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À La Une - Beyrouth

Drame de Fassouh : la colère monte contre les autorités

Selon les derniers bilans, l’effondrement de l’immeuble beyrouthin a fait au moins 26 morts; mise en place d'une commission "pour résoudre le problème des vieux bâtiments".

Des corps intertes, retirés des débris de l'immeuble effondré. Joseph Eid/

Au lendemain de l’effondrement de l’immeuble de Fassouh, à Achrafieh (Beyrouth), le bilan des victimes ne cesse de s’alourdir. "Jusque là, 26 corps ont été extraits et nous pensons qu'il y en a d'autres toujours enfouis sous les décombres du bâtiment qui s'est effondré dimanche soir", a déclaré à l'AFP un responsable de la Croix Rouge, Georges Kettaneh. Le directeur général de la Défense civile, le général Raymond Khattar, a indiqué que parmi les corps retrouvés se trouvent ceux de sept Libanais - dont un adolescente de 15 ans - six Soudanais, deux Egyptiens et deux Philippins. Selon le ministère jordanien de Affaires étrangères, trois Jordaniens font aussi partie des victimes: un homme, sa femme et leur petit-fils.

"Nous estimons qu'environ 16 personnes se trouvent encore sous les décombres", a indiqué le général Khattar.

Selon les estimations des autorités, une cinquantaine de personnes, essentiellement des Libanais et des ouvriers soudanais et égyptiens résidaient dans l’immeuble. Au moins huit des habitants avaient quitté le bâtiment avant le drame.

 

Les opérations de sauvetage qui ont duré toute la nuit se poursuivent alors que la pluie commençait à tomber en début d'après-midi. Elles sont menées avec l'aide de chiens, sous l’œil des voisins et des proches des habitants de l'immeuble. Vêtus de noir, beaucoup pleuraient, priaient ou semblaient complètement abattus, selon un journaliste de l'AFP sur place.

 

Un ouvrier syrien travaillant sur un chantier en face de l'immeuble a raconté avoir assisté à l'effondrement : "En début de soirée, de petits fragments de pierre ont commencé à tomber, mais personne n'y a prêté attention. Puis de grosses pierres sont tombées, les gens ont commencé à crier 'Sortez! Sortez!'. En quelques minutes, l'immeuble était par terre". "C'était comme un tremblement de terre", a dit un autre témoin.

 

Une habitante qui a pu s'échapper avec sa mère mais dont le père et les trois frères étaient toujours sous les décombres a affirmé à la télévision que l'immeuble était tellement délabré que le propriétaire avait mis les résidents en garde peu avant la catastrophe. La cousine de cette habitante, arrivée en pleurs sur les lieux avec ses enfants, s'en est prise aux autorités : "Regardez tous ces vieux immeubles autour de nous ! Demain, quand d'autres gens mourront, l'Etat réagira!" "Où sont les responsables? Ils pensent à nous juste au moment des élections, quand ils ont besoin de notre vote!",s'exclamait la proche d'une autre victime. "Ils sont venus inspecter les pierres mais personne n'a contacté les familles", s'insurgeait également Melissa, dont la soeur Elise a quitté l'immeuble où vit son fiancé juste avant l'effondrement. Le fiancé et l'un de ses trois frères sont portés disparus.

 

Le président de la République Michel Sleimane, le ministre de l'Intérieur Marwan Charbel et plusieurs députés se sont rendus sur place dimanche soir. M. Charbel a affirmé qu'une enquête était en cours et que le propriétaire de l'immeuble avait été détenu pour interrogatoire. Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur le Liban ces derniers jours semblent avoir aggravé l'état de l'immeuble.

 

Commentant l'accident, le président de la municipalité de Beyrouth, Bilal Hamad, a assuré qu'aucune plainte n'avait été déposée auprès des instances spécialisées au sein de la municipalité concernant l'immeuble effondré de Fassouh. Sur la Voix du Liban (100.5), M. Hamad a renvoyé le problème au fait que "les immeubles des années 40 ou 50 ne sont pas construits à l'aide de béton armé et ne sont pas supposés être composés de plus de deux étages." "J'ai été contacté par le Premier ministre Nagib Mikati et l'ancien PM Saad Hariri et j'ai été appelé par tous les responsables à établir une procédure pour examiner l'état de tous les anciens immeubles", a déclaré Bilal Hamad. Et d'ajouter : "Un comité va être mis en place pour recenser les immeubles à risque".

