Un homme transportant des objets récupérés après un bombardement israélien du village d'al-Mawassi, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 29 juin 2024. Photo AFP / Eyad Baba
Un haut responsable du Hamas palestinien a indiqué samedi à Beyrouth que les négociations en vue d'un accord avec Israël sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et la libération d'otages n'ont mené à aucune avancée, malgré des informations du média américain Axios faisant état d'une « nouvelle formulation » proposée par Washington concernant certaines clauses.
Un plan présenté fin mai par le président américain Joe Biden, proposé selon lui par Israël, prévoit un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages et de prisonniers palestiniens détenus par Israël. Mais il est jusqu'à présent resté lettre morte, les protagonistes campant sur des exigences intangibles. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu veut poursuivre la guerre jusqu'à la défaite totale du Hamas et la libération de tous les otages. Le Hamas exige, lui, un cessez-le-feu permanent et un retrait israélien total de Gaza.
L'article 8
Les trois sources auxquelles Axios a parlé ont déclaré que la nouvelle poussée américaine pour un accord, menée conjointement avec des médiateurs du Qatar et de l'Égypte, se concentre sur l'article 8 de la proposition, qui concerne des négociations devant avoir lieu entre le Hamas et Israël lors de la première phase de l'accord et fixe les conditions de la deuxième étape
Selon Axios, ses sources ont affirmé que « le Hamas souhaite que ces négociations se concentrent uniquement sur le nombre et l'identité des prisonniers palestiniens qui seront libérés des prisons israéliennes en échange de chaque soldat israélien vivant ou de tout otage masculin détenu à Gaza », tandis qu'Israël « souhaite avoir la possibilité de soulever la démilitarisation de Gaza et d'autres questions lors de ces négociations ». Le nouveau langage pour l'Article 8 vise apparemment à combler le fossé entre Israël et le Hamas, tandis que les États-Unis poussent le Qatar et l'Égypte à presser le Hamas d'accepter la nouvelle proposition. Axios cite « une source ayant une connaissance directe des pourparlers » en mentionnant que « les États-Unis travaillent très dur pour trouver une formule qui permettra de parvenir à un accord », ajoutant qu'une autre source a déclaré que l'accord du Hamas avec la formulation proposée « permettrait de conclure l'accord ».
« Une perte de temps »
Toutefois, pour Oussama Hamdane, un haut responsable du mouvement islamiste palestinien basé à Beyrouth, son mouvement a reçu le 24 juin la dernière proposition pour un accord sur un cessez-le-feu, mais que celle-ci n'apportait « rien de nouveau ». « Nous pouvons dire qu'il n'y a rien de nouveau dans les négociations pour arrêter l'agression » israélienne, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. « Nous avons dit clairement, et c'est toujours notre position, que sans cela, tous les documents présentés sont une perte de temps et donnent à l'occupation plus de temps pour perpétrer un génocide contre notre peuple, ainsi qu'une tentative de l'administration américaine de se racheter », a déclaré M. Hamdane. Selon lui, la nouvelle proposition américaine s'inscrit dans le cadre « des diverses pressions exercées sur le mouvement pour qu'il accepte le document israélien tel qu'il est, sans amendement ».
La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par l'attaque du Hamas le 7 octobre en Israël, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP d'après des données officielles israéliennes. Durant l'attaque, 251 personnes ont été enlevées, dont 116 sont toujours retenues à Gaza, parmi lesquelles 42 sont mortes, selon l'armée. En réponse, Israël a lancé une offensive sur Gaza ayant fait jusqu'à présent 37.834 morts, essentiellement des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.