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Monde - Élections

Législatives : les Français votent massivement pour un scrutin historique

Au terme de la journée, la participation devrait être largement supérieure aux 47,51% de 2022 et pourrait approcher, voire dépasser, les 67,9% des dernières législatives consécutives à une dissolution en 1997.

Législatives : les Français votent massivement pour un scrutin historique

Les électeurs français arrivent à un bureau de vote dans le quartier de Magenta pour voter lors du premier tour des élections législatives à Nouméa en Nouvelle-Calédonie, le 30 juin 2024. Photo Theo Rouby/AFP

Les Français votaient massivement dimanche en métropole pour le premier tour d'élections législatives historiques, qui pourraient ouvrir la voie à l'accession de l'extrême droite au pouvoir dans une semaine.

A 12H00, la participation s'élevait en France métropolitaine à 25,90%, en nette hausse par rapport aux 18,43% du premier tour des législatives de 2022. Au terme de la journée, la participation devrait être largement supérieure aux 47,51% de 2022 et pourrait approcher, voire dépasser, les 67,9% des dernières législatives consécutives à une dissolution en 1997. "C'est le niveau le plus élevé depuis les législatives de 1981", note sur X Mathieu Gallard, directeur d'études de l'institut de sondages Ipsos.

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Preuve de cet engouement, plus de 2,7 millions de procurations ont été établies depuis le 10 juin, selon le ministère de l'Intérieur, un nombre quatre fois supérieur à celui d'il y a deux ans. En outre-mer, où l'on vote beaucoup moins qu'en métropole, la participation a également progressé et de premiers résultats ont été publiés.

Les députés sortants du groupe centriste Liot ou investis par le Nouveau Front populaire sont en tête en Guadeloupe et en Guyane. En Polynésie, le candidat autonomiste Moerani Frébault a annoncé son élection dès le premier tour et serait donc le premier des 577 nouveaux députés.

Anxiété et fébrilité

Dans les bureaux de vote, beaucoup d'électeurs témoignaient de leur anxiété et de leur fébrilité pour ces élections anticipées décidées, à la surprise générale, par le président Emmanuel Macron le 9 juin.

"J'aimerais retrouver de la sérénité car depuis les élections européennes, tout a pris une ampleur inquiétante. Mais il faut continuer à se battre pour ce que l'on croit", a affirmé à l'AFP Roxane Lebrun, 40 ans, à Bordeaux. A Saint-Etienne, Christophe, policier de 22 ans, s'inquiète d'un scrutin qui risque d'"encore plus diviser la population". Dans les quartiers Nord de Marseille, Nabil Agueni, 40 ans, s'est déplacé alors qu'il ne s'était pas rendu aux urnes aux européennes: "Tant qu'on a le choix, vaut mieux aller voter" glisse-t-il. Theo, 30 ans, un Rennais qui travaille dans la culture, constate que, dans son entourage, "beaucoup de gens qui ne votent pas habituellement vont voter".

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Campagne éclair

De nombreuses personnalités politiques se sont rendues aux urnes dans la matinée. Emmanuel Macron a voté au Touquet (Pas-de-Calais), s'accordant, comme à son habitude, un long bain de foule avec selfies et accolades. Marine Le Pen à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), Jordan Bardella à Garches (Hauts-de-Seine), l'ex-chef de l'Etat socialiste François Hollande à Tulle (Corrèze).

Gabriel Attal, qui a voté à Vanves (Hauts-de-Seine), fera une déclaration au quartier général du parti présidentiel Renaissance après 20H00, selon son entourage. Les Français peuvent se rendre aux urnes jusqu'à 18H00 ou 20H00 dans les grandes villes, heure à laquelle se dessineront les premiers résultats de ces élections susceptibles de bouleverser le paysage politique.

