Roger Vadim Cinq veuves et un enterrement (photos)

Les cinq épouses de Roger Vadim, décédé il y a une semaine, sont venues lui dire adieu vendredi après-midi, à Saint-Tropez, où le cinéaste a été enterré au cimetière marin, face à la Madrague, la maison de Brigitte Bardot. Arrivée la première dans la petite église ocre et jaune où plus de 300 personnes avaient pris place, Brigitte Bardot paraissait très affectée et s’est brièvement recueillie devant un autel latéral. Portant un ensemble pantalon-veste noir, les cheveux pris dans un foulard à fleurs, elle précédait Annette Stroyberg, Catherine Schneider, puis Marie-Christine Barrault, veuve de Vadim, qui conduisait le deuil accompagnée de Jane Fonda, en pantalon de cuir noir et écharpe, un brin de mimosa à la main. Deux des enfants du cinéaste, Vania, le fils de Catherine Schneider, et Vanessa, la fille de Jane Fonda, étaient également présents. Catherine Deneuve, qui ne s’était pas mariée avec Vadim mais avait eu un garçon, Christian, avait assisté lundi aux obsèques du cinéaste, célébrées en l’église de Saint-Germain-des-Prés à Paris. La messe s’est ouverte par une lecture d’un verset de l’Ecclésiaste par Marie-Christine Barrault, debout dans le chœur, fleuri de marguerites et de roses blanches. Dans son homélie, le père Michel Hayes, le curé gallois de Saint-Tropez, a évoqué «cette rage de vivre qui nous conduit inexorablement vers la mort» et «cette énergie que nous investissons au maximum pour profiter de tout ce qui passe». «Nous sommes faits pour la vie et nous sommes continuellement confrontés à ses limites», a-t-il ajouté. Une foule recueillie La cérémonie s’est achevée par la lecture d’un texte de l’écrivain britannique Henry Scott Holand, ancien doyen de la cathédrale Saint-Paul de Londres, par Ariane Toscan du Plantier, la fille de Marie-Christime Barrault. Cette dernière a ensuite conduit le cortège, long de plus de 200 mètres, jusqu’au cimetière marin de Saint-Tropez, suivi à quelques pas par Brigitte Bardot et Jane Fonda qui s’épaulaient mutuellement. Des violonistes en costume traditionnel, jouant des airs slaves, ont accompagné le corbillard, puis la foule a suivi à pied, empruntant les venelles de la cité du bailli de Suffren, dans le recueillement de toute la population et des vieux amis du cinéaste, parmi lesquels Roger Thérond, ancien directeur de la rédaction de Paris-Match. Des dizaines de photographes précédaient le cortège sur la petite route, coincée entre la Méditerranée et les contreforts de la citadelle où d’autres reporters avaient pris place. «Vadim c’était le cinéma de mes 20 ans, le cinéma qui changeait. Je ne suis pas venu par curiosité. Il a fait beaucoup pour Saint-Tropez et il laisse une part de son cœur ici», a déclaré une Tropézienne, venue au cimetière parmi des centaines d’autres, retenus par des barrières. Le cercueil de Roger Vadim a été placé dans un caveau provisoire en attendant sa sépulture définitive qui regardera vers le large et sur la baie de Canoubiers.