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À La Une - Crise

Washington accuse Assad de vouloir "nier" sa responsabilité dans les violences

La France  et l'opposition syrienne dénoncent une "incitation à la violence".

Bachar el-Assad s'exprimait en public pour la première fois depuis juin dernier.

Le président Assad "semble nier énergiquement toute responsabilité (...) quant au rôle de ses propres forces" dans les violences, a déclaré la porte-parole du département d'Etat américain Victoria Nuland, quelques heures après le discours du président syrien, dans lequel ce dernier a estimé mardi que son pays faisait l'objet d'un "complot étranger" et a promis d'y répondre.

Le Conseil national syrien (CNS, opposition) a quant à lui dénoncé une "incitation à la violence". "Il y a de l'incitation à la violence, de l'incitation à la guerre civile, des propos sur la division confessionnelle que le régime a lui-même fomentée et encouragée", a déclaré lors d'une conférence de presse Bassma Qodmani, membre du CNS, qui regroupe la plupart des courants de l'opposition. "Notre inquiétude aujourd'hui, c'est qu'un tel discours est assez indicatif du total rejet par le régime de la communauté internationale (...) Et c'est une indication que nous allons vers un comportement encore plus criminel et plus irresponsable du régime dans les jours et les mois à venir", a-t-elle affirmé.

 

Cette condamnation a été également reprise sur le plan international par Paris. L'allocution du chef de l'Etat syrien "est un discours aux antipodes de ce que l'on pouvait attendre". "Il incite à la violence et à la confrontation entre les parties. C'est une sorte de déni de réalité", a déclaré  le chef de la diplomatie française Alain Juppé, au cours d'une conférence de presse à Paris. "La France condamne très vigoureusement les actes de violence contre les observateurs de la Ligue arabe. Il est de la responsabilité des autorités syriennes de protéger ces observateurs", a par ailleurs indiqué M. Juppé.

 

Bachar el-Assad a déclaré, aujourd'hui en fin de matinée, que "la victoire est proche si les Syriens restent loyaux à leur pays et à leur cause". "Je ne suis pas de ceux qui abandonnent leurs responsabilités", a-t-il assuré dans un discours retransmis par la télévision syrienne. "Le poste est sans valeur sans le soutien du peuple", a ajouté Bachar el-Assad qui a succédé à son père en 2000, alors que de nombreux pays appellent à son départ.

 

S'exprimant en public pour la première fois depuis juin dernier, le président syrien a imputé le soulèvement auquel il est confronté depuis mars 2011 à un "complot étranger". "Ce qui se passe aujourd'hui en Syrie avait été préparé pour la région depuis des décennies. Mais leur rêve tournera au cauchemar. Nous n'allons pas permettre la défaite de la Syrie qui signifiera la chute de la région entière" a-t-il dit dans cette quatrième intervention télévisée depuis le début de la révolte.

"Les parties régionales et internationales qui ont cherché à déstabiliser la Syrie ne peuvent plus falsifier les faits et les évènements", a-t-il insisté dans ce discours d'une heure quarante cinq retransmis par la télévision syrienne.

M. Assad a accusé notamment "les médias internationaux de tenter sans relâche de pousser la Syrie à l'effondrement, ils ont échoué mais ne désespèrent pas" à le faire. "Ils ont voulu atteindre le chef (de la Syrie) en falsifiant mon interview avec la chaîne américaine" ABC, a-t-il ajouté. Début décembre, la Syrie avait déjà accusé cette chaîne d'avoir "délibérément" déformé les propos du président dans sa présentation d'un entretien Bachar el-Assad, pour présenter la Syrie sous un jour négatif. Dans cet entretien, M. Assad avait nié toute responsabilité dans la mort de milliers de manifestants en Syrie, assurant que seul "un fou" pourrait donner l'ordre de tirer sur son peuple.

 

Bachar el-Assad a également déclaré que la Syrie ne "fermera(it) pas la porte" à une solution arabe pour mettre fin à 10 mois de crise dans son pays, tant qu'elle "respecte la souveraineté de la Syrie".

Une mission d'observateurs de la Ligue arabe est en Syrie depuis le 26 décembre pour rendre compte de la situation.

