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Gaza, toujours au centre du débat électoral en Israël

Moins de quatre ans après la fin de 38 ans d'occupation israélienne de la bande de Gaza, l'enclave palestinienne entre-temps passée sous le contrôle des islamistes du Hamas, est au coeur du débat électoral en Israël.

"Ces élections (prévues le 10 février) qui étaient supposées tourner autour de la crise économique, la culture politique et la corruption, parallèlement aux questions de sécurité, sont devenues un référendum sur les résultats de l'opération à Gaza", écrit le quotidien Maariv.

Dès que les derniers soldats israéliens sont sortis du territoire palestinien après 22 jours d'une offensive qui y a fait 1.330 morts, les principaux candidats aux législatives se sont empressés de commenter l'opération "Plomb durci".

Certains ont crié "victoire", d'autres ont jugé que l'armée n'avait pas "terminé le travail".

La question de la bande de Gaza avait déjà été au coeur des élections de 2006.

Ehud Olmert, à la tête du parti Kadima (centre-droit), les avait alors remportées, fort du soutien d'une bonne partie de la population pour le retrait unilatéral de Gaza en 2005, initié par l'ancien Premier ministre et fondateur du Kadima, Ariel Sharon.

A l'époque, M. Olmert évoquait de nouvelles concessions territoriales et parlait même de redessiner les frontières d'Israël d'ici 2010, en quittant une partie de la Cisjordanie.

Trois ans plus tard, tout a changé. Mais la bande de Gaza est restée au centre des préoccupations des Israéliens.

"Gaza est toujours à l'ordre du jour car ils (les combattants palestiniens) tirent des roquettes" sur le sud d'Israël, explique Efraïm Inbar, directeur du Centre d'études stratégiques (BESA) à l'université Bar-Ilan.

"Le Likoud (droite) capitalise sur le sentiment général qu'on aurait pu faire mieux et que le gouvernement n'aurait pas dû arrêter l'opération militaire avant la grande victoire", c'est-à-dire renverser le Hamas au pouvoir à Gaza depuis juin 2007, ajoute M. Inbar.

Pour le ministre de la Défense, le travailliste Ehud Barak, dont la popularité a fortement augmenté durant l'offensive, l'objectif est de "capitaliser sur les succès de l'armée et dire que l'opération montre que les leçons de la guerre de 2006 (au Liban) ont été apprises", dit-il.

Même la chef de la diplomatie Tzipi Livni, nouveau chef de Kadima, que certains décrivent comme "la victime politique de la guerre", continue d'assurer que l'opération à Gaza a été un succès.

"Qui peut mieux défendre le pays du Hamas qu'un gouvernement Livni-Barak?" a-t-elle déclaré à Maariv. "Nous avons détruit la moitié de Gaza et tué des centaines de terroristes. Qui osera nous chercher des noises maintenant?"

Mais le grand gagnant de la guerre, selon les sondages, c'est le parti de l'ultra-nationaliste Avigdor Lieberman qui reproche au gouvernement d'avoir muselé l'armée.

Son parti, Israël Beiteinou (Israël est notre maison), qui prône un Etat juif "ethniquement homogène", pourrait devenir la troisième formation à la Knesset.

Bien que les sondages indiquent un cap à droite de l'opinion publique, l'opération à Gaza n'a pas fondamentalement modifié l'issue des élections, souligne Meir Litvak, professeur d'histoire du Proche-Orient à l'université de Tel-Aviv.

Avant le début de "Plomb durci" le 27 décembre, le Likoud de Benjamin Netanyahu était déjà en tête des enquêtes d'opinion.

"Je ne pense pas que ça aura un impact décisif. L'opération à Gaza a juste mis en valeur les arguments de la droite, qui dit qu'il est impossible de parler au Hamas", dit-il.

Moins de quatre ans après la fin de 38 ans d'occupation israélienne de la bande de Gaza, l'enclave palestinienne entre-temps passée sous le contrôle des islamistes du Hamas, est au coeur du débat électoral en Israël.
"Ces élections (prévues le 10 février) qui étaient supposées tourner autour de la crise...