 

En fin de matinée, l’agence nationale d’information rapportait que le Premier ministre, Nagib Mikati, a émis un décret ordonnant la formation d’une commission "pour lancer rapidement l’enquête sur cet incident" et "présenter des suggestions pour résoudre le problème des vieux immeubles" en mauvais état. Cette commission devrait soumettre son rapport au Premier ministre dans 15 jours.

Le secrétaire général du Haut comité de secours, le général Ibrahim Bachir, a par ailleurs déclaré que le gouvernement dédommagera les victimes et leur fournira un abri.

 

Le député d'Amal, Hani Kobeissy a, de son côté, tiré la sonnette d'alarme ce matin, avertissant que deux autres immeubles à Mssaytbé, à Beyrouth, risquent de s'effondrer. Sur la chaîne MTV, M. Kobeissy a précisé que "les immeubles sont examinés de près puisqu'ils pourraient représenter un véritable danger pour les 68 familles qui y résident". Le député a ainsi appelé les habitants de ces immeubles à les évacuer sans attendre. "L'accident de Fassouh doit nous inciter à examiner l'état de beaucoup d'anciens immeubles à Beyrouth", a ajouté M. Kobeissy assurant que la sécurité nationale ne peut être négligée.

 

Les effondrements d'immeubles ne sont pas fréquents au Liban, mais Beyrouth compte de nombreux bâtiments anciens fragilisés par des étages ajoutés de manière illégale.

 

En avril 2010, un immeuble s'était effondré à Gemmayzé, à Beyrouth, faisant des dégâts matériels.

Quelques années plus tôt, en décembre 2007, un vieil immeuble de trois étages dans la région Abou Chaker, quartier Tamliss, à Tarik Jdidé s’était effondré blessant légèrement une femme. Pris de panique par les secousses, les habitants avaient précipitamment quitté les lieux, une minute à peine avant l’effondrement.

Un immeuble de trois étages s’était également effondré en janvier 2004 à Basta, et ses habitants avaient échappé de peu à la catastrophe. Un mur qui s’était lézardé peu avant l’incident avait déjà inquiété les trois familles vivant dans le bâtiment. Elles l’avaient ainsi évacué quelques minutes avant la catastrophe. Les travaux effectués dans les fondations d’un chantier avoisinant auraient contribué à l’effondrement de cet immeuble.

 


Au lendemain de l’effondrement de l’immeuble de Fassouh, à Achrafieh (Beyrouth), le bilan des victimes ne cesse de s’alourdir. "Jusque là, 26 corps ont été extraits et nous pensons qu'il y en a d'autres toujours enfouis sous les décombres du bâtiment qui s'est effondré dimanche soir", a déclaré à l'AFP un responsable de la Croix Rouge, Georges Kettaneh. Le directeur...

commentaires (2)

- - Les résultats des législatives de 2013 pour Achrafié , sont déjà connus d'avance mes chers et très chers (Z) amis du 14 ou ce qui en reste ..

JABBOUR André

09 h 41, le 16 janvier 2012

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Commentaires (2)

  • - - Les résultats des législatives de 2013 pour Achrafié , sont déjà connus d'avance mes chers et très chers (Z) amis du 14 ou ce qui en reste ..

    JABBOUR André

    09 h 41, le 16 janvier 2012

  • "J'ai été contacté par le Premier ministre Nagib Mikati et l'ancien PM Saad Hariri et j'ai été appelé par tous les responsables à établir une procédure pour examiner l'état de tous les anciens immeubles", a déclaré Bilal Hamad. Et d'ajouter : "Un comité va être mis en place pour recenser les immeubles à risque". Merci Monsieur Hamad. 1) Voulez-vous etre assez aimable pour faire publier cette procedure au plus tot? 2) Une procedure a besoin d'executants responsables. Pouvez-vous aussi publier une liste de ceux qui seront en charge d'appliquer la procedure? 3) Pouvez-vous nous indiquer quel est l'organisme technique qui sera en charge d'approuver cette procedure et d'en prendre la responsabilite technique? Monsieur Hamad, le citoyen a besoin d'etre rassure CONCRETEMENT donnez-nous des faits. Merci de nouveau

    George Sabat

    06 h 19, le 16 janvier 2012

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