La Ligue arabe s'est prononcée dimanche pour la poursuite et le renforcement de cette mission, cible de vives critiques l'accusant d'inefficacité face à une crise qui a encore fait des dizaines de morts ces derniers jours

 

Le président a toutefois longuement critiqué la Ligue arabe, qui a décidé, en novembre dernier, de suspendre la Syrie. "La suspension de la Syrie de la Ligue arabe ne nous inquiète pas", a déclaré M. Assad, ajoutant que "suspendre la Syrie de la Ligue signifie suspendre l’arabisme de la Ligue". "Ligue arabe s’est-elle opposée à Israël ? La Ligue arabe est-elle intervenue pour empêcher la division du Soudan ?", a-t-il demandé.

"Nous sommes devenus plus libre dans notre pratique de l’arabisme depuis que notre participation à la Ligue a été suspendue", a-t-il assuré, ajoutant que l’organisation panarabe a "directement contribué à agrandir les divisions entre les Syriens". "Les pays arabes qui nous donnent des conseils sur la démocratie ne connaissent pas cette démocratie", a-t-il poursuivi.

 

Bachar el-Assad a également assuré mardi qu'aucun ordre n'avait été donné de tirer sur la population en Syrie. "Personne ne peut se couvrir. Il n'y a aucun ordre donné à quiconque d'ouvrir le feu sur le moindre citoyen", a-t-il assuré. Selon une estimation de l'ONU, plus de 5.000 personnes ont été tuées depuis le début de la révolte à la mi-mars.

 

Évoquant le dossier des réformes en Syrie, le président Assad a assuré que "les réformes internes ne peuvent être abordées indépendamment de la situation sur le terrain". "Aujourd'hui, il est question de réformes au niveau politique mais il est aussi question de terrorisme", a déclaré M. Assad. Et de poursuivre : "Il y a une grande différence entre ceux qui prétendent vouloir réformer pour saboter et ceux qui veulent vraiment réformer". Le président syrien a par ailleurs demandé : "Si nous nous engageons aujourd'hui dans les réformes, les ingérences dans les affaires syriennes vont-elles s'arrêter?"

 

Il a ajouté qu'un référendum sur une nouvelle Constitution devrait avoir lieu au début du mois de mars. Le président syrien s'est dit par ailleurs favorable à l'idée d'inclure "toutes les forces politiques" au sein du gouvernement. "Nous voulons une opposition nationale en Syrie, pas une opposition qui reçoit ses ordres de l'extérieur", a-t-il cependant ajouté. Et d'assurer : "Nous sommes prêts à entamer dès demain un dialogue national, mais l’opposition ne l'est pas."

 

Le président a encore déclaré que la priorité en Syrie était le rétablissement de l'ordre et que l'on ne pouvait y parvenir qu'en frappant "les terroristes d'une main de fer". "Il n'y a aucune tolérance pour le terrorisme ni pour ceux qui utilisent des armes pour tuer", a-t-il assuré. M. Assad a toutefois ajouté qu'"une fois le terrorisme défait, nous ne nous vengerons pas". "La vengeance détruit la nation, seul le pardon la bâtit", a déclaré le président syrien.

 

Lire aussi : La Syrie tente de rassurer la Ligue arabe sur la sécurité des observateurs.



Le président Assad "semble nier énergiquement toute responsabilité (...) quant au rôle de ses propres forces" dans les violences, a déclaré la porte-parole du département d'Etat américain Victoria Nuland, quelques heures après le discours du président syrien, dans lequel ce dernier a estimé mardi que son pays faisait l'objet d'un "complot étranger" et a promis d'y répondre.
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commentaires (9)

Petite question siouplé, est-ce que ces criminels mondiaux patentés et seuls utilisateurs de l'armes atomique, ceux qui fourni les armes chimiques, ceux qui ont créé Ben Laden, peuvent-ils ou ont-ils le droit "d'accuser" un homme aussi intègre comme le président Assad??? Qu'ils aillent chercher ailleurs si il y est!

Ali Farhat

06 h 39, le 11 janvier 2012

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • Petite question siouplé, est-ce que ces criminels mondiaux patentés et seuls utilisateurs de l'armes atomique, ceux qui fourni les armes chimiques, ceux qui ont créé Ben Laden, peuvent-ils ou ont-ils le droit "d'accuser" un homme aussi intègre comme le président Assad??? Qu'ils aillent chercher ailleurs si il y est!