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Incarné par le visage lisse de Jordan Bardella, 28 ans, le Rassemblement national (RN) caracole dans les sondages, qui le créditaient de 34 à 37% des intentions de vote, avec la perspective inédite d'obtenir une majorité relative ou absolue le 7 juillet, au soir du second tour. Dans ces enquêtes d'opinion, à prendre avec précaution, le parti lepéniste devançait l'alliance de gauche du Nouveau Front populaire, donnée entre 27,5 et 29%, et le camp présidentiel, relégué autour de 20 à 21% des intentions de vote.

Si Jordan Bardella entrait à Matignon, ce serait la première fois depuis la Deuxième Guerre mondiale qu'un gouvernement issu de l'extrême droite dirigerait la France. Le président du RN a toutefois prévenu qu'il n'accepterait le poste de Premier ministre que si son parti détient la majorité absolue. Dans le cas contraire, le risque d'une Assemblée bloquée, sans possibilité d'alliance entre des camps très polarisés, est réel, un scénario qui plongerait la France dans l'inconnu.

Emmanuel Macron avait provoqué un séisme politique le 9 juin, en prononçant, à la surprise générale, après la déroute de son camp aux européennes, la dissolution de l'Assemblée nationale, un pari ultra risqué. Malgré ses divergences en interne, la gauche était parvenue dans les jours suivants à ressusciter un accord de coalition. Mais les différends entre La France Insoumise et ses partenaires, sur le leadership contesté de Jean-Luc Mélenchon notamment, ont vite ressurgi et souvent parasité la campagne de ce Nouveau Front populaire.

Pendant ce temps, rien n'a semblé freiner la dynamique du RN en campagne sur le pouvoir d'achat et contre l'immigration: ni le flou sur l'abrogation de la réforme des retraites d'Emmanuel Macron, ni les polémiques sur les binationaux, ou les propos sulfureux de certains candidats RN sur les réseaux sociaux. Les enseignements du premier tour pourraient être difficiles à tirer, tant les inconnues sont nombreuses. A commencer par le nombre de triangulaires dimanche soir, attendu en très forte hausse, et le nombre de désistements durant l'entre-deux-tours, alors que la constitution d'un front républicain contre l'extrême droite ne cesse de se fissurer au fil des années.

"La plus grande clarté"

A gauche, écologistes, socialistes et communistes ont annoncé qu'ils se retireraient si un candidat est mieux placé pour faire barrage au RN. A LFI, Jean-Luc Mélenchon demande aux électeurs de ne pas donner de voix aux lepénistes, mais sans parler de désistements. Son parti devrait préciser dès dimanche soir sa position pour le second tour.

C'est chez les macronistes que la pression est la plus forte. Emmanuel Macron a promis jeudi "la plus grande clarté" sur l'attitude à suivre, mais semblait jusqu'ici plutôt pencher pour un "ni RN, ni LFI", fustigé par la gauche et critiqué jusque dans son propre camp. Lundi, il réunira le Premier ministre Gabriel Attal et les membres du gouvernement à l'Elysée, selon des sources ministérielles. Les questions des désistements et la stratégie face au RN seront forcément au menu des discussions.

Les Français votaient massivement dimanche en métropole pour le premier tour d'élections législatives historiques, qui pourraient ouvrir la voie à l'accession de l'extrême droite au pouvoir dans une semaine.A 12H00, la participation s'élevait en France métropolitaine à 25,90%, en nette hausse par rapport aux 18,43% du premier tour des législatives de 2022. Au terme de la journée, la...
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La dernière de Bardela il a demandé à Mr. Attal de lui montrer la demeure du premier ministre, il a refusé… Bardela se croit déjà premier ministre

Eleni Caridopoulou

19 h 41, le 30 juin 2024

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Commentaires (1)

  • La dernière de Bardela il a demandé à Mr. Attal de lui montrer la demeure du premier ministre, il a refusé… Bardela se croit déjà premier ministre

    Eleni Caridopoulou

    19 h 41, le 30 juin 2024

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