Une image tirée d'une vidéo diffusée sur YouTube montrant une école touchée par un obus dans le quartier de Baba Amro, à Homs. YouTube/
Les Etats-Unis envisagent de fournir une aide humanitaire aux Syriens, a affirmé mardi la Maison-Blanche.
"Nous allons continuer à coopérer avec nos alliés internationaux pour (...) exercer les pressions nécessaires" sur le président Bachar el-Assad, a déclaré Jay Carney, porte-parole de la présidence, rappelant par ailleurs que Washington n'avait pas l'intention de fournir des armes à l'opposition.
Plus tôt dans la journée, le sénateur américain John McCain avait appelé les autorités de son pays à envisager d'armer l'opposition syrienne, qui fait face à une violente répression de la part du régime syrien. Le candidat républicain à la présidentielle de 2008, qui s'exprimait avant une rencontre avec le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman en visite aux Etats-Unis, a également appelé à la création d'un "groupe de contact, une coalition" pour la Syrie, sans donner plus détail.
Côté russe, le chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, a déclaré mardi avoir eu une rencontre "très utile" à Damas avec le président syrien. "Le président syrien nous a assuré qu'il s'était entièrement engagé à faire cesser les violences d'où qu'elles viennent", a déclaré M. Lavrov, cité par les agences russes, à l'issue des entretiens. "Il est clair que les efforts pour faire cesser les violences doivent être accompagnés d'un dialogue entre toutes les forces politiques", a poursuivi le chef de la diplomatie russe. "Aujourd'hui, le président syrien a confirmé sa bonne volonté de contribuer à ce processus", a-t-il ajouté.
La Russie s'est pour sa part dite prête à continuer à chercher une solution au conflit syrien en se basant sur l'initiative de la Ligue arabe qui prévoit notamment le transfert des pouvoirs du président Assad à son vice-président.
M. Assad a aussi assuré le chef de la diplomatie russe que la Syrie voulait que la mission de la Ligue arabe continue de travailler dans le pays et qu'elle soit élargie.
La Ligue arabe a suspendu la semaine dernière sa mission d'observation en Syrie en dénonçant une recrudescence des violences, qui ont déjà fait selon les militants plus de 6.000 morts depuis le début de la révolte en mars 2011. Une réunion au niveau ministériel est prévue le 11 février pour examiner les suites éventuelles de cette mission d'observation, qui était destinée à surveiller l'application d'un plan de sortie de crise prévoyant en premier lieu la fin des violences.
Par ailleurs, M. Lavrov a également affirmé que le président syrien allait bientôt annoncer la date du référendum sur une nouvelle Constitution, dont le contenu a été finalisé. L’agence syrienne Sana a confirmé que la commission chargée d'élaborer une nouvelle Constitution a achevé ses travaux et va bientôt présenter le texte au président.
Le 24 janvier, la commission avait décidé de limiter le mandat présidentiel à deux septennats et de remplacer l'article 8 de l'actuelle Constitution, qui fait du parti Baas le "dirigeant de l'Etat et de la société", par un article stipulant le "pluralisme politique" et des "élections libres".
En vertu de la Constitution en vigueur depuis 1971, le président est actuellement rééligible pour un nombre illimité de mandats. Hafez Al-Assad, père de l'actuel président, mort en juin 2000, avait ainsi effectué cinq mandats successifs.
La visite de M. Lavrov, accompagné du chef des services de renseignements extérieurs Mikhaïl Fradkov, intervient après le veto de la Russie et de la Chine samedi à l'ONU à un projet de résolution du Conseil de sécurité présenté par les Occidentaux et des pays arabes condamnant la répression en Syrie.
Un double veto sino-russe qui a soulevé l'indignation des Occidentaux et de plusieurs pays arabes et a été qualifié de "permis de tuer" par l'opposition syrienne.
Mardi, au moins 21 civils ont été tués en Syrie, dont 15 dans des bombardements par les forces du régime dans la ville de Homs, haut lieu de la contestation, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Ils veulent faire plier Homs pour donner une leçon aux autres villes rebelles, mais nous considérons que Homs offre son sang pour la liberté de la Syrie", a affirmé à l'AFP Ahmad al-Qassir, porte-parole du "Conseil de la Révolution", une organisation de militants à Homs. Cette ville "ne s'agenouillera jamais devant le régime d'Assad", a-t-il ajouté.
Lundi, près de 100 personnes ont été tuées dans le pays, a indiqué l’OSDH.
Face à la recrudescence des violences, les monarchies arabes du Golfe ont annoncé mardi avoir décidé d'expulser les ambassadeurs de Syrie dans leurs pays et de retirer les leurs en poste à Damas, dénonçant le "massacre collectif" commis par le régime.
Dans un communiqué, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) précise que les relations diplomatiques sont "devenues inutiles après le rejet par le régime syrien de toutes les tentatives et de tous les efforts arabes sincères visant à régler la crise et arrêter l'effusion du sang" en Syrie.
Dans la journée, plusieurs pays européens, dont l’Espagne, la France, les pays-Bas et l’Italie, ont également annoncé avoir rappelé leurs ambassadeurs à Damas pour dénoncer la "répression". Lundi, la Grande-Bretagne et la Belgique avaient déjà rappelé leurs ambassadeurs à Damas, tandis que Washington a fermé son ambassade, confiant à la Pologne la tâche de le représenter en Syrie.
Côté turc, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a annoncé mardi que son pays lancerait une "nouvelle initiative" internationale pour la Syrie visant à arrêter l'effusion de sang dans ce pays voisin.
De leur côté, le Conseil national syrien (CNS), groupement principal de l'opposition syrienne, et l'Armée syrienne libre (ASL) ont appelé les hommes d'affaires syriens et arabes à mettre la main au portefeuille, selon un communiqué commun diffusé mardi. "Nous lançons un appel chaleureux aux hommes d'affaires syriens et arabes pour participer de manière directe et efficace au financement légitime des opérations d'auto-défense et de protection des zones civiles menées par l'ASL", lit-on dans le communiqué.
"Nous allons continuer à coopérer avec nos alliés internationaux pour (...) exercer les pressions nécessaires" sur le président Bachar el-Assad, a déclaré Jay Carney, porte-parole de la présidence, rappelant par ailleurs que Washington n'avait pas l'intention de fournir...
Ils n'auront Jamais les Capacités ... nécessaires, même minimes, pour une basique Compréhension !
07 h 18, le 07 février 2012