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Culture - Evènement

Nabil Nahas et Samia Halaby stars de la vente aux enchères au profit du musée Sursock à New York

Dans le cadre de sa campagne de levée de fonds, l'établissement muséal libanais a mobilisé des personnalités solidaires de la cause culturelle.

Nabil Nahas et Samia Halaby stars de la vente aux enchères au profit du musée Sursock à New York

Carla Chammas et Kim Benzel consultant le catalogue de la vente aux enchères. Photo DR

En octobre 2023, c'est à la rue de Valois à Paris que le coup d'envoi de la campagne de levée de fonds du musée Sursock a eu lieu. La ministre française de la Culture Rima Abdul Malak était alors l’hôte et la marraine d'un dîner de gala qui a réuni le gotha libano-parisien autour de l’établissement muséal libanais fortement endommagé par la double explosion du 4 août 2020.

Plus récemment, en juin 2024, c'est à New York qu'un cocktail au profit du musée a été organisé chez  Karim et Diala Tabet, deux généreux mécènes libano-américains établis à New York, devenus incontournables pour soutenir les causes caritatives, éducatives, artistiques et culturelles au profit du Liban. C’est dans le jardin suspendu de leur somptueux triplex, sis Park Avenue, qu’ils organisent des événements qui attirent un grand nombre de la diaspora libanaise. Cette dernière en date a pris donc la forme d'une campagne de sensibilisation ainsi que d'une vente aux enchères d’œuvres des plus grands artistes contemporains d’origine libanaise et palestinienne, qui se trouvent dans les grandes collections, musées et institutions internationaux. « A Future in the Making » était le thème de cet événement qui s’est déroulé en présence de 80 invités au profit du musée Sursock. Étaient présents, notamment le chargé d’affaires p.i. au consulat général du Liban Majdi Ramadan, Carla Chammas, Carla et Nicolas Chikhani, Oussama Rifahi, Kim Benzel du Metropolitan Museum of Art, Ziad Antar, Philippe et Alex Massoud, Denise Maroney, Reem Acra, ainsi qu’un grand nombre de jeunes collectionneurs libanais.

L'artiste palestinienne Samia Halaby (à droite), Kamal Tabet, Alex et Philippe Massoud (deuxième et troisième rang), lors de la vente aux enchères à New York au profit du musée Sursock. Photo DR

Cette vente, qui a récolté près de 100 000 dollars,  a été rendue possible grâce aux généreux dons d’artistes tels que Nabil Nahas, Samia Halaby, Ali Cherri, Suha Traboulsi, Walid Raad et Rayyane Tabet, ainsi que la galerie Imane Farès à Paris, et la Galerie Sfeir-Semler à Beyrouth. Toutes les œuvres présentées se trouvent à New York à l’exception des estampes de Ali Cherri qui sont à Paris. La vente s’est déroulée à travers la plate-forme des enchères de Nada Boulos à Beyrouth.


Musée Sursock : la plus importante collection d’art moderne libanais

Soutenant son appel à la générosité des donateurs, Karina el-Hélou, directrice du musée Sursock, a exposé la stratégie en présentant un film sur l’historique du musée et l’état actuel des lieux suite aux différents travaux de restauration entrepris après l’explosion au port de Beyrouth, le 4 août 2020, qui avait occasionné des dégâts considérables. Au fil des années, le musée a montré au monde sa capacité à survivre, à s’adapter et même à s’améliorer à chaque réouverture. La collection du musée compte 1 600 œuvres d'art et constitue la plus importante collection d'art moderne d'artistes libanais. Au fil des années, le musée a également présenté des artistes internationaux, dont notamment Rodin et Picasso.

Ce documentaire raconte l’histoire de Nicolas Brahim Sursock, philanthrope et collectionneur d’art qui a fait don de sa villa de style vénitien, construite en 1912, avec sa collection d’art aux Libanais. Le bâtiment a pris une autre stature en 2015 avec l’intervention de deux grands architectes contemporains : Jean Michel Wilmotte et Jacques Abou Khaled.

