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L’arrestation du numéro 3 de l’organisation pourrait raviver la piste de Ben Laden Abou Faraj, chef d’el-Qaëda au Pakistan, trahi par sa maladie de peau

Il n’a pas fallu longtemps aux policiers pakistanais pour confirmer l’identité du militant islamiste arrêté lundi sur sa moto dans une ville du nord-ouest conservateur du pays : Abou Faraj a été trahi par sa peau. Les enquêteurs savaient que Abou Faraj al-Libbi, considéré comme le numéro trois d’el-Qaëda et chef du réseau au Pakistan, souffrait d’un vitiligo, une perte de pigmentation blanchissant la peau et laissant seulement des traces du teint originel sur son visage. Marques de vitiligo, barbe non taillée, air hagard : la photo du Libyen remise à la presse mercredi par les autorités pakistanaises contraste fortement avec celle d’un avis de recherche publié l’été dernier par la presse pakistanaise. Le chef d’el-Qaëda au Pakistan, tenu notamment pour responsable de deux attentats à l’explosif menés contre le président pakistanais Pervez Musharraf en décembre 2003, apparaissait alors comme un impeccable employé de banque, la peau lisse, la barbe finement taillée, en costume cravate. Une prime de 20 millions de roupies (285 000 euros) était placée sur sa tête, qui venait s’ajouter à celle de cinq millions de dollars promise par les autorités américaines qui l’avaient placé en 3e position sur leur liste locale des responsables d’el-Qaëda recherchés au Pakistan et en Afghanistan, après Oussama Ben Laden et son bras droit, l’Égyptien Ayman al-Zawahiri. Jusqu’à l’an dernier, Abou Faraj, âgé d’une quarantaine d’années, était presque un inconnu. Au cours des enquêtes sur les attentats à l’explosif contre le président Musharraf, les enquêteurs pakistanais ont découvert son existence sous le pseudonyme de « docteur Taufiq ». L’interrogatoire d’un militant islamiste impliqué dans ces attentats, Salahuddin Bhatti, a dévoilé son identité, ses responsabilités dans le réseau d’el-Qaëda au Pakistan et... son visage. Abou Faraj avait alors succédé à la tête de l’organisation d’Oussama Ben Laden au Pakistan à Khaled Sheikh Mohammed, alias KSM, un des principaux organisateurs des attentats de septembre 2001 aux États-Unis, arrêté en mars 2003 à Rawalpindi, la ville-garnison aux portes d’Islamabad. Selon les services de renseignements américains et afghans, Abou Faraj est devenu un proche de Ben Laden en Afghanistan, dans les années 90, alors qu’il était instructeur au camp al-Farooq, près de Kaboul, où el-Qaëda formait ses militants. Les relations qu’il a nouées alors – et son épouse pakistanaise – lui ont permis de trouver les financements et les contacts dont il avait besoin au Pakistan pour mener ses opérations, après l’intervention américaine qui a chassé les talibans du pouvoir en Afghanistan à l’automne 2001. Son arrestation pourrait raviver la piste d’Oussama Ben Laden, introuvable depuis plus de trois ans, espéraient hier les enquêteurs pakistanais. En attendant, quatorze militants islamistes présumés liés à el-Qaëda ont été arrêtés par les forces pakistanaises.

Il n’a pas fallu longtemps aux policiers pakistanais pour confirmer l’identité du militant islamiste arrêté lundi sur sa moto dans une ville du nord-ouest conservateur du pays : Abou Faraj a été trahi par sa peau.
Les enquêteurs savaient que Abou Faraj al-Libbi, considéré comme le numéro trois d’el-Qaëda et chef du réseau au Pakistan, souffrait d’un vitiligo, une perte de...