Appel d’offres d’ici à trois mois pour le forage de gaz, annonce Bassil

Le Liban va lancer sous trois mois un appel d’offres pour le forage de gaz, a déclaré hier le ministre de l’Énergie Gebran Bassil à l’AFP. Il a ajouté qu’il espérait signer des contrats avec des groupes pétroliers internationaux avant la fin de l’année.
« Nous disposons désormais de tout ce qui est nécessaire pour qu’une compagnie pétrolière ait assez d’informations pour entamer ses activités et nous sommes sur la bonne voie pour débuter le forage au large », a-t-il ajouté, assurant que des groupes américains, européens, russes et chinois ont manifesté un intérêt. « Nous travaillons pour faire des éventuels forages un facteur de stabilité et non un facteur de conflit », a-t-il poursuivi.
« Je crois qu’Israël n’a aucun intérêt à menacer nos ressources pétrolières. Il a ses propres ressources. C’est un équilibre des pouvoirs et le Liban a désormais assez de pouvoir pour protéger ses propres ressources », a-t-il prévenu.
Mercredi, le gouvernement avait approuvé un décret stipulant la création de l’autorité qui supervisera l’exploitation des hydrocarbures au large de la Méditerranée. En août, le Parlement avait voté une loi définissant les frontières maritimes du Liban et sa zone économique exclusive (ZEE), qui donne des droits souverains pour l’exploitation de l’eau et du sous-sol. Un mois plus tôt, Israël avait soumis à l’ONU un tracé différent.
Aucun des deux pays ne semble prêt à céder, tout particulièrement depuis la découverte, près de la zone de 854 kilomètres carrés disputée, de réserves énergétiques sous-marines susceptibles de générer des milliards de dollars de revenus.

Kabbani : Nommer des individus compétents
Sur le même sujet, le député Mohammad Kabbani, membre du bloc parlementaire du Futur et chef de la commission parlementaire des Travaux publics et de l’Énergie, a insisté hier sur « l’importance du rôle de l’autorité de gestion du secteur du pétrole ». Il a cependant critiqué la décision d’adopter un système d’alternance à la tête de cette autorité, se demandant « si cette décision est sage ».
Dans une intervention à la MTV, M. Kabbani a appelé le président de la République Michel Sleiman à « établir des garde-fous pour la nomination des plus compétents et des plus honnêtes au sein de cette autorité, quelle que soit leur tendance politique ». « Ce dossier est d’une importance capitale, a-t-il poursuivi. Voilà pourquoi j’appelle le président de la République à rejeter la nomination de candidats sur la compétence et la probité desquels planerait le moindre doute ». Il a mis en garde contre « la corruption qui sévit dans tous les secteurs du Liban » et déploré que « les organismes de contrôle n’exercent leur fonction qu’auprès des petits employés, les cadres haut placés étant protégés par leur communauté ou leur leader ».