenons pas à nous mettre d’accord sur une résolution portant sur les trois points essentiels, c’est-à-dire le cessez-le-feu, l’aide humanitaire et le processus conduisant à un règlement politique, il est évident que les conséquences sur le Liban seraient immédiates et extrêmement dangereuses », a-t-il martelé.


Et d’ajouter : « Ce à quoi nous sommes très attentifs aujourd’hui, c’est l’afflux de réfugiés au Liban. Nous souhaitons que les réfugiés syriens soient convenablement traités. Je l’ai dit au Premier ministre libanais », Nagib Mikati, a indiqué M. Juppé. « Nous soutenons bien sûr l’intégrité territoriale et la souveraineté du Liban. Je crois que ce qui rend nécessaire une résolution du Conseil de sécurité c’est que la situation en Syrie aujourd’hui est une menace pour la paix et la stabilité de l’ensemble de la région », a-t-il dit.


Alain Juppé a insisté sur le fait que ce qui se passe en Syrie « n’est pas seulement un problème intérieur ». « C’est aussi une menace de déstabilisation de toute la région. C’est la raison pour laquelle le Conseil de sécurité doit se prononcer. Je l’ai déjà dit à plusieurs reprises : son silence était scandaleux. Je crois que la prise de conscience se fait de plus en plus forte. Il y a une exigence de plus en plus forte d’arriver à une résolution. J’espère que nous pourrons, dans les jours qui viennent, convaincre tous ceux qui ont bloqué jusqu’à présent cette résolution », a-t-il espéré.

La responsabilité de Bachar el-Assad et de son armée
Le ministre français a rappelé le rôle essentiel des Nations unies pour soutenir toute solution visant à répondre aux aspirations des peuples à la liberté, au respect des droits de l’homme et à la démocratie. Il a indiqué, lors d’une conférence de presse tenue à la mission de la France auprès des Nations unies, qu’il souhaitait apporter un message de soutien au « printemps arabe » qui est « un mouvement profond d’aspiration à la liberté et à la démocratie », et un second message qui concerne la Syrie. « Il faut arrêter le massacre dont la responsabilité incombe à Bachar el-Assad et à son armée », a-t-il lancé. Alain Juppé a par ailleurs affirmé que les parties travaillent à un nouveau projet de résolution qui exigerait l’arrêt immédiat des violences et un accès humanitaire immédiat, mais « sous certaines conditions ».


Alain Juppé a souligné que la France n’acceptera pas que l’on « gèle la situation politique par une sorte de statu quo de fait ». « Il est important que le processus politique proposé par la Ligue arabe qui doit conduire à un gouvernement d’union nationale et à une feuille de route débouchant sur des élections ne soit pas perdu de vue, a-t-il souligné. C’est ce que nous attendons de l’envoyé du secrétaire général de l’ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, dans les 48 heures. »

Le ministre francais des Affaires étrangères, Alain Juppé, a rappelé hier au Conseil de sécurité de l’ONU sa « responsabilité historique » face à « la tragédie syrienne » qui risque de constituer « un engrenage fatal à la paix au Liban ». Le ministre s’est exprimé lors de la réunion ministérielle du Conseil de sécurité, axée sur les défis et les...

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