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Santé - Liban

Le ministère de la Santé lance une stratégie sur la santé mentale avec une "feuille de route" sur sept ans

« Les Libanais et les réfugiés sont soumis à une pression insupportable, qui résulte en une augmentation du stress, de la dépression, des addictions et des suicides », selon l'Agence française de développement, partenaire du projet. 

Le ministère de la Santé lance une stratégie sur la santé mentale avec une

Le ministre sortant libanais de la Santé, Firas Abiad, lors du lancement de l'initiative sur la santé mentale soutenue par l'Agence française de développement (AFD) à Beyrouth. Photo reçue de l'Agence française de développement.

Le ministère libanais de la Santé a lancé, jeudi, une stratégie axée sur la santé mentale pour aider les « individus qui traversent une période difficile », avec une « feuille de route sur sept ans ».

« Au Liban, améliorer la santé mentale passe par la prise en compte de facteurs sociaux, économiques et politiques qui, collectivement, ont un impact négatif sur la santé mentale et entravent les processus de rétablissement », peut-on lire dans un communiqué publié vendredi par le ministère. La stratégie a été élaborée après que ce département «a procédé à une évaluation de la situation de la santé mentale dans le pays, y compris la charge de morbidité et l'évaluation des besoins, et examiné la capacité du système actuel à y répondre», poursuit le texte.

« Des consultations ont été menées avec des experts locaux et des parties prenantes, y compris des personnes ayant une expérience vécue, afin de guider le processus de hiérarchisation de la stratégie », indique le communiqué, ajoutant qu'il s'appuie sur des lignes directrices internationales, y compris des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Une application « d'auto-thérapie »

La stratégie a été lancée en partenariat avec l'Agence française de développement (AFD), ainsi qu'avec plusieurs ONG, dont Embrace, qui fournit des conseils psychologiques et gère la seule ligne d'assistance téléphonique pour la santé mentale au Liban (1564). La stratégie vise à traiter « tous les aspects du système de santé mentale ».

Le ministère a d'abord annoncé le lancement d'une application mobile proposant des vidéos d'experts en psychologie pour l'« auto-thérapie ».

Les principales priorités sont de sensibiliser et de contrer les a priori sur la santé mentale par le biais d'interventions fondées sur des données probantes qui tiennent compte des facteurs politiques, sociaux et économiques. En outre, la stratégie soutient les prestataires de soins de santé en renforçant leurs capacités et en accordant la priorité à leur bien-être mental. Elle se concentre également sur l'amélioration des données, la recherche et la mise en place de cadres juridiques et financiers pour renforcer le système de santé mentale à l'échelle nationale.

Libanais et réfugiés confrontés à une pression insupportable

Dans le cadre de cette stratégie, l'AFD a lancé un projet mis en œuvre en coordination avec Médecins du Monde, l'ONG local Skoun pour les addictions, l'Ecole Supérieure des Affaires (ESA) et l'OMS, avec un financement total de 7,375 millions d'euros.

« En réponse aux défis humanitaires persistants du Liban, exacerbés par des crises multiples, une initiative globale menée par des organisations françaises est destinée à renforcer les services de santé mentale dans tout le pays. Cette initiative intervient dans un contexte d'effondrement économique, aggravé par la pandémie de COVID-19, les épidémies de choléra, l'explosion dévastatrice du port de Beyrouth et la pauvreté généralisée », explique l'AFD.

Selon l'initiative, « les Libanais et les réfugiés sont soumis à une pression insupportable, qui se traduit par une augmentation du stress, de la dépression, des addictions et des suicides ». Dans son rapport annuel sur la santé mentale au Liban, publié le 1er mars, Embrace a mis en évidence une tendance inquiétante : une augmentation de 21,7  % des suicides en 2023 par rapport à l'année précédente.

Trois composantes principales

Le projet s'articule autour de trois composantes principales, axées sur les interventions immédiates et le renforcement des capacités à long terme. Le premier volet consiste à mettre en œuvre les activités prioritaires définies dans la stratégie nationale de santé mentale (PNSM), avec un budget de 6,4 millions d'euros. Il s'agit notamment d'améliorer les soins aux patients dans les établissements de santé secondaires de Baalbeck, Beyrouth et Tripoli, et de renforcer les efforts de sensibilisation et de prévention au niveau communautaire.

Le deuxième volet, financé à hauteur de 750.000 euros par l'intermédiaire de l'ESA, est axé sur le renforcement institutionnel du PNSM. Il s'agit de renforcer les capacités organisationnelles au sein du ministère de la Santé et d'assurer l'intégration durable de la stratégie dans les cadres nationaux de santé.

Le troisième volet alloue 225.000 euros à la formation et à la capitalisation des stratégies de santé mentale au Liban, en collaboration avec l'OMS. Il s'agit notamment de soutenir la formation universitaire de nouveaux experts en santé mentale et de poursuivre les efforts de sensibilisation du public pour promouvoir les services de santé mentale.

L'initiative vise à améliorer l'accès aux services de santé mentale et de toxicomanie pour environ 42.000 personnes grâce au renforcement des capacités des centres de santé communautaires et primaires à Beyrouth, Baalbeck et Tripoli. Elle soutient également une ligne téléphonique d'urgence offrant un soutien émotionnel et des services de prévention du suicide au Liban. Le projet cherche à atténuer les graves répercussions sur la santé mentale des crises aggravées auxquelles le Liban est confronté, en garantissant un accès plus large aux services essentiels et en renforçant les capacités locales pour soutenir les efforts de soutien à la santé mentale, a conclu l'AFD.

Le ministère libanais de la Santé a lancé, jeudi, une stratégie axée sur la santé mentale pour aider les « individus qui traversent une période difficile », avec une « feuille de route sur sept ans ».« Au Liban, améliorer la santé mentale passe par la prise en compte de facteurs sociaux, économiques et politiques qui, collectivement, ont un impact négatif sur la santé mentale et...
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