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La gazette des législatives

Aoun : Aucun député de la majorité ne doit revenir au Parlement

Dans son premier meeting électoral à Achrafieh, le général Michel Aoun a prononcé un discours incendiaire, dénonçant avec violence « les manœuvres et les tentatives d'intimidation » exercées contre ses partisans pour les empêcher de se rendre au lieu de rendez-vous et protestant contre les tracts distribués à Achrafieh pour dénigrer sa présence sur place. La foule était pourtant au rendez-vous, remplissant jusque dans les moindres recoins le terrain de basket-ball de l'école des pères lazaristes. Dès le début de l'après-midi, les forces de l'ordre s'étaient déployées en force aux alentours de l'école pour assurer l'arrivée des partisans.
Tous les présents, dont les cinq candidats de la liste de l'opposition, étaient conscients de l'importance de ce meeting, non seulement à cause du symbolisme d'Achrafieh, mais aussi parce que la bataille électorale s'y annonce particulièrement serrée.
Après un bref discours du candidat dans cette circonscription, le vice-président du Conseil Issam Abou Jamra, qui a insisté sur le rôle de Michel Aoun dans l'adoption d'Achrafieh, Rmeil et Saïfi comme circonscription électorale, et une courte allocution du candidat à l'un des deux sièges arméniens, Freij Sabounjian, le général Aoun a lancé son fameux « Ya chaaba Loubnan al-azim ».
Aoun a commencé par lire un des tracts distribués à Achrafieh qui dénonce sa venue sur place, « lui qui s'est allié aux assassins de Bachir Gemayel et des martyrs de la révolution du Cèdre ». « Dieu merci, a déclaré Aoun, nous nous sommes battus pour le Liban. Nous n'avons pas tué des chrétiens, et lorsque nous nous sommes battus, nous l'avons fait contre les hors-la-loi et nous n'avons bombardé que des cibles précises alors que ce sont eux qui ont fait pleuvoir leurs canons sur les régions présidentielles... »
Aoun a affirmé que « ces criminels se sont entendus entre eux pour signer la loi d'amnistie de 1991, sans même présenter des excuses aux citoyens pour les crimes commis ». « Heureusement que ces criminels ne sont pas là pour nous accueillir », a encore clamé Aoun qui a félicité Achrafieh, Rmeil et Saïfi qui peuvent désormais choisir leurs représentants grâce à ses propres efforts à Doha, alors que l'autre camp s'est contenté, selon lui, de dire : « Aoun a pris Achrafieh administrativement, nous la lui reprendrons par l'argent. »
Aoun a dénoncé les rumeurs lancées contre lui et qui sont devenues une arme dans la bataille électorale. Il a précisé qu'il n'a pas l'habitude de répondre aux rumeurs, mais cette fois, il doit le faire pour la jeune génération qui risque d'être « perturbée par tous les mensonges dont elle est abreuvée ». « Les jeunes savent-ils qui a commis les crimes ? Comment s'est déroulé l'exode de la Montagne ? Qui a privé Achrafieh d'eau et d'électricité ?... Ils se sont tous comportés les uns envers les autres avec une grande violence. Nous autres, nous nous sommes contentés de nous interposer entre eux. Et lorsque nous nous sommes battus, nous l'avons fait pour le Liban, sans commettre de crimes, sans détruire les maisons et pousser les gens à l'exode. » Il a scandé : « Nous n'avons aucune goutte de sang sur la conscience. »
Au sujet de son alliance avec le PSNS, Aoun a précisé que le droit à la différence et aux divergences est la plus grande richesse de la démocratie. « Du moment que le conflit est politique et intellectuel, il est le bienvenu », a déclaré le chef du CPL. Il a ajouté : « Où est la pensée dans le camp adverse ? Je ne vois que des réactions et des préjugés. Ils n'ont rien à proposer car ils sont figés dans le passé. Nous autres, nous évoquons le passé pour en tirer les leçons qui s'imposent, mais nous cherchons à le dépasser. Nous pardonnons même aux criminels. Mais cela ne signifie pas que nous devons leur donner des récompenses. Ils devraient donc renoncer à l'action politique. » Aoun a encore déclaré que si le passé est malheureux, c'est parce qu'ils l'ont fait ainsi.
Au sujet de son ouverture sur la Syrie, Aoun a commencé par rejeter la pensée unique imposée par l'autre camp. Il a ensuite insisté sur la culture de l'entente au lieu de la confrontation et a lancé : « Notre combat a porté ses fruits et notre guerre a été gagnée. Elle n'a donc plus de raison d'être. Il faut savoir faire la guerre quand il le faut et la paix quand il le faut aussi. Eux veulent une guerre permanente et sèment la haine et le conflit parce qu'ils n'ont rien d'autre à proposer. » « Je jure par le ciel, quelle que soit sa couleur, que la Syrie ne reviendra pas au Liban », a martelé Aoun.
Évoquant la situation économique, Aoun a rappelé que l'équipe actuelle a apporté au Liban une dette publique de 50 milliards de dollars et que cette somme atteindra soixante milliards à la fin de 2009. Il faut donc arrêter ce cycle. « Je ne vous conseille pas de réélire un seul des députés de l'actuelle majorité car ils n'ont montré aucun intérêt réel pour la population. Toutes leurs aides sont conditionnées et constituent ainsi un achat des consciences. Ils ont été les faux témoins du pillage de l'État. »
Reprenant la phrase de Goebbels, « Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose », Aoun a pressé les présents de demander aux candidats du 14 Mars qu'ils expliquent ce qu'est « wilayat al-Fakih »...
Aoun a enfin appelé les présents à voter le 7 juin 5 sur 5 pour la liste de l'opposition.
Dans son premier meeting électoral à Achrafieh, le général Michel Aoun a prononcé un discours incendiaire, dénonçant avec violence « les manœuvres et les tentatives d'intimidation » exercées contre ses partisans pour les empêcher de se rendre au lieu de rendez-vous et protestant contre les tracts...