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À La Une - portrait

Abdul Fattah Jandali, père biologique et absent de Steve Jobs

Originaire de Syrie, ayant étudié au Liban, Jandali n'aura jamais rencontré son fils.

Abdul Fattah Jandali, originaire de Homs.

Abdul Fattah Jandali est Syrien. Âgé de 80 ans, il vit aux Etats-Unis et occupe le poste de vice-président de la compagnie "Boomtown Casino and Hotel" à Reno dans le Nevada. Son histoire ne se résume pas aux responsabilités qui lui incombent au sein de ce groupe hôtelier ou à la réussite d'un homme d’origine syrienne.

 

Abdul a également contribué à la naissance de l’un des entrepreneurs les plus influents de ce dernier quart de siècle.

Abdul Fattah (John" Jandali est le père biologique de Steve Jobs, le cofondateur d'Apple décédé d’un cancer mercredi dernier. Un fils qu'il n'a jamais rencontré.

 

Dans un entretien qu'Abdul Fattah Jandali avait accordé au quotidien Al-Hayat en février dernier, on en apprend plus sur le parcours de ce Syrien né en 1931 à Homs dans une famille aisée. "Mon père était millionnaire. Parti de rien, il possédait des terres qui couvraient des villages entiers", déclare-t-il au quotidien pan-arabe. "Mon père n'exposait pas les sentiments qu'il avait pour nous, mais je sais qu'il aimait ses enfants, car il voulait pour eux la meilleure éducation possible, afin qu'ils aient de meilleures opportunités qu'il n'en avait eues".

 

A sa majorité, Abdul Fattah Jandali quitte la Syrie pour le Liban pour poursuivre ses études à l’Université américaine de Beyrouth. Il décrit la capitale libanaise comme la ville où il a passé les meilleurs moments de sa vie. "Le campus était fantastique, je m'y suis fait beaucoup d'amis. J'ai eu d'excellents professeurs, et c'est là qu'est né mon intérêt pour le droit et les sciences politiques".

A Beyrouth, il est connu comme activiste nationaliste arabe et prendra la tête de l'association "Urwa Al Wuthka". Dans un article publié en 2007 dans le magazine du campus de l'AUB, cette association est présentée comme une société composée de différents groupes politiques comme les nationalistes arabes ou les communistes. En 1954, la situation politique au Liban entraîne la dissolution de l'association, et pousse Abdul à quitter le pays et à tenter sa chance aux Etats-Unis. Là-bas, il peut compter sur l'aide d'une de ses connaissances, l’ambassadeur syrien aux Nations-Unies, Najm Eddin al-Rifai.

 

A New York, le jeune Abdul intègre la délégation syrienne aux Nation-Unies et, en parallèle, étudie à l’université de Colombia. Au bout d'un an, il intègre l’université du Wisconsin où il décrochera un doctorat en économie et sciences politiques.

C'est à cette période qu'Abdul Fattah Jandali rencontre une Suisse Allemande, Joanne Carol Schieble, avec qui il entretient une relation amoureuse. Joanne tombe enceinte mais son père, conservateur, s’oppose au mariage de sa fille avec le jeune Syrien. Le couple se sépare en 1956, quelques jours seulement avant la venue au monde de l’enfant. Joanne place le nouveau né dans un centre d’adoption à San Francisco. Le petit Steve est rapidement adopté par Paul et Clara Jobs.

 

Ironie du sort, quelques mois après l’adoption, Abdul, qui se définit comme un musulman non pratiquant, et Joanne se retrouvent et se marient. Une petite fille, Mona, naît de ses retrouvailles. Mais des difficultés financières vont contraindre Abdul à retourner en Syrie, où il espère se lancer dans une carrière diplomatique. Espoir déçu. Abdul se retrouve durant un an à la tête d’une raffinerie de pétrole à Homs.

Le couple ne survit pas à l'éloignement. Abdul et Joanne divorcent, cette dernière se remariera plus tard avec un Américain. Mona, qui est donc génétiquement la sœur de Steve Jobs, est aujourd'hui une écrivaine reconnue (Mona Simpson) aux Etats-Unis, avec à son actif cinq nouvelles qui ont rencontrées un certain succès.

 

Abdul rentre aux Etats-Unis en 1962 et travaille comme professeur assistant à l’université du Michigan puis à l’université du Nevada. Les années passent, Abdul quitte l'université, tente plusieurs emplois, et finit par acheter un restaurant, puis un deuxième, avant d’intégrer "Boomtown Casino and Hotel" dont il est récemment devenu le vice-président.

Aujourd'hui, il continue de travailler alors que l'âge de la retraite est passé depuis un moment déjà. "En mars prochain, disait-il au Hayat en février dernier, j'aurai 80 ans, mais en me regardant, vous ne me donneriez que soixante ans parce que j'ai pris soin de moi, j'ai fait attention à ma santé, et j'aime travailler. Je pense que la retraite est la pire des choses dans les sociétés occidentales".

