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Législatives en France: la "diabolisation" ne fonctionne plus, se réjouit Meloni


Combinaison de photos créée le 10 juin 2024 montre le Premier ministre italien et chef du parti d'extrême droite Frères d'Italie (Fratelli d'Italia - FDI) Giorgia Meloni (R) lors d'une conférence de presse à la suite des résultats du Élections européennes à Rome le 10 juin 2024. Et Jordan Bardella, président du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN) et leader de la liste électorale, lors d'une réunion pour lancer la campagne du RN pour les prochaines élections européennes, à Marseille, dans le sud-est de la France, le 3 mars. , 2024. AFP, CHRISTOPHE SIMON

La « diabolisation » de l'extrême droite ne fonctionne plus, s'est réjouie lundi la Première ministre italienne Giorgia Meloni, au lendemain du score historique du Rassemblement national au premier tour des législatives en France.

« La tentative constante de diaboliser les gens qui ne votent pas à gauche (...) est un piège dans lequel tombent de moins en moins de gens », a déclaré la cheffe du parti post-fasciste Fratelli d'Italia à l'agence Adnkronos.

« Nous l'avons observé en Italie, on le voit de plus en plus en Europe et dans tout l'Occident », a ajouté Mme Meloni, arrivée au pouvoir en octobre 2022 et sortie renforcée des européennes remportées avec 28% des voix.

« J'adresse mes compliments au Rassemblement national et à ses alliés pour leur score au premier tour », a affirmé cette adversaire résolue du président Emmanuel Macron. Elle s'est aussi félicitée que « pour la première fois les Républicains eux aussi se dirigent vers une non-participation au prétendu +front républicain+ ».

« J'ai toujours souhaité la fin en Europe des vieilles barrières entre les forces alternatives à la gauche et il semble qu'en France aussi on aille dans cette direction », a noté Mme Meloni, elle-même alliée au sein de son gouvernement au parti conservateur fondé par Silvio Berlusconi, Forza Italia, membre du Parti populaire européen à Strasbourg, et à la Ligue antimigrants et souverainiste de Matteo Salvini.

S'agissant du deuxième tour, « nous sommes face à un scénario très polarisé et si on me demande si je préfère la gauche, dans certains cas plutôt extrême, ou la droite, évidemment je préfère la droite », a-t-elle commenté. En Italie, le parti de Mme Meloni refuse d'être qualifié d'extrême droite, se considérant simplement de droite.

Giorgia Meloni, qui s'est retrouvée isolée sur la scène européenne au moment de la répartition des « top jobs » à Bruxelles, verrait évidemment d'un bon œil l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement ami dans un autre pays fondateur de l'UE.

Alors que son arrivée au pouvoir avait suscité des craintes chez ses partenaires sur le maintien de l'engagement italien dans l'UE et l'Otan, la dirigeante a su les rassurer en affichant un soutien ferme à l'Ukraine et en menant une politique économique sans rupture avec celle de son prédécesseur, l'ex-président de la BCE Mario Draghi.

Cette posture à l'international, qui a contribué à lui donner une stature plus modérée en évitant le sort de paria réservé à son homologue hongrois Viktor Orban, a toutefois été écornée par plusieurs polémiques sur la scène intérieure rappelant les racines sulfureuses de son parti.

Vendredi, elle a dû ainsi condamné les propos antisémites et racistes tenus par des militants du mouvement de jeunesse de son parti dans un reportage réalisé en caméra cachée.

« Quiconque exprime des idées racistes, antisémites ou nostalgiques s'est trompé de maison, parce que ces idées sont incompatibles avec Fratelli d'Italia », a déclaré Mme Meloni.

Dirigeante la plus à droite en Italie depuis 1945, elle s'efforce de prendre ses distances avec l'héritage de son parti, sans y renoncer totalement. Elle a notamment conservé la flamme tricolore dans son logo, dont s'était inspiré le Français Jean-Marie Le Pen à la création du Front national en 1972.

Et plusieurs hauts responsables de son parti ne font pas mystère de leur admiration pour le régime fasciste.

La « diabolisation » de l'extrême droite ne fonctionne plus, s'est réjouie lundi la Première ministre italienne Giorgia Meloni, au lendemain du score historique du Rassemblement national au premier tour des législatives en France.« La tentative constante de diaboliser les gens qui ne votent pas à gauche (...) est un piège dans lequel tombent de moins en moins de gens...