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Monde - Éclairage

Après l’échec de Biden lors du débat présidentiel, les appels à son retrait se multiplient

Le dirigeant démocrate a livré une prestation décevante lors de son face-à-face télévisé avec Donald Trump, poussant des figures de son camp à chercher un remplaçant.

Après l’échec de Biden lors du débat présidentiel, les appels à son retrait se multiplient

L'ancien président américain, Donald Trump (à gauche), face au président sortant démocrate, Joe Biden, lors du premier débat télévisé avant l'élection présidentielle de novembre 2024, le 27 juin 2024. Giorgio Viera/AFP

Les observateurs sont unanimes. Le face-à-face qui s’est tenu jeudi soir entre Joe Biden et Donald Trump sur le plateau de CNN a sonné comme un échec cuisant pour le président démocrate sortant, à moins de cinq mois d’une élection cruciale. La performance du locataire de la Maison-Blanche, hésitant, douteux, ne parvenant pas à articuler clairement ses idées et démentir de manière vive et convaincante les sorties de son adversaire, a largement été qualifiée de catastrophique par la presse. Selon un sondage de CNN mené à l’issue du débat auprès de téléspectateurs, deux tiers d’entre eux ont estimé que le milliardaire républicain avait remporté le match.

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Dans les heures qui ont suivi, l’entourage du leader démocrate a rapidement tenu à soigner les apparences. S’adressant à son époux après le débat, la première dame, Jill Biden, a clamé sur scène : « Joe, tu as fait du bon travail. Tu as répondu à toutes les questions. » Interrogée sur CNN, la vice-présidente Kamala Harris a pour sa part estimé que Joe Biden avait été « lent au démarrage mais avait fini en force ». Pourtant, les assurances de son équipe de campagne ces derniers mois selon lesquelles le président était plein d’énergie et maîtrisait pleinement la situation se sont heurtées à l’image d’un vieil homme (âgé de 81 ans), dont les capacités cognitives sont soupçonnées d’être défaillantes. Au cours des dernières heures, les appels de démocrates anonymes relayés dans la presse pour pousser le chef de l’État à se retirer de la course et sauver son camp face à la perspective que Donald Trump parvienne à nouveau au pouvoir n’ont pas tardé à abonder. Dans les colonnes d’opinion de grands médias américains, on exhorte le locataire de la Maison-Blanche à faire de même. « Joe Biden, un homme bon et un bon président, n’a pas intérêt à se représenter, a déclaré pour sa part l’éditorialiste du New York Times, Thomas Friedman, ami du dirigeant américain. Pour donner à l'Amérique la meilleure chance possible de dissuader la menace Trump en novembre, le président doit déclarer qu'il ne se représentera pas et qu'il libère tous ses délégués pour la Convention nationale du parti démocrate. »

Répercussions internationales ?

S’il n’est pas impossible, plusieurs obstacles se dressent contre ce scénario. D’une part, nul ne dit si Joe Biden acceptera effectivement de se retirer pour laisser la place à une autre figure de son parti. D’un côté, s’il résiste, les pressions observées risquent largement d’affaiblir davantage le camp démocrate et de jouer en faveur de l’ex-président républicain. De l’autre, s’il accepte, aucune figure ne semble se démarquer dans ses rangs. En outre, le temps presse au sein du parti démocrate pour investir le candidat à l’élection présidentielle, la Convention prévue à cet effet devant se tenir du 19 au 22 août à Chicago. Si des noms ont commencé à circuler, ces derniers se tiennent encore (au moins officiellement) derrière le dirigeant au pouvoir, balayant d’un revers de main l’idée qu’il puisse être remplacé. Interrogé à l’issue du débat télévisé, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, dont le nom circule comme potentiel remplaçant, a immédiatement fait taire ces appels. « Je ne tournerai jamais le dos au président Biden. Je ne connais aucun démocrate de mon parti qui le ferait », a-t-il rétorqué.

Certains y travailleraient déjà. Le journaliste d’Axios Barak Ravid a rapporté sur son compte X les propos glissés par un vétéran politique du parti démocrate : « Il n'y a que deux personnes qui peuvent désormais influencer (Joe Biden) : Jill Biden et Barack Obama. » Le président résistera-t-il aux pressions l’enjoignant de s’écarter de la course ? Car une chose est sûre, le débat télévisé semble avoir entaché sa réputation et pourrait même déjà produire des effets. À l’heure où l’ombre de la guerre à Gaza plane sur la campagne électorale américaine, certains analystes ont récemment suggéré que la crédibilité du président démocrate aura plus de mal à être prise au sérieux par ses interlocuteurs, Benjamin Netanyahu en premier lieu. Depuis fin mai, Joe Biden presse le Premier ministre de l’État hébreu de conclure un accord de cessez-le-feu avec le Hamas et de libération des otages israéliens à Gaza, particulièrement soucieux de mettre fin à la guerre en vue du calendrier électoral aux États-Unis. Des appels que continue d’ignorer le chef de l’exécutif israélien, qui attend notamment le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. « Compte tenu de la performance douloureuse de Biden hier soir, il sera intéressant de voir s’il y aura des répercussions immédiates sur la politique au Moyen-Orient, a souligné sur son compte X Emile Hokayem, directeur des études régionales et du programme Moyen-Orient à l’International Institute for Strategic Studies. Ce matin, je me suis réveillé avec 12 messages de personnes de 7 pays du Moyen-Orient disant essentiellement : “C'est fait, personne n'écoutera les États-Unis dans les mois à venir, Bibi survivra à Biden, etc”. »

Les observateurs sont unanimes. Le face-à-face qui s’est tenu jeudi soir entre Joe Biden et Donald Trump sur le plateau de CNN a sonné comme un échec cuisant pour le président démocrate sortant, à moins de cinq mois d’une élection cruciale. La performance du locataire de la Maison-Blanche, hésitant, douteux, ne parvenant pas à articuler clairement ses idées et démentir de manière...
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