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L'économie syrienne rattrapée par la crise mondiale

Longtemps protégée par l'Etat et entrée tout récemment dans l'ère libérale, l'économie syrienne subit à son tour les contrecoups de la crise financière mondiale.

L'économie traversera "une année très difficile" en 2009, a récemment prévenu le ministre des Finances Mohammad al-Hussein.

La crise mondiale, "combinée à la sécheresse" sévissant pour la troisième année consécutive, me rend "très inquiet" pour les perspectives de 2009, a-t-il ajouté.

Dans une étude, le ministère de l'Economie a mis en garde contre les retombées de la crise: recul des investissements étrangers (30%), baisse des transferts d'argent des expatriés (850 M USD en 2008), hausse des prix.

Des experts économiques évoquent également la chute du prix du brut, principale source de revenus du pays, et la baisse des exportations. Celles-ci ont baissé de moitié les derniers mois de 2008 et pourraient encore chuter en 2009.

Les produits industriels syriens ne sont plus compétitifs face à ceux en provenance de Chine, d'Inde et du Sud-Est asiatique, notamment après la suppression des subventions gouvernementales, selon Edouard Mkarbné, vice-président de la Chambre d'industrie d'Alep (nord), la capitale économique du pays.

La situation difficile des entreprises publiques qui drainent les finances publiques inquiète les autorités.

"Sur environ 260 compagnies publiques, seule une vingtaine génèrent des revenus pour le Trésor", a relevé le ministre des Finances, citant la compagnie pétrolière, la Banque commerciale et la compagnie des télécommunications. Les autres enregistrent des pertes ou des bénéfices nuls.

La Syrie s'est engagée récemment dans une grande politique de réformes tous azimuts accordant au secteur privé un rôle majeur dans l'économie.

Le secteur industriel, notamment celui du textile, longtemps considéré comme un fleuron de l'économie, est frappé de plein fouet. "Des dizaines d'usines ont fermé leurs portes ces trois derniers mois à Alep", notait récemment l'hebdomadaire économique al-Iqtissadiya.

Les investissements des pays du Golfe, qui dopent de façon importante l'économie, "risquent de ralentir", a dit à l'AFP, un homme d'affaires, Razek Mamarbachi.

La Syrie "enregistrera des pertes en raison de la baisse de ses exportations de brut, de ses exportations non pétrolières, notamment des textiles, et de l'éventuel recul des investissements des pays du Golfe", a renchérit l'économiste Nabil Soukkar.

"Elle bénéficiera par contre de la baisse des prix de ses importations des dérivés pétroliers et des matières premières", a-t-il poursuivi à l'AFP.

Selon le vice-Premier ministre pour les Affaires économiques Abdallah Dardari, la Syrie a besoin de 14 milliards de dollars d'investissements lors des deux prochaines années pour assurer les taux de croissance souhaités.

Selon la Banque mondiale, le taux de croissance en Syrie sera d'environ 2,5% en 2009, soit la moitié de ce qu'il était en 2008, tandis que l'inflation se situera à près de 14%, selon le FMI.

Pour faire face à cette situation, les autorités ont annoncé des mesures pour soutenir l'industrie locale, comme la baisse du prix du fuel, et la création d'un organisme de développement des exportations.

"Les nouveaux défis que la Syrie doit relever en raison du recul des recettes pétrolières (...) nous contraignent à développer et à diversifier les exportations", a déclaré mercredi le ministre de l'Economie Amer Hosni Loutfi.

Longtemps protégée par l'Etat et entrée tout récemment dans l'ère libérale, l'économie syrienne subit à son tour les contrecoups de la crise financière mondiale.
L'économie traversera "une année très difficile" en 2009, a récemment prévenu le ministre des Finances Mohammad al-Hussein.
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