Hariri à Moukhtara et Qatermaya : « Nous sommes la forteresse inébranlable de la modération »

Deux rassemblement électoraux se sont tenus hier, dans le Chouf, à Qatermaya et Moukhtara, en présence de Walid Joumblatt et Saad Hariri, ainsi que des candidats de la liste du Chouf du 14 Mars comprenant : Marwan Hamadé, Élie Aoun, Alaeddine Terro, Mohammad Hajjar et Georges Adwan, mais sans Dory Chamoun, contraint de s'absenter.
Le rassemblement de Qatermaya a donné à Saad Hariri l'occasion de réaffirmer certaines de ses grandes options et de répondre à ses détrac-
teurs, et en particulier à ceux qui l'accusent de nourrir une fibre intégriste. « Laissez-moi dire à ceux qui nous accusent d'être des fondamentalistes, des extrémistes, des hommes confessionnels et sectaires, laissez-moi leur dire, d'ici de Qatermaya : nous sommes une forteresse inébranlable de la modération, nous sommes aux premières lignes de la confrontation avec l'extrémisme religieux et sectaire, ou même politique, dans la mesure même où il ose s'opposer à l'État. »
Et d'ajouter : « Au sein du Courant du futur, notre projet est l'État, notre objectif est la stabilité, notre idéologie c'est la convivialité, et même la vie commune, une vie de joie, une vie droite, une vie productive. Celui qui lance contre nous les fausses accusations, hélas, c'est celui-là même qui fait alliance avec l'extrémisme et le fondamentalisme. »
M. Hariri a ensuite dénoncé « la guerre incessante faite au 14 mars 2005, à ce spectacle qui les gêne et les empêche de dormir, à ce beau spectacle de Libanais et de Libanaises de toutes les communautés, de toutes les confessions, régions, âges et professions, se tenant côte à côte, brandissant le drapeau libanais et nul autre, clamant l'hymne national, réclamant la liberté, l'indépendance, la souveraineté, la vérité, la justice. Ce spectacle est leur cauchemar. Il le restera. »
M. Hariri a par ailleurs rendu un vibrant hommage à Walid Joumblatt, « l'ami courageux que nous n'oublierons pas, qui a porté sur ses épaules et dans son cœur la cause de son ami, le martyr Rafic Hariri, assassiné le 14 février 2005 ».
Pour sa part, M. Joumblatt a rappelé qu'en 2000, le Liban et la région du Chouf étaient toujours « dans la grande prison arabe ».
« En 2005, les bourreaux nous ont dit : " Vous ne vaincrez pas." Ils ont ensuite assassiné Rafic Hariri, pensant ainsi arrêter le processus d'émancipation. Mais Saad Hariri a relevé le flambeau et la révolution du 14 Mars est venue.
« Dans notre marche, d'autres martyrs sont tombés, mais notre détermination n'a pas vacillé et ne vacillera pas. Nous sommes là pour dire : nous ne permettrons pas à ces gens de nous ramener dans la grande prison. Nous ne reviendrons pas dans la grande prison arabe. »
Quant à Marwan Hamadé, il a rappelé que « le processus de libération de la terre libanaise a commencé il y a 9 ans, en mai 2000, avec la fin de l'occupation israélienne, l'été suivant ayant marqué le début de l'émancipation de l'État libanais des diktats syriens ».
Le rassemblement de Qatermaya avait été précédé d'un autre, plus symbolique, à Moukhtara, en présence cette fois de Dory Chamoun.