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Moyen Orient et Monde - Société

Des Saoudiennes répondent à l’appel de militantes et prennent le volant

La campagne doit se poursuivre « jusqu’à la publication d’un décret royal autorisant les femmes à conduire », selon les organisateurs.

Dans le royaume ultraconservateur, les femmes s’assoient à l’arrière, les hommes (mêmes prépubères) à l’avant. Fayez Nureldine/AFP

Les Saoudiennes ont timidement répondu hier à l’appel lancé par des militantes pour défier l’interdiction pour les femmes de conduire, prenant le volant dans des villes du royaume sans incident majeur.
Si les correspondants de presse n’ont pas vu de femmes conduire, plusieurs témoignages ont été postés sur les réseaux sociaux, dont une vidéo sur YouTube d’une femme ayant pris le volant. « Nous revenons du supermarché. Ma femme a décidé de commencer la journée en prenant le volant à l’aller et au retour », a écrit sur sa page Twitter Tawfiq Alsaif, un éditorialiste. « Mon épouse, Maha, et moi revenons d’une tournée en voiture de 45 minutes. Elle a conduit dans les rues de Riyad », a rapporté pour sa part Mohammad el-Qahatani, président de l’Association saoudienne des droits civiques et politiques, sur sa page Twitter. Il a également indiqué qu’elle avait emmené ses affaires personnelles et qu’elle était « prête à aller en prison sans crainte ». Mais aucune arrestation n’a été signalée, ce qui semble être une indication des autorités de ne pas s’opposer par la force à ce mouvement.
Plusieurs femmes ont indiqué dans des messages publiés sur une page Facebook avoir défié à Riyad, Djeddah ou La Mecque l’interdiction de conduire dans le royaume ultraconservateur, seul pays au monde où les femmes n’ont pas le droit de conduire. L’une d’entre elles a indiqué avoir été arrêtée par un policier à La Mecque qui a confisqué son portable et ceux de ses camarades mais ne les a pas emmenées au poste de police. Une autre, affirmant être la première Saoudienne à répondre à l’appel à Riyad, a posté sur YouTube une vidéo la montrant en train de conduire à 0h40 pour se rendre au supermarché.
La campagne Women2drive, lancée depuis deux mois sur les réseaux sociaux, doit se poursuivre « jusqu’à la publication d’un décret royal autorisant les femmes à conduire », selon la page Facebook des organisateurs. Les femmes, notamment celles disposant d’un permis étranger, ont été appelées à agir individuellement, contrairement à un défilé de femmes au volant de voitures en 1990 dont les participantes avaient été interpellées. La campagne a été précédée par un débat dans la presse au cours duquel plusieurs commentateurs libéraux se sont déclarés en faveur des femmes au volant.
« Je ne m’attends pas à un mouvement aussi important que ce à quoi on pourrait croire à l’étranger », a déclaré Wajiha el-Hwayder, une militante de la première heure, affirmant que plusieurs femmes avaient pris peur après l’affaire de Manal el-Charif. Véritable icône de cette campagne, cette jeune informaticienne avait été libérée le 30 mai après avoir été détenue pendant deux semaines pour avoir bravé l’interdiction de conduire et posté sur Youtube une vidéo la montrant au volant.
Dans un communiqué, Amnesty International a appelé les autorités à « cesser de traiter les femmes comme des citoyens de seconde zone et ouvrir les routes du royaume aux femmes conductrices ». « Ne pas permettre aux femmes de prendre le volant est une immense entrave à leur liberté de mouvement et limite leur capacité à mener leurs activités quotidiennes, comme aller au supermarché ou conduire leurs enfants à l’école », a ajouté l’organisation de défense des droits de l’homme.
Aucune loi n’interdit aux femmes de conduire, mais les autorités se fondent sur un édit religieux (fatwa), promulgué dans le royaume dont les lois s’inspirent d’une version rigoriste de l’islam et invoquent l’opposition des puissants religieux et des milieux conservateurs pour maintenir l’interdiction. Les femmes doivent engager un chauffeur ou, si elles n’en ont pas les moyens, dépendre du bon vouloir des membres masculins de leur famille.

           (Source : AFP)
Les Saoudiennes ont timidement répondu hier à l’appel lancé par des militantes pour défier l’interdiction pour les femmes de conduire, prenant le volant dans des villes du royaume sans incident majeur.Si les correspondants de presse n’ont pas vu de femmes conduire, plusieurs témoignages ont été postés sur les réseaux sociaux, dont une vidéo sur YouTube d’une femme...

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