Week-end tendu : quatre combattants du Hezb tués

Le Hezbollah a annoncé dimanche la mort de trois de ses combattants : Hussein Soueidane, originaire du village de Adchit et né en 1990, Nasrat Choucair, du village de Souané, né 1975, ainsi que Jalal Daher, de Houla, né en 1976. Si le Hezbollah ne précise pas les circonstances de leurs décès, les informations de notre correspondant au Liban-Sud Mountasser Abdallah indiquent que les trois combattants ont été tués dans une frappe israélienne de drone qui a visé une habitation du village de Houla au Liban-Sud. La veille, le parti avait annoncé dans un communiqué la mort du combattant Abbas Atwé, né en 1986 et originaire de Chakra. Lui aussi a été tué dans une frappe israélienne contre Houla. Cela porte à 361 le nombre de membres du Hezbollah tués au Liban et en Syrie depuis le début des hostilités le 8 octobre, selon notre décompte. Commentant l’attaque mortelle sur Houla, l’armée israélienne, via son porte-parole arabophone Avichay Adraee, a indiqué avoir ciblé « des cellules terroristes » dans une frappe sur « un bâtiment militaire du Hezbollah ». Au-delà de cette attaque, le week-end était particulièrement tendu au Liban-Sud, où Israël comme le Hezbollah ont mis les bouchées doubles. Une mère et son fils ont ainsi été blessés par l’effondrement d’une partie du toit de leur maison, dans le quartier de Qalaa à Nabatiyé, suite à un puissant mur du son causé par le passage d’avions de guerre israéliens dans le ciel de cette localité, dans la nuit de samedi à dimanche. Zeinab Chahrour (52 ans) et son fils Fadl Bidi ont été hospitalisés dans un établissement de la région. Les avions de chasse israéliens ont franchi le mur du son au-dessus de plusieurs villes libanaises cette nuit-là. Des tirs d’artillerie israéliens ont également visé le quartier de Dabaka, au nord-est de Meis el-Jabal, le village de Kfarchouba ainsi que Aïta el-Chaab. Les avions de guerre israéliens ont également tiré trois missiles sur le village de Taybé.

Tel-Aviv « ne cherche pas la guerre »

De son côté, le Hezbollah a revendiqué une dizaine d’attaques dimanche. Il a notamment annoncé une attaque aérienne par un escadron de drones-suicides sur le quartier général des « bataillons blindés de la 188e brigade dans la caserne (israélienne) de Rawiya » visant son « bâtiment de commandement et les positions de ses officiers et soldats » et provoquant son « embrasement ». Le parti a ajouté que l’attaque avait fait « des blessés confirmés ». La chaîne 13 israélienne a affirmé que l’explosion d’un drone en provenance du Liban dans le plateau du Golan occupé a fait neuf blessés, dont deux graves. Le Hezbollah a également sorti l’artillerie lourde, affirmant avoir tiré un « missile Falaq » sur « l’opérateur militaire » de la caserne israélienne de Beit Hillel. Le parti a ajouté qu’une partie de l’opérateur a été détruite. Un bâtiment « utilisé par des soldats israéliens dans le village de Metoula », face à la bourgade libanaise de Khiam, a également été visé par trois missiles antichars. Plusieurs de ces opérations ont été décrites comme une riposte au tir israélien sur Houla. Il a ainsi indiqué avoir tiré un « missile Falaq » sur le quartier général du « bataillon du Sahel dans la caserne (israélienne) de Beit Hillel », qui fait face à Houla. La milice a ajouté qu’une partie du quartier général a été détruite et qu’il y a des « blessés confirmés ». Autre riposte à la frappe sur Houla, le Hezbollah dit avoir tiré un « missile Bourkane lourd sur le quartier général de la 91e division dans la caserne (israélienne) de Branit », face au village libanais de Rmeich. Il a ajouté qu’une partie du quartier général a été détruite et qu’il y a « des blessés confirmés ». Le Hezbollah n’a toutefois pas été le seul à perdre des combattants au Liban-Sud. Dimanche, la branche armée du Jihad islamique palestinien a annoncé dans la nuit la mort d’un de ses combattants, tué « à la frontière avec la Palestine occupée, au Liban-Sud », Oday Saleh, qui était âgé de 19 ans. Selon des informations de notre correspondant, Oday Saleh a été tué dans un bombardement sur Kfar Kila. Maglré cette hausse des tensions, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant assurait samedi qu’« Israël ne cherche pas la guerre avec le Liban ». « Si le Hezbollah choisit d’aller en guerre, nous savons quoi faire. Mais s’il choisit la voie d’un accord, nous répondrons à cela », a-t-il indiqué. Et d’ajouter : « La solution diplomatique est toujours préférable. » De son côté, le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich (un radical qui dispose d’une moindre influence sur les décisions stratégiques liées à la guerre), a décrit le Hezbollah comme un « un mandataire de l’Iran ». Selon lui, « il n’y a pas d’échappatoire à une guerre rapide et brutale pour mettre (le Hezbollah) hors jeu et lui ôter la possibilité de faire partie du plan dans les années à venir (...). Une guerre au Liban aura son prix, et je ne le prends pas à la légère. Mais le prix que nous payons aujourd’hui sera bien moindre que celui que nous devrons payer à l’avenir si nous n’agissons pas », a-t-il estimé.