Actualités - OPINION
Si j'étais directeur ...
Par HADDAD Scarlett, le 09 mars 2000 à 00h00
Directrice devrais-je dire, mais le mot n’est pas encore entré dans le dictionnaire de L’Orient-Le Jour. Supposons qu’il soit admis un jour et que, pour la journée mondiale de la femme, le choix des décideurs (ceux qui président aux destinées du journal, pas les autres) se porte sur ma personne pour remplir ces hautes fonctions. Que ferais-je ? D’abord, il me faudrait la matinée entière pour digérer la nouvelle. Ensuite, j’interdirais la cigarette dans tous les locaux de la rédaction, tout en aménageant un cagibi pour les fumeurs, car il n’est pas question de spolier les droits des minorités. Puis, place à la rédaction : chaque journaliste visible dans les bureaux avant 17h sera passible de licenciement. Tout le monde sur le terrain et que ça saute. Envoyés spéciaux, correspondants, reporters, plantons, secrétaires, tous devront sillonner le pays et les environs. Aucun mètre carré, dans un impressionnant périmètre, ne devra échapper à leur vigilance et tant pis pour les caisses du journal. Tous les malheureux, les oubliés, les laissés-pour-compte et les victimes trouveront une place pour s’exprimer dans les colonnes du journal. Il n’y aura que du vécu, du senti, du perçu et du touché du doigt. Exit les vues de l’esprit et autres élucubrations d’analystes. S’il n’y a pas d’actualité, il faudra la créer, quitte à provoquer des accidents de voiture, à lancer des ordres de grève et même à mener des opérations de résistance. L’actualité c’est la vie et la vie c’est le journalisme, un métier qui, finalement, se passe bien des titres. Ayant envoyé toute l’équipe aux quatre coins de la région, je passerais le reste de la journée à prier pour qu’elle finisse vite et à ronger mon frein en attendant que chacun reprenne sa place : les directeurs à la direction et les journalistes au cœur des événements.
Directrice devrais-je dire, mais le mot n’est pas encore entré dans le dictionnaire de L’Orient-Le Jour. Supposons qu’il soit admis un jour et que, pour la journée mondiale de la femme, le choix des décideurs (ceux qui président aux destinées du journal, pas les autres) se porte sur ma personne pour remplir ces hautes fonctions. Que ferais-je ? D’abord, il me faudrait la matinée...
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