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Dernières Infos - France

Législatives: extrême droite mobilisée et gauche inaudible en Israël


Des panneaux électoraux avant les élections législatives françaises du 30 juin et du 7 juillet, à Paris, le 19 juin 2024. REUTERS/Benoit Tessier/File Photo

Chez les Français d'Israël, la gauche ne fait pas recette, les électeurs ont très largement opté pour un bulletin d'extrême droite aux européennes et pour les législatives anticipées, le député sortant Meyer Habib, apparenté LR et proche de la ligne RN, espère bien conserver son siège.

Au scrutin du 9 juin, les Français en Israël, à Jérusalem et dans les Territoires palestiniens, essentiellement franco-israéliens, ont placé la liste de Marion Maréchal (Reconquête) en tête, avec 42,15% des suffrages exprimés, huit fois plus que son score à l'échelle nationale.

Ces électeurs dépendent de la 8e circonscription des Français de l'étranger, qui inclut également la Turquie, la Grèce, l'Italie, Chypre, et Malte.

Les listes LFI et PS réunies, ont récolté à peine 5% des suffrages tandis que la majorité présidentielle pointe à 3,7%. Mais ces chiffres sont à nuancer avec un taux d'abstention de 92%.

Traditionnellement, le vote « n'est pas notre première préoccupation », reconnaît Daniel Mallah, ingénieur à la retraite, installé en Israël depuis 1978. Rencontré à Tel-Aviv, il a néanmoins fait le déplacement afin d'y écouter la candidate Renaissance Caroline Yadan qui effectuait une réunion publique avec la communauté française, dont plus de 70.000 membres sont inscrits sur les listes électorales.

Déjà dans le passé, « quand c'était des cas graves, quand on a (eu) l'impression que l'extrême droite risquait de passer », ce Franco-israélien est allé voter, confie-t-il.

« Résurgence du Sud global » 

Pour le premier le tour des législatives, dimanche, onze candidats se présentent dans la circonscription: Meyer Habib, député sortant, représente la liste des Républicains et reste fidèle à Eric Ciotti, allié avec le Rassemblement national qui ne présente aucun candidat.

Proche du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, M. Habib a face à lui une candidature dissidente LR, Aurélie Assouline, et Guillaume Bensoussan (Reconquête). Ce dernier, doctorant en chimie, veut incarner l' »alternative » et se veut le défenseur de « l'Occident face à la résurgence du Sud global ».

Un discours qui suscite l'adhésion chez les Franco-israéliens qui avaient placé le chef de la formation Reconquête Eric Zemmour en tête du premier tour de la présidentielle avec 53% des voix loin devant le président Macron (30%).

A gauche, le Nouveau Front populaire a investi Yaël Lerer, qui aura la lourde tâche de réveiller un électorat de gauche atone. Déjà candidate LFI sur la circonscription, elle n'avait recueilli que quelques centaines de voix aux dernières législatives.

« Le problème c'est que tout le monde a l'impression que les juifs en France sont très à droite, que les juifs franco-israéliens sont très à droite, mais c'est une fausse image. C'est juste qu'à gauche ce sont des personnes qui ne se mobilisent jamais », estime la candidate. « Notre défi aujourd'hui, c'est faire que ces personnes aillent voter ».

Mme Yadan a également fait de la mobilisation une priorité de sa campagne afin de « faire barrage aux extrêmes que ce soit l'extrême gauche ou l'extrême droite. »

« Antisémitisme en France » 

« Je ne veux pas imaginer un seul instant que notre pays soit dirigé par des partis de la haine, par des partis de l'exclusion qui essentialisent des peuples », assure cette avocate et ancienne députée, qui ambitionne d'accrocher M. Habib, élu depuis 2013.

Sollicité par l'AFP, celui-ci n'a pas souhaité donner suite.

Pour Elizabeth Garreault, ancienne attachée consulaire établie à Jérusalem, « les Français d'Israël sont des binationaux qui n'ont que deux seules préoccupations majeures: la position des candidats vis-à-vis d'Israël et la lutte (contre) l'antisémitisme en France ».

Si son bulletin va se porter à gauche dimanche, elle considère « qu'il y a un problème avec la gauche qui ne date pas d'hier »: au tournant du siècle, Le Parti socialiste a « minoré l'émergence de l'antisémitisme au nom de la paix sociale dans un pays qui compte la plus grande communauté juive et la plus grande communauté musulmane d'Europe ce qui explique en partie le désamour des juifs qui votaient traditionnellement à gauche. »

De son côté, Samuel Pinto, électeur assidu qui dirige deux lycées franco-israéliens, s'est penché minutieusement sur la palette des candidatures. Il attend de son futur député qu' »il soit à l'écoute » avec « des bonnes valeurs ».

Mais M. Pinto a « beaucoup de craintes » sur le résultat du scrutin dimanche et nourrit l'espoir que « toutes les voix ne soient pas aux extrêmes ».


Chez les Français d'Israël, la gauche ne fait pas recette, les électeurs ont très largement opté pour un bulletin d'extrême droite aux européennes et pour les législatives anticipées, le député sortant Meyer Habib, apparenté LR et proche de la ligne RN, espère bien conserver son siège.Au scrutin du 9 juin, les Français en Israël, à Jérusalem et dans les...