« Hegel fait la synthèse. Moi je dis autre chose... La vie est toujours en tension, elle n’est pas en synthèse. La synthèse n’est pas vraiment vitale. La tension, elle, est vitale. Physiquement, quand le corps perd sa tension, entre équilibre des fluides et électricité du cœur, air des poumons, tout se déséquilibre », le pape François. Extrait de sa rencontre avec Dominique Wolton dans Politique et société, un dialogue inédit, p. 240, éditions de l’Observatoire/Humensis, 2017.
Luno, 47 ans, se redécouvre après un arrêt cardiaque qui va le conduire vers l’au-delà. Il a consacré sa trajectoire au respect des principes énoncés et aux parcours structurés. Il se déplace assis dans un train ou un avion, attentif aux énoncés et aux tracés médiatiques. Le critère du balayage visuel suffisait pour apprécier divers contextes. Désormais, il s’arrête, non pour cogiter, mais afin d’explorer des vécus, dont la beauté des champs, des lacs, des forêts et le passage des créatures. Les graves changements climatiques et les massacres de populations persistent. Quel est le sens de nos interventions lorsque la mort est lue comme une courbe ascendante ? Il va énoncer son inutilité parmi des collègues fiers d’être en haut lieu. En Palestine, les souffrances résonnent sans réels répondants. Ce haut placé dit à ce sujet : « Il a suffi d’un battement en moins pour que je considère la paix autrement. Les joies et les maux divers composent mon évolution selon le parcours des rapports multiples. Néanmoins, la voix intime civilisée est tue ou décalée pour laisser place à la subjectivité mentale, alliée des mesures géostratégiques. Ainsi, les démocraties résonnent dans les textes comme pour laisser pourrir le présent afin de transmettre une page révolue à la robotique humanoïde ! Quand le cardiologue me conforte d’un geste rassurant, je suis inquiet. Le pire est passé, mais je ne tolère plus la prise en charge absurde des conflits terribles en ce monde multipolaire. Le pire pour moi, c’est de rester à énoncer des avis et des conseils sans suite. Seuls ceux qui nous ressemblent nous entendent. Je parais déjà bien avant l’âge comme un valeureux senior. »
« Le vieillard soigneux, affairé et plein de sollicitude, en cultivant son jardin, exerce un rapport d’influence sur les autres et sur l’environnement, mais aussi sur lui-même. En s’entretenant avec ses amis, il s’entretient lui-même. » Extrait de Jean-Paul Resweber, Le rêve cicéronien d’une heureuse vieillesse, Open Edition Journal, 2008.
Joe ACOURY
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