Le nouvel ordre d'évacuation israélien dans le sud de la bande de Gaza a concerné 250.000 personnes selon l'ONU

Quelque 250.000 personnes ont été concernées dans le sud de la bande de Gaza par le nouvel ordre d'évacuation émis lundi par Israël, a affirmé mardi l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). "Nous avons vu des gens se déplacer, des familles se déplacer, des gens commencer à faire leurs bagages et à essayer de quitter cette zone", a déclaré Louise Wateridge, porte-parole de l'Unrwa, aux journalistes à Genève par liaison vidéo depuis Gaza.

L'agence "estime qu'environ 250.000 personnes ont été touchées par ces ordres", a-t-elle ajouté, "nous nous attendons à ce que ces chiffres s'accroissent". L'estimation de l'Unrwa porte sur les gens concernés par les nouveaux ordres d'évacuation dans le secteur de Khan Younès, a précisé Mme Wateridge interrogée par l'AFP. "Nous nous attendons à ce que presque toutes ces personnes quittent cette zone", a-t-elle précisé. L'agence espère avoir plus tard dans la journée une idée plus précise du nombre de personnes effectivement parties.

L'armée israélienne a ordonné lundi une nouvelle évacuation de secteurs des gouvernorats de Khan Younès et de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. "C'est un autre coup dévastateur porté à l'action humanitaire ici", a déploré Mme Wateridge. Il y a près de deux mois déjà, un ordre d'évacuation similaire avait entraîné des déplacements massifs depuis Rafah. "Et maintenant, à cause des ordres d'hier soir, les mêmes familles doivent encore déménager", a-t-elle déclaré.

"Où vont-ils? Nous n'avons pas la réponse. Il n'y a absolument aucun endroit sûr dans la bande de Gaza", a-t-elle poursuivi. L'ordre israélien de lundi est intervenu après le tir, lundi matin, de 20 projectiles vers le sol israélien depuis la région de Khan Younès. Après avoir lancé son offensive terrestre le 27 octobre dans la bande de Gaza, l'armée israélienne s'est progressivement dirigée vers le sud du territoire, ordonnant l'évacuation des zones qu'elle visait, afin selon elle de cibler le mouvement islamiste Hamas, contre lequel elle est en guerre depuis le 7 octobre.

Le 7 mai, elle avait dit lancer une opération à Rafah, pour y éliminer ce qu'elle présentait comme les derniers bataillons du Hamas. La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent, le 7 octobre, du Hamas sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive de grande envergure à Gaza qui a coûté la vie à 37.925 Palestiniens, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.