Washington demande à la Syrie de prendre ses distances avec l'Iran (Clinton)

Les Etats-Unis ont demandé à la Syrie, avec laquelle les relations s'améliorent, de "commencer à s'éloigner de l'Iran", a déclaré mercredi la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.

Washington souhaite que Damas "commence à s'éloigner de la relation avec l'Iran, qui est porteuse de troubles pour la région ainsi que pour les Etats-Unis", a dit la chef de la diplomatie américaine en défendant son budget devant la commission budgétaire du Sénat.

Mme Clinton a rendu publique cette demande abrupte à la veille d'une visite à Damas du président iranien Mahmoud Ahmadinejad.

"Nous avons indiqué aux Syriens le besoin d'une plus grande coopération sur l'Irak, la fin des ingérences au Liban et du transport ou de la livraison d'armes au Hezbollah, une reprise des pourparlers israélo-syriens", a-t-elle aussi indiqué.

Mme Clinton faisait référence à la visite à Damas la semaine dernière de William Burns, le directeur politique du département d'Etat, qui s'était entretenu à cette occasion avec le président syrien Bachar el-Assad.

Le président américain Barack Obama a aussi nommé la semaine dernière un nouvel ambassadeur américain à Damas, le premier depuis l'assassinat en 2005 de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, pour lequel la Syrie avait été montrée du doigt.

La Syrie est un proche allié de l'Iran, que les Etats-Unis tentent d'isoler. C'est, en particulier, grâce au Hezbollah pro-iranien que Damas continue d'avoir une influence au Liban.

Damas est également accusé d'abriter les auteurs d'attentat en Irak.

L'administration Obama considère toutefois le régime comme un acteur utile pour faire avancer le processus de paix entre Israël et les Palestiniens.

Hillary Clinton a ainsi promis d'examiner la suggestion d'un sénateur d'inviter à Washington Bachar el-Assad et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avant de relancer leur discussion au sujet du plateau du Golan, conquis en 1967 par l'Etat hébreu.

"Je suis prête à envisager tout ce qui peut mettre fin à l'impasse", a-t-elle répondu au démocrate Arlen Specter: "Mais je ne sais pas si c'est acceptable ou faisable pour toutes les parties".