Hariri : Nous ne nous laisserons pas entraîner sur la voie de l’extrémisme

Le chef du Courant du futur a effectué une tournée dans le Nord ce week-end. Dans le cadre de sa tournée dans le Liban-Nord, le chef du Courant du futur, Saad Hariri, s'est rendu hier au Akkar où il a pris part à un meeting électoral organisé par sa formation.
Dans un discours lors de la rencontre, Saad Hariri a affirmé que « le Courant du futur restera un bastion de la modération et de la coexistence entre chrétiens et musulmans ». « Nous résisterons à toute forme d'extrémisme et à toute velléité de discorde, a-t-il ajouté. Nous continuerons à œuvrer pour renforcer le projet de l'État et poursuivrons le chantier du développement tout en luttant contre la pauvreté. Nous continuerons également à réclamer la vérité sur l'assassinat de Rafic Hariri, de ses compagnons et de tous les martyrs de la révolution du Cèdre. »
Le député Hariri a en outre salué « l'exploit historique du 14 Mars qui est la reconnaissance par la Syrie de l'indépendance du Liban en échangeant des ambassadeurs avec le pays ». « Si le 8 Mars détenait la majorité parlementaire, ceci aurait-il été possible ? » s'est-il interrogé.
« Tous les exploits que nous avons réalisés jusqu'à maintenant ne constituent que le début de la longue route du développement, de la création d'emplois et de la lutte contre la pauvreté, a-t-il poursuivi. Les élections du 7 juin sont cruciales. Et nous avons confiance en nous-mêmes et en notre peuple qui restera fidèle au 14 Mars. »

À Tripoli
Auparavant, Saad Hariri s'était rendu samedi à Tripoli dans le cadre de ses tournées électorales dans les différentes régions périphériques du pays. Il a reçu à cette occasion, pendant le week-end, les présidents des conseils municipaux des régions de Tripoli, Minyé et Kalamoun, ainsi que de nombreux notables et délégations populaires de la région.
S'adressant à des délégations populaires, M. Hariri a mis en garde contre les tentatives de certaines factions d'arracher le Liban à la modération et de l'entraîner sur la voie de l'extrémisme, aussi bien religieux que politique. Évoquant les épreuves endurées par la région de Tripoli au cours de ces dernières années, M. Hariri a notamment déclaré : « La capitale du Nord, à l'instar de tout le Liban, était dans le collimateur (de la Syrie) au cours des quatre dernières années. Le Liban-Nord, en général, était dans le collimateur comme l'ont montré les événements de Nahr el-Bared, les incidents provoqués entre Jabal Mohsen et Bab el-Tebbané, ou encore les propos qualifiant Tripoli et Denniyé de régions extrémistes et en proie au terrorisme. »
Et M. Hariri d'ajouter : « Les habitants du Nord et de Tripoli sont les plus courageux et les plus nobles, et ils sont soucieux, plus que d'autres, de l'intérêt de la patrie. Ils pourraient donner des leçons en patriotisme et en arabisme. Le Liban tout entier ainsi que son arabisme, sa liberté, sa modération, son indépendance, son économie sont aujourd'hui menacés ». Le chef du Courant du futur a mis l'accent dans ce cadre sur la nécessité de garantir la victoire de la majorité actuelle aux élections législatives « afin d'assurer la poursuite du projet souverainiste et indépendantiste ». « Par le biais des élections, a-t-il déclaré, ils tentent (les forces de l'opposition) de mettre à exécution leur projet qui est aux antipodes » (du projet souverainiste).
« Il est vrai que le régime syrien s'est retiré du Liban, mais il agit actuellement (sur la scène libanaise) par le biais de certaines forces politiques connues de tous », a encore déclaré M. Hariri. « C'est la majorité actuelle, a-t-il poursuivi, qui a préservé le projet d'édification de l'État, qui a empêché la discorde interne, qui a facilité l'accession du président Michel Sleiman à la présidence de la République à la suite de l'accord de Doha, alors que l'autre partie refusait cette élection. La majorité a préservé, en outre, la formule libanaise ainsi que la solidité et la force de la livre libanaise, après l'assassinat de Rafic Hariri. »
Et le leader du Courant du futur de conclure : « Certaines parties tentent actuellement de soustraire le Liban à la modération et de l'entraîner sur la voie de l'extrémisme. Cet extrémisme ne se limite pas uniquement à l'extrémisme religieux, mais il englobe aussi l'extrémisme politique qui n'est pas moins nocif, car le danger de cet extrémisme politique réside dans le fait qu'il cherche à transformer le Liban en un terrain d'affrontements au service des autres. L'unité islamo-chrétienne et la parité entre chrétiens et musulmans, conformément à l'accord de Taëf, représentent la meilleure garantie pour l'avenir du Liban et pour la coexistence. C'est pour cette raison que nous avons rejeté le principe des trois tiers (au niveau du partage du pouvoir) que certaines factions s'emploient à tenter de mettre en application. »