 

Abdul Fattah Jandali avoue que la Syrie lui manque. "Ma famille en Syrie me manque. Quand je suis parti, mes parents les plus proches étaient encore en vie. Ma culture et ma société me manquent, et les fortes relations sociales entre parents". Si c'était à refaire, Abdul dit qu'il "ne quitterrait pas la Syrie ou le Liban. Je resterais dans mon pays natal toute ma vie".

 

Un certain flou règne quant aux rapports entretenus avec son fils biologique. "Steve est mon fils biologique, mais je ne l'ai pas élevé, il a une famille qui l'a adopté", dit Abdul, qui qualifie Steve de "génie" et se dit "fier de son fils et de ses accomplissements". Abdul affirme avoir envoyé quelques mails à son fils, notamment après avoir appris qu'il était malade, et avoir reçu des réponses, sans toutefois qu’une rencontre soit évoquée. L’entourage de Steve Jobs affirme qu’il n'aurait pas répondu aux messages de son père.

La sœur de Steve, Mona, aura, elle aussi, eu des relations difficiles, voire à un certain moment inexistantes, avec son père. La biographie de Mona comprend d'ailleurs un livre au titre évocateur : "The lost father". Mais contrairement à Steve, qui n'a jamais rencontré son père, Mona a renoué avec son père il y a une dizaine d'années. Depuis, père et fille se voient "trois fois par an", selon Abdul Fattah Jandali. 

 

Au Wall Street Journal, M. Jandali a déclaré avoir appris alors qu'il était au bureau, la mort de son fils, quand quelqu'un l'a appelé pour lui présenter ses condoléances. Il a rapidement raccroché. "Ce n'était pas un choc", explique-t-il au quotidien américain. "Fondamentalement, vous ne ressentez plus que de la tristesse".

Abdul Fattah Jandali est Syrien. Âgé de 80 ans, il vit aux Etats-Unis et occupe le poste de vice-président de la compagnie "Boomtown Casino and Hotel" à Reno dans le Nevada. Son histoire ne se résume pas aux responsabilités qui lui incombent au sein de ce groupe hôtelier ou à la réussite d'un homme d’origine syrienne.
 
Abdul a également contribué à la naissance de l’un des...
commentaires (3)

Il en faut un...ce sera moi,comme d'hab...Steve Jobs était un "génie",sûrement,peut-être...mais c'était aussi un capitaine d'industrie impitoyable qui a fait produire ses engins au plus bas coût dans des conditions sociales intolérables...c'est aussi l'"inventeur" d'une sacrée machine à asservir les gens....il n'est que de regarder et d'écouter la façon dont les gens parlent de leur Iphone....ce serait à mourir de rire,si ce n'était pas aussi dément....une nouvelle oppression est née....l'oppression voulue,acceptée,désirée...réveillez vous,les gars...ce n'est qu'une foutue machine....oho,oho,laissez cet engin tranquille,vos enfants sont là qui attendent que vous leur parliez....désolé pour lui qu'il soit mort.....j'espère qu'il n'aura pas de successeur dans l'asservissement psychologique des gens.....j'ai dit!

GEDEON Christian

13 h 15, le 10 octobre 2011

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Commentaires (3)

  • Il en faut un...ce sera moi,comme d'hab...Steve Jobs était un "génie",sûrement,peut-être...mais c'était aussi un capitaine d'industrie impitoyable qui a fait produire ses engins au plus bas coût dans des conditions sociales intolérables...c'est aussi l'"inventeur" d'une sacrée machine à asservir les gens....il n'est que de regarder et d'écouter la façon dont les gens parlent de leur Iphone....ce serait à mourir de rire,si ce n'était pas aussi dément....une nouvelle oppression est née....l'oppression voulue,acceptée,désirée...réveillez vous,les gars...ce n'est qu'une foutue machine....oho,oho,laissez cet engin tranquille,vos enfants sont là qui attendent que vous leur parliez....désolé pour lui qu'il soit mort.....j'espère qu'il n'aura pas de successeur dans l'asservissement psychologique des gens.....j'ai dit!

    GEDEON Christian

    13 h 15, le 10 octobre 2011

  • - - La ressemblance père fils est frappante . Sincères condoléances Monsieur " J.J. " John Jandali père de S.J. Steve Jandali , qui aura crée d'énormes Jobs sur cette terre , sans avoir rencontrer l'essentiel , son père . Repose en Paix Steve JOBS .

    JABBOUR André

    10 h 26, le 10 octobre 2011

  • Les destinees, le fatalisme, tres oriental tout ca. Mais triste comme fin pour les 2.

    Jaber Kamel

    09 h 16, le 10 octobre 2011

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