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Monde - Réactions

La presse européenne fustige Macron

La presse européenne fustige Macron

Des manifestants se sont rassemblés sur la place de la République à Paris dimanche 30 juin au soir pour protester contre l'extrême droite, arrivée en tête du premier tour des législatives. Dimitar Dilkoff/AFP

Au lendemain du succès de l’extrême droite au premier tour des élections législatives en France, la presse européenne pointe lundi « l’échec » cinglant du président français Emmanuel Macron jugé responsable.

Les médias allemands sont particulièrement à l’attaque, trois semaines après le séisme politique provoqué par Emmanuel Macron avec sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale au soir des élections européennes.

Dimanche, le Rassemblement national (RN, extrême droite) et ses alliés sont arrivés en tête des suffrages et ont obtenu leur meilleur score au premier tour d’un scrutin, avec 33,14 % des suffrages et 10,6 millions de voix.

Le Süddeutsche Zeitung (journal libéral de gauche) dénonce « le coup de poker » de Macron qui « a ouvert en grand la porte à l’extrême droite ». « Si les lepénistes arrivent au pouvoir, ce sera aussi son échec, sa faute », analyse le journal, car « son optimisme et son autoglorification entrent tellement en conflit avec le pessimisme des Français que beaucoup veulent simplement le voir partir ».

Pour Die Welt (conservateur-libéral), « cette élection enterre le macronisme » et un président qui « a fait le mauvais calcul » avec sa stratégie « moi ou le chaos ».

Le Frankfurter Allegemeine Zeitung (également conservateur-libéral) fustige « la réaction inconsidérée aux élections européennes » du président français. « Le pays se dirige vers une cohabitation, peut-être vers un blocage de son système politique. La France pourrait être absente de l’UE et de l’OTAN pendant des années. Cela ferait plaisir à Moscou », assène le quotidien.

Au Royaume-Uni, les législatives françaises font la une de la plupart des quotidiens, qui n’ont pas ménagé leurs critiques envers l’exécutif.

Macron « humilié »

« La droite française humilie Macron » écrit The Times en une. Une vision partagée par le tabloïd Daily Mail, qui écrit que le chef de l’État français a « ouvert la porte à l’instabilité économique et politique ». « Ce n’est pas seulement une crise pour la France. C’est une crise pour l’Union européenne, avec un de ses principaux membres fondateurs qui aura un Parlement, et peut-être un gouvernement rempli d’eurosceptiques », avance encore le journal, fervent défenseur du Brexit en 2016.

En Italie – pays de la dirigeante d’extrême droite Giorgia Meloni –, le premier tirage du pays Il Corriere della Sera est cinglant: « La droite française est passée hier des héritiers de De Gaulle à ceux de Vichy et de l’Algérie française, une France provinciale et rancunière qui se croyait battue par l’histoire. » « L’histoire dira si Macron a été l’homme qui a retardé cette inquiétante métamorphose ou celui qui a offert la France à la nouvelle droite », résume le journal.

Le quotidien de centre gauche La Repubblica ou encore le journal turinois La Stampa relèvent néanmoins que « rien n’est encore fait », en saluant les accords de désistement annoncés pour contrer le RN.

En Suisse, le grand quotidien germanophone TagesAnzeiger titre : « La vague Le Pen efface l’aura de pouvoir de Macron. » Et de déplorer que « le pays des Lumières, des droits de l’homme et du cosmopolitisme dérive plus à droite que jamais – et peut-être vers l’obscurité, l’isolement et la xénophobie ».

« La démocratie française parle et elle fait peur », juge de son côté l’éditorial du quotidien francophone suisse de référence Le Temps.

Côté politique, le Premier ministre polonais Donald Tusk s’est inquiété d’ « une tendance dangereuse » pour l’Europe, évoquant le contexte d’une montée des droites radicales en Europe et l’influence russe au sein de ces partis.

En Italie, dirigée à l’inverse par une coalition menée par le parti post-

fasciste Fratelli d’Italia, la Première ministre Giorgia Meloni s’est réjouie que la « diabolisation » de l’extrême droite soit moins suivie.

Berlin, à travers sa cheffe de la diplomatie, a laissé percer de son côté une inquiétude pour l’UE, en rappelant que « l’Allemagne et la France portent une responsabilité particulière pour notre Europe commune ».

À l’est du continent, le Kremlin a lui fait savoir qu’il suivait de « très près les élections en France ».

Source : AFP

Au lendemain du succès de l’extrême droite au premier tour des élections législatives en France, la presse européenne pointe lundi « l’échec » cinglant du président français Emmanuel Macron jugé responsable.Les médias allemands sont particulièrement à l’attaque, trois semaines après le séisme politique provoqué par Emmanuel Macron avec sa décision de dissoudre...
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