« L’histoire de ce musée est étroitement liée à celle de la ville qui a survécu à la guerre civile et à l’explosion du 4 août 2020. 70 % du bâtiment a été endommagé. Nous avons entrepris des travaux de restauration et de réhabilitation des vitraux : 55 œuvres ont été restaurées, » indique Karina el-Hélou. Tarek Mitri, président du comité exécutif du musée, souligne à son tour que « le Liban a traversé de nombreuses tribulations, la dernière étant la pire. L'art et la culture nous ont aidés à espérer et à transcender la réalité. La mission principale du musée est de préserver, collectionner et soutenir les artistes locaux. Le Salon d’Automne annuel a fait la promotion de leurs dernières œuvres, suscitant des débats artistiques sur l’esthétique et l’identité culturelle libanaises ».

Samia Halaby entourée de Karim Tabet et Majdi Ramadan. Photo DR

De son côté, la commissaire d'exposition en art contemporain, Marie-Nour Héchaïmé, relève : « Nous connaissons le musée social, mais les artistes ont aujourd'hui besoin d'opportunités pour produire une exposition. La nouvelle programmation vise à interagir gratuitement avec un public diversifié et plus large. C'est un espace d'expression sûr pour la communauté. Il vise également le Learning Center pour les chercheurs, les penseurs, les artistes et les enfants. C’est un espace inclusif de rencontres, d’éducation et de coopération. »

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« Nous travaillons maintenant à nous remettre de la dure crise financière au Liban. Nous avons créé un plan quinquennal de mise en œuvre complet. Toutes les activités ont été cartographiées par portée et par budget sur cette grande toile colorée. Qu'il s'agisse d'éducation, d'expositions, de programmes publics ou d'opérations. Vous pouvez choisir où va votre soutien. Vous contribuerez ainsi à la renaissance de ce musée, de votre musée, de votre bébé, de nos générations futures », conclut Karina el-Hélou.


Appel à contributions

Cet appel a été suivi d’une invitation à contributions par le duo Karim et Kamal Tabet, deux inconditionnels du musée Sursock, qui ont incité les participants non seulement à investir dans des œuvres d’art, mais à s’engager aussi auprès du musée avec un don substantiel s’étendant sur trois ans. Leur appel a été généreusement entendu.

De réputation internationale, l’artiste libano-américain Nabil Nahas, qui partage son temps entre New York et le Liban où il peint ses « arbres » emblématiques de cèdres, oliviers et palmiers, absent à l’événement, a raflé la vedette des enchères. Il est suivi de près par l’artiste palestinienne Samia A. Halaby, considérée comme l’une des plus importantes artistes palestiniennes vivantes. Elle connaît aussi une cote de popularité internationale exacerbée par la décision de l’Université d’Indiana d’annuler la première rétrospective américaine de cette activiste, décision qui a provoqué un tollé dans le monde artistique et culturel  (Voir l’article publié dans L’Orient Le Jour sur ce sujet le 24 janvier 2024).

Samia A. Halaby a livré ses impressions sur le musée lors de sa dernière visite au Liban. Rayyane Tabet a rappelé ses souvenirs d’enfance et ceux de ses parents qui avaient coutume de visiter cette institution en pleine guerre, « un lieu hors du temps, pour se ressourcer et se sentir en sécurité ».

Les ventes aux États-Unis au profit d’œuvres caritatives ou culturelles sont déductibles d’impôts. « Le musée, ayant actuellement un sponsor pour la défiscalisation des dons via Myriad USA, se prépare à ouvrir bientôt une plate-forme « 501c Charity aux États Unis ».

En octobre 2023, c'est à la rue de Valois à Paris que le coup d'envoi de la campagne de levée de fonds du musée Sursock a eu lieu. La ministre française de la Culture Rima Abdul Malak était alors l’hôte et la marraine d'un dîner de gala qui a réuni le gotha libano-parisien autour de l’établissement muséal libanais fortement endommagé par la double explosion du 4 août 2020. Plus...
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