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Moyen-Orient - Guerre

À Gaza, des habitants vivent près d'énormes tas de déchets, selon l'UNRWA

« Il n'y a pas d'eau, pas d'assainissement, pas de nourriture. Et à présent, les gens vivent de nouveau dans ces bâtiments qui sont des coquilles vides », déplore une chargée de mission de l'agence onusienne.

Une déplacée palestinienne se prépare à évacuer la zone de Mawassi, au sud-ouest de Khan Younès, le 28 juin 2024. BASHAR TALEB/AFP

Dans le sud de la bande de Gaza, des habitants vivent dans des ruines d'immeubles ou des tentes autour d'un gigantesque tas de déchets, a dénoncé vendredi une chargée de mission de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

Louise Wateridge a qualifié de « désastreuses » les conditions de vie dans la bande de Gaza. « C'est vraiment insoutenable », a-t-elle déclaré à la presse à Genève, en liaison vidéo. Mme Wateridge, qui est revenue mercredi à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, après quatre semaines passées à l'extérieur du territoire palestinien, a souligné que pendant ce laps de temps la situation s'était « considérablement détériorée ».

« C'est pire que cela ne l'a jamais été. Et je ne doute pas que demain ce sera pire encore », a-t-elle déclaré.

Constatant que la bande de Gaza a été détruite, elle a dit avoir éprouvé un choc à son retour à Khan Younès. Immeubles bombardés réduits à l'état de « squelettes, voire à rien du tout. Tout est en ruines », et pourtant, a-t-elle souligné, « les gens y vivent à nouveau ». « Il n'y a pas d'eau, pas d'assainissement, pas de nourriture. Et à présent, les gens vivent de nouveau dans ces bâtiments qui sont des coquilles vides », a-t-elle constaté. Mme Wateridge a souligné que les difficultés pour acheminer du carburant vers la bande de Gaza et le distribuer dans des conditions sûres dans le territoire palestinien avaient un impact sur les capacités à assurer la livraison de l'aide humanitaire. « Sans carburant, l'assistance humanitaire s'arrête vraiment », a-t-elle ajouté.

Des tentes près d'un énorme tas de déchets 
La responsable de l'ONU s'exprimait depuis une maison d'hôtes car l'absence de carburant ne lui permet pas d'effectuer des missions.

À environ 150 mètres de là, s'accumule un tas de quelque 100.000 tonnes de déchets, entouré de tentes, selon son témoignage. « La population vit au milieu » de tout cela, sans compter que la hausse des températures aggrave les conditions de vie, a-t-elle déploré.

Selon Mme Wateridge, avant la guerre, les unités chargées de l'assainissement évacuaient les ordures des camps de réfugiés vers des sites d'enfouissement. Les demandes auprès des autorités israéliennes pour accéder aux décharges ont été souvent refusées, a-t-elle ajouté. Et même lorsque l'accès était autorisé, en raison du manque de carburant, les camions n'ont pas pu entrer pour évacuer les déchets.

En outre, l'insécurité alimentaire a un effet visible sur la population. « Mes collègues, mes amis ici, sont méconnaissables: quand on a un accès aussi limité à la nourriture pendant une période aussi longue, on commence à vieillir, on a l'air en mauvaise santé, la peau change de couleur », a-t-elle souligné.

« Attendre la mort »
Jeudi ont eu lieu les première évacuations médicales de Gaza vers l'Égypte voisine depuis que le poste-frontière de Rafah a été fermé début mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du passage. Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), 10.000 patients auraient besoin d'être évacués de Gaza pour être soignés.

Selon Mme Wateridge, l'un de ses collègues de l'UNRWA, Abdallah, a dû attendre deux mois avant une évacuation médicale au mois d'avril. Abdallah, blessé dans une frappe israélienne, a subi une amputation de ses jambes fin février. Il a ensuite passé plusieurs semaines dans l'hôpital dévasté d'Al Shifa, autrefois le plus grand complexe hospitalier de Gaza, lorsqu'il était assiégé. Il a passé deux mois à attendre une évacuation dans une tente médicale, « certains jours à attendre la mort », a-t-elle raconté. « De nombreuses fois, il a failli perdre la vie ».

Lors d'une visite à Abdallah, Mme Wateridge se souvient d'une collègue « qui lui a donné son sang sur place pour le maintenir en vie ».

La guerre à Gaza a commencé après l'attaque commise par le mouvement palestinien Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël qui a fait 1.195 morts, la plupart des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres fournis par les autorités israéliennes. L'offensive militaire lancée par Israël en représailles sur la bande de Gaza a fait plus de 37.800 morts, selon un bilan fourni par le ministère de la Santé du Hamas.

Dans le sud de la bande de Gaza, des habitants vivent dans des ruines d'immeubles ou des tentes autour d'un gigantesque tas de déchets, a dénoncé vendredi une chargée de mission de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).Louise Wateridge a qualifié de « désastreuses » les conditions de vie dans la bande de Gaza. « C'est vraiment insoutenable »,...
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