Geagea : Une victoire du 8 Mars plongerait le Liban dans le cliquetis des armes

Le parti des Forces libanaises a organisé samedi un meeting électoral dans la localité de Kfifane, dans le caza de Batroun, en présence de nombreux notables de la région.
Le président du conseil exécutif des Forces libanaises, Samir Geagea, a prononcé à cette occasion un discours dans lequel il a notamment souligné qu'une éventuelle victoire du 8 Mars aux prochaines élections législatives « transformerait rapidement le Liban en une république bananière, dont nous avons connu les premiers indices entre 1990 et 2005 ». « Il n'y aura alors de place que pour le cliquetis des armes et le langage de la mort et des slogans creux, a souligné M. Geagea. L'un des principaux acquis du 14 Mars est d'avoir constitué un rempart face aux tentatives d'entraîner le Liban dans une telle situation. »
Et le leader des FL d'ajouter : « La révolution du Cèdre a placé les jalons de l'édification d'un État fort et capable, dans l'espoir de poursuivre cette entreprise lorsque l'on aura jugulé définitivement ceux qui tentent d'entraver le processus d'édification de l'État (...). Les prochaines élections ne sont pas classiques. Il ne s'agit pas de préférer un candidat à un autre. Ce scrutin est un véritable référendum pour choisir entre un Liban et un autre. Le temps n'est pas aux calculs politiciens étroits, aux considérations purement partisanes, aux services ou aux relations personnelles. Le temps est aux grands choix. Il ne faut pas hésiter. Il faut mettre toutes les considérations étroites de côté et réfléchir au Liban que nous désirons, réfléchir à l'avenir de nos enfants. »
Le leader des FL a par ailleurs répondu, sans le nommer, au chef du Courant patriotique libre, Michel Aoun, qui a violemment attaqué il y a quelques jours les FL et M. Geagea, les accusant d'avoir du sang sur les mains. « Nous avons constamment pris soin d'éviter les polémiques interchrétiennes afin de nous consacrer aux affaires nationales et aux efforts visant à assurer l'avenir de nos enfants, a notamment déclaré M. Geagea à cet égard. Mais nous sommes contraints, de temps à autre, de rétablir la vérité et de remettre les pendules à l'heure au sujet de l'entreprise de falsification à laquelle se livre celui qui est passé maître dans l'art de tromper les gens et de déformer les vérités », a déclaré le leader des FL, dans une allusion à peine voilée au général Aoun. Et de poursuivre sur ce plan : « Considère-t-il comme hors la loi ceux qui ont porté les armes et ont résisté durant la guerre lorsqu'il fallait faire face à des forces étrangères qui occupaient alors 93 pour cent du territoire libanais, l'État ne contrôlant que les 7 pour cent restants ? Considère-t-il comme résistance légale ceux qui continuent à porter les armes aujourd'hui en temps de paix, alors que l'État a imposé son autorité sur 99 pour cent du territoire libanais ? »