    Ali Farhat

    06 h 39, le 11 janvier 2012

  • - - Ils ont voulu jouer avec lui comme des Mafieux ! ILS , c'est les chefs d'états arabes ! LUI , c'est le Capo Di Tutti Capi de cette ligue arabe trouée et tordue , il vient de leur montrer à ces apprentis mafieux , de quel bois il se chauffe , bois non importé , mais bien de chez lui , de son pays aux quatre saisons , comme le nôtre !! Circulez il n'y a rien à voir leur a-t-il dit en deux mots . C'est ça la trempe des chefs , et non , ceux qui fuient ou se cachent à cause des manoeuvres militaires maritimes aux larges de leurs côtes brûlées et sans poissons .

    JABBOUR André

    12 h 29, le 10 janvier 2012

  • Toujours la même rengaine : "Complot étranger contre la Syrie. La Syrie c'est moi et je ne permettrai pas sa (ma) défaite". Mais la "perle" la plus drôle c'est lorsqu'il dit : "Aucun ordre n'a été donné à quiconque d'ouvrir le feu sur le moindre citoyen". Sans doute les quelques milliers de citoyens tombés n'ont pas été tués par les forces de l'ordre et les "chabbiha". Ils ont eu une syncope fatale ! Là vraiment le président syrien ne sait pas ce qu'il dit.

    Halim Abou Chacra

    11 h 29, le 10 janvier 2012

  • Les propos de Mr. Jabbour sont de mauvais gout. Non seulement ce monsieur pavoise a l'ecoute d'un tyran et dictateur (de pacotille) qui nous rabache des theses absurdes et vieilles de 40 ans mais en plus Mr. Jabbour semble encourage par les propos de ce petit petit dictateur qui pendant les 12 dernieres annees de son regne n'a fait que semer desolation chez lui et ses voisins. L'Histoire jugera qui de Mr. Jabbour et de son idole Bachar, ou de nous petits citoyens (ni 14 ni 8 Mars de surcroit) mais juste amoureux de democratie (la vraie ) auront gain de cause.

    Karim Tabet

    11 h 28, le 10 janvier 2012

  • Pierre, fais attention, mon ami, car les divagations et les absurdités font mourir de rire... Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    10 h 35, le 10 janvier 2012

  • Ha ha ha Jabbour! C'est a en mourir de rire! Vous faite comme le Sayyah en Irak! franchement je suis curieux de voir vos commentaires lorsque ce monsieur partira! Que le bon Dieu me donne suffisamment de souffle pour vivre cela! J'en mourrai de rire c'est sur! mais au moins je le ferai heureux! Merci Jabbour!

    Pierre Hadjigeorgiou

    08 h 31, le 10 janvier 2012

  • - - Le chef s'est prononcé , les troupes restent intactes et mobilisées , avec un corps diplomatique intacte , un gouvernement solide et solidaire , à la tête d'un peuple uni et soudé autour de son armée et son drapeau qu'on cherche à substituer par un vert et noir , couleurs d'un islam pur et dur , comme ils le firent en Libye .. Ses opposants ou ce qui en reste de cette opposition calculée et manipulée , chantent et déchantent en invoquant allah pour leur venir en aide contre 23 millions de Syriens qui refusent la guerre , le fanatisme , le terrorisme et surtout , un changement de régime ! Bachar , tu as gagné .

    JABBOUR André

    07 h 48, le 10 janvier 2012

  • Toujours des promesses de réformes mais syriennes cette fois et qui nous rappellent les nuits sombres qui ont fait exploser le Liban en avril 1975 . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    06 h 50, le 10 janvier 2012

  • "Je ne suis pas de ceux qui abandonnent leurs responsabilités...le poste est sans valeur sans le soutien du peuple". Le lionceau a encore raté une occasion de se taire (sans compter tout le reste de son discours qui n'est que pure intox manipulatrice) car cette belle phrase prouve qu'il ne comprend rien à la vraie démocratie, celle à laquelle tous les peuples aspirent et non celle, sanglante, si chère aux tyrans et aux dictateurs. Quand il comprendra que c'est lui qui doit valoriser son peuple en se mettant à son service et non le contraire, ce sera trop tard pour lui.

    Robert Malek

    06 h 21, le 10 janvier 2012

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