L'AIEA réclame plus de moyens financiers à partir de 2010

L'Agence internationale de l'énergie atomique demande à ses Etats-membres une hausse de 11% de son budget pour 2010 et une hausse de 1,5% en 2011, afin de mener à bien sa mission de surveillance, selon un rapport publié lundi.

L'AIEA indique dans ce document avoir besoin de 336 millions d'euros dès l'année prochaine pour son budget opérationnel, contre 300 millions en 2009, et 341 millions en 2011. L'organisation onusienne, basée à Vienne, estime également ses besoins d'équipement et d'investissement à 33 millions pour 2009 et 43 millions pour 2011.

Le Conseil des gouverneurs doit discuter la semaine prochaine de ce budget 2010-2011, qui doit être approuvé par l'Assemblée générale en septembre.

"Ce n'est pas une demande que nous faisons à la légère. Ces hausses proviennent de besoins critiques et de priorités qui ont été ignorées depuis beaucoup trop longtemps", justifie le directeur de l'AIEA Mohamed ElBaradei dans une lettre aux Etats-membres accompagnant le rapport.

Sans augmentation de ses moyens, "l'efficacité de l'agence et la qualité des services produits continueront à se dégrader vers un niveau dangereux", continue M. ElBaradei.

"Le monde reconnaît la prolifération nucléaire et le terrorisme comme les plus grandes menaces pour la paix et la sécurité. Pourtant, alors que les obligations de l'agence n'ont cessé d'augmenter, le budget n'a pas suivi", estime le directeur de l'AIEA qui a régulièrement fait état du manque de moyens de l'AIEA.

Par exemple, 95% des sommes consacrées au programme de sécurité nucléaire, un poste représentant environ 10% du budget global de l'agence, sont issues de contributions volontaires des Etats-membres.

Et ceux-ci posent fréquemment des conditions pour allouer ces budgets.

"Etant donné les risques importants que des matériaux nucléaires tombent entre les mains de terroristes, il est inacceptable que notre programme de sécurité nucléaire dépende de contributions incertaines et parfois sujettes à conditions", argumente M. ElBaradei.