Les autorités mexicaines, sans doute peu soucieuses de laisser le défunt éclipser les élections, ont parlé de la «mort probable du trafiquant de drogue Amado Carrillo Fuentes».
Mais elles ont souligné qu’elles devaient effectuer des analyses complémentaires pour confirmer l’identité d’un homme décédé vendredi dans une clinique de Mexico des suites d’une opération de chirurgie plastique ainsi que de liposuccion.
Cependant, à Washington, Thomas Constantine, chef de la DEA a annoncé la mort du «Seigneur des cieux», réputé pour l’aisance avec laquelle il trompait la surveillance des policiers mexicains et américains lorsqu’il convoyait de la cocaïne par avion de l’Amérique du Sud aux Etats-Unis.
La famille du narcotrafiquant le pleure depuis vendredi soir et elle a dénoncé samedi le refus des autorités de rendre sa dépouille.
Des hommes à la mine opulente, arborant pour certains des chaussures en peau de serpent et des chapeaux de cow-boy sont arrivés au volant de 4x4 dernier cri au ranch du défunt, au village de Guamuchilito, porteurs de gerbes de deux mètres de haut.
Un cartel
très puissant
La mère du caïd est venue samedi dernier en sanglotant avec ses trois filles identifier le corps au funérarium de Culiacan, la capitale de l’Etat.
Mais à peine l’avait-elle reconnu que des policiers en armes ont fait irruption et ont emmené le cercueil en avion.
Apparemment déterminées à garder le corps d’un homme qu’elles n’ont jamais réussi à appréhender vivant, les autorités mexicaines ne voulaient même pas dire dimanche où il se trouvait. Mais la DEA a indiqué qu’il avait été emmené à Mexico pour pratiquer des analyses d’ADN.
Carrillo est né il y a 42 ans dans une pauvre famille de paysans mais il n’a pas tardé à prospérer dans le trafic de drogue tandis que les Mexicains mettaient en place leurs propres réseaux après s’être contentés de servir d’intermédiaires aux Colombiens.
Son cartel, basé à Ciudad Juarez, à la frontière américaine, était considéré comme le plus puissant du Mexique, a noté Thomas Constantine.
L’ancien patron de la brigade mexicaine des stupéfiants, le général Jésus Gutierrez Rebollo, a été emprisonné en février pour s’être laissé corrompre par Carrillo qui lui aurait notamment offert un luxueux appartement pour sa maîtresse, des voitures blindées et de l’argent.
La dernière apparition publique confirmée du narcotrafiquant remonte au mariage de sa sœur, en janvier au ranch de Guamuchilito. Une bande vidéo le montre participant aux festivités mais, lorsque la police a fait irruption après la cérémonie, il avait disparu, apparemment prévenu de l’intervention imminente des forces de l’ordre. (Reuter)
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