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La gazette des législatives

Berry invite Sleiman à « clarifier ce qui s’est passé à Jbeil »

Le président de la Chambre et chef du mouvement Amal Nabih Berry a commencé l'entretien qu'il a accordé hier soir à la chaîne télévisée LBCI en affirmant que les élections législatives auront pour effet d' « unir les Libanais, surtout si l'opposition remporte le scrutin ». Il a, à cette occasion, rappelé que l'imam Moussa Sadr avait toujours indiqué que la résistance la plus efficace contre l'ennemi israélien est celle de l'« union nationale ». Concernant l'échéance électorale, Nabih Berry a affirmé qu'il était « serein » quant aux résultats des urnes dans le Sud car les citoyens dans ces régions vont « plébisciter » les armes de la résistance, mais il a également relevé que ce n'est pas la première fois que « les élections ont lieu dans ce climat d'inquiétude et de pronostics ». « En tant qu'opposant, je certifie ne pas avoir entendu parler de coup d'État par rapport à l'accord de Taëf et la mise en place d'une république islamique », et l'opposition est « à mille pour cent avec l'accord de Taëf », a soutenu le président de la Chambre.

Gouvernement d'union et bloc centriste
Quoi qu'il en soit, et quels que soient les résultats des élections, le président de la Chambre a indiqué que le prochain cabinet sera « un gouvernement d'union nationale », et le prochain Premier ministre sera soit « une personnalité de premier plan, soit une personne de son entourage ». « Je ne veux pas dire que l'Arabie saoudite dicte ses volontés à certaines parties libanaises, mais je pense que le royaume wahhabite est concerné par l'intérêt supérieur du Liban. » Concernant le tiers de blocage, M. Berry a tenu à rappeler que cette méthode de partage de portefeuilles ministériels n'était pas propre à la conférence de Doha et qu'elle avait d'ores et déjà été adoptée lors de la formation du gouvernement de Fouad Siniora sous la présidence d'Émile Lahoud. « Le Liban ne peut être gouverné en l'absence d'un consensus. Chaque démocratie dans le monde a sa marque de fabrique. Celle du Liban est le consensus. De toute façon, les alignements ne demeureront pas tels quels au lendemain du scrutin. C'est d'ailleurs à ce moment-là qu'un bloc centriste pourra se mettre en place, et c'est ce que j'ai dit au président de la République récemment. » Pour M. Berry, « l'opposition est centriste », c'est pour cela qu'il faut voter pour ce camp.
Le 7 mai 2008 ne se reproduira pas, d'ailleurs « Hassan Nasrallah a, dans son dernier discours, explicité les circonstances de ces évènements », a-t-il aussi relevé. Répondant ensuite à la question de savoir si les craintes de certaines composantes de la population sont justifiées en cas de victoire de l'opposition, M. Berry s'est voulu rassurant : « Il n'y aura pas de paralysie, ni économique ni touristique. Ce qui a paralysé la vie du pays, c'est l'entêtement de certains qui pensent systématiquement : si vous ne faites pas ce que je veux, je bloque les institutions. » Prenant pour exemple la question du budget, il a rappelé qu'il avait dîné au palais de Baabda avec le Premier ministre Fouad Siniora en présence du président de la République, et « pendant ce dîner, un accord avait été conclu sous l'égide de Michel Sleiman. Or cet accord a malheureusement échoué par la suite et, au final, le Liban s'est retrouvé sans budget pour la quatrième année consécutive, alors que le vote du budget est la plus importante mission du gouvernement ».
S'attardant ensuite sur la nature de la loi électorale, il a tenu à souligner que la loi électorale sur base du caza n'est pas, comme le député Saad Hariri l'a affirmé récemment, « un choix chrétien, cela n'est pas vrai, c'était une demande générale (...) Mais aujourd'hui, les gens se rendent compte de plus en plus que cette loi sépare le mari de sa femme, les frères et les alliés, alors que j'avais moi-même proposé de grandes circonscriptions avec un mode de scrutin mixte, proportionnel et majoritaire. Cela n'a pas abouti, mais j'ai accepté la loi actuelle parce que cela était la demande de la plupart des parties présentes au Qatar. Je pense que le premier grand projet du prochain Parlement devra être une nouvelle conception de la loi électorale (...) Je crois que le quota féminin est très important ; au Koweït aujourd'hui, la femme a remporté un cinquième des sièges alors qu'elle était interdite de se présenter auparavant ».

Sleiman doit « clarifier » ce qui s'est passé à Jbeil
« J'appelle le président de la République Michel Sleiman à clarifier ce qui s'est passé à Jbeil car je sais que la stature du président de la République est beaucoup plus importante qu'une étroite question électorale », a déclaré le président de la Chambre, faisant remarquer que le Liban est passé par de nombreuses épreuves pour parvenir à l'élection d'un président de la République. Nabih Berry a rappelé que le chef du parti des Forces libanaises, Samir Geagea, avait récemment invité Émile Naufal à retirer sa candidature aux élections législatives et que ce dernier « avait alors clairement indiqué qu'il ne comptait pas se retirer ». « Tout d'un coup, M. Naufal s'est retiré de la course. Que s'est-il passé ? Si le président ne clarifie pas cela », son attitude pourra être interprétée comme étant une ingérence dans les élections, favorable au camp du 14 Mars, mais « je m'interdis de tirer des conclusions hâtives ».
À la question de savoir si le président de la République n'a pas le droit d'avoir un rôle dans les élections, M. Berry a simplement indiqué que le retrait d'Émile Naufal peut laisser penser que le président de la République a « donné suite aux réclamations de Samir Geagea ». Or « le président de la République est présent dans le cœur de chaque Libanais et je me tourne vers lui pour qu'il effectue ces clarifications pour que ce climat » de confiance demeure.
Concernant les rapports du président de la Chambre avec Damas, qu'il n'a pas visité depuis « deux ans et dix jours », pour reprendre les termes du présentateur de l'émission, M. Berry a cité le célèbre écrivain libanais Mikhaël Neaïmé selon lequel « les adieux d'un être aimé sont des retrouvailles ». Le présentateur a fait remarquer qu'il existe toutefois un autre proverbe, « loin des yeux, loin du cœur », ce à quoi Nabih Berry a répondu : « Vous m'avez tué avec celui-ci... »
Le président de la Chambre et chef du mouvement Amal Nabih Berry a commencé l'entretien qu'il a accordé hier soir à la chaîne télévisée LBCI en affirmant que les élections législatives auront pour effet d' « unir les Libanais, surtout si l'opposition remporte le scrutin ». Il a, à cette...